De plus en plus ancrée à droite, accueillant les électeurs aux plus hauts revenus, urbains et âgés, la majorité présidentielle se stabilise en grand parti de centre-droit. Mais son socle demeure fragile en raison de la toujours forte abstention.
À la veille du scrutin, la colère monte dans la gauche intellectuelle, associative et syndicale, contre des partis divisés et souvent jugés à bout de souffle. L’aspiration à une rénovation profonde des pratiques politiques semble plus forte que jamais.
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À la veille du scrutin européen, EELV espère encore prendre la tête de l’opposition à la droite macroniste et à l’extrême droite. Mais pendant la campagne, le parti écologiste n’a pas réussi à se distinguer dans la profusion de candidatures d’une gauche largement « écologisée ».
Le débat sur les politiques de défense et de sécurité en Europe n’a pas eu lieu. Dommage, tant deux questions décisives divisent les partis : celle de l’appartenance à l’Otan, obstacle à la construction d’une défense européenne, et celle de l’augmentation des dépenses militaires, défendue par le camp présidentiel.
Le PS et Raphaël Glucksmann, qui font liste commune aux européennes, affichent leur union pour tenter de sauver la campagne. Mais le parti d’Olivier Faure joue aussi sa propre partition.
Peu considéré dans la majorité et jusque dans les rangs du gouvernement, le ministre de l’intérieur assume, depuis le début, la répression du mouvement des « gilets jaunes ». Ce faisant, il applique surtout ce que les syndicats policiers lui demandent, et incarne le virage sécuritaire d’Emmanuel Macron.
Si Ian Brossat est « convaincu » que sa liste fera 5 %, et a ravivé l'enthousiasme de ses troupes, à Cherbourg, la plupart des militants PCF redoutent une forte abstention. D’autres regrettent la division de la gauche.
Andréa Kotarac, élu insoumis à Lyon, a annoncé qu’il soutenait le Rassemblement national. En pleine campagne européenne, sa décision suscite un fort émoi en dehors comme à l’intérieur du mouvement. Et rouvre les déchirures internes.
EELV et PS/Place publique, partis séparément aux européennes, se retrouvent en concurrence pour séduire le même électorat. À deux semaines de l’élection européenne, les tensions s’accroissent.
Comme d’autres partis d’opposition, le Rassemblement national rencontre des difficultés importantes pour obtenir des prêts des banques. Au fil des élections, le parti de Marine Le Pen use de toutes les astuces pour parvenir à financer ses campagnes.
Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon veut peser au Parlement européen avec ses partenaires espagnols ou portugais. Les Insoumis français espèrent, à terme, devenir le fer de lance de la gauche « populiste » en Europe.
Sur les terres ouvrières du socialisme municipal, l’abstention s’annonce plus forte qu’ailleurs. À deux semaines des élections, la gauche en campagne s’échine à renouer le lien avec des citoyens que la chose politique rebute ou indiffère.
Le Rassemblement national finance sa campagne européenne grâce aux prêts de ses sympathisants, en proposant un taux attractif de 5 %. Un choix qui coûtera environ 200 000 euros au contribuable, puisque le RN compte intégrer les intérêts à ses dépenses de campagne remboursables par l’État.
Le parti social-démocrate allemand va-t-il sortir de la grande coalition avec les conservateurs à l’automne prochain ? Le chef des « Jusos », les jeunes du SPD, ne l’exclut pas. Dans un entretien à Mediapart, Kevin Kühnert estime que, pour l’Allemagne comme pour l’Europe, il est urgent d’enterrer la hache de guerre entre le SPD, Die Linke et les Verts.
Mediapart publie un extrait de Les nazis ont-ils survécu ? (Seuil), ouvrage documenté par des archives inédites, dans lequel l’historien Nicolas Lebourg décrypte les tentatives d’anciens collaborationnistes et nazis de refonder une organisation adaptée à la guerre froide.
Presque à chacune de ses interventions, la tête de liste, âgée de 24 ans, met en avant son ancrage dans le «9-3». Jordan Bardella a pourtant dit sur la banlieue à peu près tout et son contraire, au gré des courants dominants dans son parti.