Trois semaines après son adoption au Sénat sous la bienveillance de Christiane Taubira, la loi portée par le Front de gauche pour amnistier « quelques dizaines » de syndicalistes subit un veto du gouvernement. Soudaine, la décision froisse le PCF et les écolos, mais aussi une partie du PS. Récit d’un suicide politique à gauche.
Le projet de loi traduisant les annonces de François Hollande en matière de lutte contre la fraude a été présenté en Conseil des ministres. Il maintient le monopole de Bercy dans le déclenchement des procédures pénales. Et la création du poste de “super procureur” en pointe sur ces dossiers a été renvoyée au 7 mai.
Après Nicolas Sarkozy à Gandrange, c’est au tour de François Hollande d’avoir sa stèle mortuaire à Florange en hommage aux promesses non tenues et à cette merguez avalée le 24 février 2012 en compagnie des Arcelor-Mittal où il s’était engagé à sauver les hauts-fourneaux.
Lors d'un forum à la Mutualité dimanche, EELV a invité plusieurs personnalités politiques et de la société civile à « retrouver la démocratie » après l'affaire Cahuzac. En espérant esquisser une majorité d'idées à gauche pour obliger le gouvernement à gauchir son cap.
C’est une des multiples facettes de l’affaire Cahuzac. Celle d’un écheveau de relations, d’amitiés et d’intérêts au sein et à la marge du parti socialiste, et qui relie l’ancien ministre du budget à l’actuel ministre de l’intérieur Manuel Valls depuis de nombreuses années.
Une élue socialiste et le responsable de l’association Anticor 06 ont saisi le procureur de Nice pour des « faits susceptibles d’être qualifiés de prise illégale d’intérêts et de concussion ». Dans leur viseur : le grand rassemblement des Amis de Nicolas Sarkozy qui s’était tenu au mois d’août dans la ville du député et maire UMP, Christian Estrosi.
L'information judiciaire, ouverte contre X..., vise les chefs de « corruption active et passive », « trafic d'influence, faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».
Dans les manifestations anti-mariage pour tous, l'UMP se défend de mettre de l'huile sur le feu. Pourtant, Jean-François Copé a envoyé plusieurs mails aux militants pour les encourager à participer « en masse » à la manifestation de dimanche. Les fédérations UMP affrètent même des bus pour la mobilisation.
Le gouvernement a confirmé mercredi les grandes lignes de sa politique économique en présentant la feuille de route de réduction des déficits pour les trois ans à venir. Une annonce faite en dépit des dernières prévisions des instituts de conjoncture.
Continuer de dénoncer le projet de loi, accuser le gouvernement de manœuvres, tout en se démarquant d'un mouvement qui se radicalise dans la rue : l'UMP doit se livrer à un exercice d'équilibriste autour du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Le texte, de retour ce mercredi à l'Assemblée, pourrait être voté mardi prochain.
Très proche de Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre explique à Mediapart les contours d'une VIe République que le Front de gauche appelle de ses vœux, et pour laquelle une marche est organisée le 5 mai prochain. Il revient aussi sur la stratégie conflictuelle et d'alternative du PG dans la crise politique actuelle : « Pour changer les choses, il faut mettre des mots dessus. »
Mis en cause, le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, s'explique sur son rôle dans le scandale Cahuzac dans un long entretien avec Mediapart. Il révèle que le 14 décembre, l'administration des impôts avait demandé à Jérôme Cahuzac de signer un document attestant qu'il n'avait pas de compte en Suisse, demande à laquelle l'intéressé n'a jamais donné suite.
L'intervention surprise (et applaudie) des ouvriers en grève de PSA-Aulnay a réveillé un conseil national du PS menaçant de sombrer dans l'ennui, la contestation interne ayant préféré rentrer dans le rang. Pour l'instant.
Pour l’historien Christophe Prochasson, auteur de La gauche est-elle morale ?, les errances éthiques d’une partie du camp progressiste, dont l'affaire Cahuzac est la dernière en date, font voler en éclats ce qui fait le cœur même de son identité.
Lors de son discours du Bourget, en janvier 2012, François Hollande avait clamé que « présider la République, c’est être impitoyable à l’égard de la corruption. Et malheur aux élus qui y succomberont ! » Un an et l'affaire Cahuzac plus tard, Hollande se décide à mettre ses mots en pratique.
Pourfendeur depuis des années des paradis fiscaux, le ministre délégué au développement (EELV) salue les annonces faites par François Hollande et Jean-Marc Ayrault mercredi. « En quinze jours, on a remporté des batailles que nous menions depuis des années. » Pour lui, l'affaire Cahuzac « se transforme en opportunité ».