Plus de 50 000 personnes ont fui la région éthiopienne du Tigré pour trouver refuge dans l’est du Soudan. Ils font état d’exactions massives, tueries collectives, exécutions sommaires, viols de masse, pillages. Mais, sur place, les moyens manquent.
Le 27 avril, la France a « fermement condamné » la répression de manifestations qui ont fait au moins six morts au Tchad. Mais par son soutien appuyé, elle a de fait avalisé un coup d’État.
À l’image de sa gouvernance, l’une des plus troubles du continent, les circonstances du décès du président tchadien, annoncé mardi par l’armée, restent floues. Officiellement, il est mort des suites d’une blessure reçue lors de combats ce week-end.
Alors que la guerre fait rage dans la région éthiopienne du Tigré, des casques bleus originaires de cette zone ont été retirés de force de contingents éthiopiens et renvoyés vers l’Éthiopie, où certains auraient été exécutés. L’ONU continue pourtant de collaborer avec ce pays pour ses opérations de maintien de la paix.
Mise en cause dans un rapport des Nations unies, la France se dit victime d’une « guerre informationnelle ». Paris affirme que ses forces ont bombardé des djihadistes, et non des civils réunis pour un mariage, le 3 janvier au Mali.
Ce dimanche 11 avril marquera le deuxième anniversaire de la révolution soudanaise. Longtemps, les plus pessimistes ont brandi le spectre d’un coup d’État militaire. Il ne s’est pas produit. Même si la transition vers un pouvoir complètement rendu aux civils est longue.
Au pouvoir depuis trente ans grâce au soutien de la France, le président tchadien sortira probablement vainqueur, une fois encore, du scrutin présidentiel de dimanche. Victoire d’autant plus prévisible que ses véritables opposants ont retiré leur candidature pour ne pas cautionner une mascarade électorale acceptée d’avance par Paris.
Dans une lettre adressée aux autorités françaises dont Mediapart et le Guardian ont pu se procurer une copie, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires dénonce les « zones d’ombres troublantes » entourant l’enquête sur l’assassinat au Mali en 2013 des reporters de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Elle estime que les autorités françaises ont freiné les progrès de l’enquête, ce qui constitue une violation du droit international. L’Élysée et le parquet national antiterroriste nient toute volonté d’enterrer le dossier.
Laurent Gbagbo, jugé depuis janvier 2016 devant la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », a été acquitté, tout comme son co-accusé Charles Blé Goudé. C’est la fin d’un dossier très politique, marqué dès son départ par des ingérences françaises et des irrégularités juridiques assumées par le procureur de la Cour de l’époque.
Une enquête des Nations unies conclut qu’une frappe aérienne conduite par l’armée française au Mali, en janvier, a tué dix-neuf civils réunis pour un mariage, et non pas seulement des djihadistes, comme le dit le gouvernement.
L’économiste et coordonnateur du Forum mondial des alternatives Chérif Salif Sy revient sur les émeutes qui ont fait onze morts au Sénégal début mars. Dans ces journées de soulèvement, il voit une conséquence de l’incapacité du néolibéralisme à tenir ses promesses.
Le quartier de la Médina, à Dakar, a connu début mars des émeutes d’une ampleur inédite. Avant l’explosion, des mois de couvre-feu appliqué brutalement avaient porté à ébullition une jeunesse déjà échaudée par les difficultés économiques.
Deux semaines après les émeutes inédites qui ont secoué le pays, Mediapart s’est rendu dans le quartier de pêcheurs de Yoff, au nord de Dakar, où les habitants vivent la crise économique en silence.
Au milieu du bras de fer entre pouvoir et opposition, des féministes sont partagées entre le devoir de soutenir le peuple en colère et le traitement d’une affaire de viol qui a conduit à l’audition d’Ousmane Sonko. Une accusation qui déterminera la façon dont le chef de l’opposition traitera la question des droits des femmes, s’il devait briguer la fonction suprême un jour.
La capitale sénégalaise est revenue au calme après plusieurs jours de contestation. Une colère dont l’opposition tire parti, rebattant les cartes pour les prochaines élections politiques sur fond de recul de l’État de droit. Mais la colère est toujours là, une colère sur laquelle s’est redéfini l’échiquier politique du Sénégal, offrant de nouveaux leviers à l’opposition.
L’arrestation du principal opposant Ousmane Sonko a déclenché une vague de colère inédite, avec en toile de fond une remise en cause d'un système de gouvernance favorisant les intérêts étrangers. De nombreux magasins Auchan et des stations Total ont été pillés ou saccagés. Au moins quatre personnes ont été tuées.