Le projet de loi de « gestion de la crise sanitaire » a été voté lundi à 0 h 40, amendé à la marge. Parmi les modifications imposées par les sénateurs : les salariés des établissements sous passe sanitaire verront leur salaire suspendu, mais ne seront pas licenciés.
Après deux jours et deux nuits d’examen, les députés ont approuvé vendredi le projet de loi qui introduit, entre autres, le passe sanitaire. Parmi toutes les mesures inimaginables il y a dix-huit mois, le licenciement d’un salarié non vacciné a été la plus débattue.
Pressés par le gouvernement, au nom de « l’urgence sanitaire », les députés ont livré bataille dans la nuit de mercredi à jeudi et prolongent l’examen du projet de loi qui doit instaurer le passe sanitaire, l’isolement contraint et la vaccination obligatoire des soignants.
Passe sanitaire et isolement obligatoire des personnes infectées : le projet de loi déposé lundi soir à l’Assemblée nationale n’a été que légèrement assoupli par le gouvernement, après l’avis du Conseil d’État. S’appuyant sur l’avis du Conseil scientifique, il n’a tiqué qu’à la marge.
Près de 140 rassemblements ont été dénombrés, samedi, contre les restrictions de libertés annoncées lundi par Emmanuel Macron. À Paris, l’appel de Florian Philippot (ex-Front national) a été le plus suivi. « Je m’en tape que ce soit lui qui appelle à manifester, c’est le seul qui ait les couilles de protester pour la liberté de choix », lance Mahera, 38 ans. Reportage.
Sous l’effet du variant Delta, la quatrième vague se forme déjà, plus puissante. Pour empêcher des hospitalisations nombreuses, il y a urgence à vacciner plus largement. Mais depuis les annonces du chef de l'Etat lundi, les restrictions de libertés mutent à leur tour. Comment la France en vient-elle à envisager des mesures de police aussi lourdes ?
Face à l’hypothèse d’une fuite de laboratoire, le manque de curiosité de Paris se fait de plus en plus criant. « Nous n’avons rien à gagner à chercher l’affrontement avec Xi Jinping », confie un participant aux conseils de défense.
D’abord caricaturée comme complotiste, la thèse de la fuite de laboratoire est désormais creusée sérieusement. Mediapart raconte l’enquête scientifique internationale qui a mis au jour l’opacité chinoise et l’implication des États-Unis dans des recherches controversées.
Le président de la République a annoncé une série de mesures plus coercitives sur la vaccination. Mais les questions juridiques, sociales et éthiques que ce virage vaccinal pose sont vertigineuses.
Les soignants réfractaires à la vaccination risqueront une sanction à partir du 15 septembre, une suspension de salaire qui pourrait aller jusqu’à six semaines. La nouvelle, parfois mal accueillie, suscite des questions.
Malgré des alertes sur le terrain et de premières études pointant des effets négatifs sur les enfants, le gouvernement n’a pas fait évoluer sa doctrine sur le port du masque chirurgical par les professionnel·le·s depuis septembre 2020. Des retards de langage sont constatés, ainsi que des signes d’anxiété.
Alors qu’Emmanuel Macron doit prendre la parole, lundi 12 juillet, le gouvernement envisage l’obligation vaccinale, en commençant par les soignants. Mais ceux-ci s’affichent divisés sur le sujet : entre devoir déontologique et crainte de la stigmatisation.
Faciliter l’accès à la vaccination des hésitants est-elle la priorité du gouvernement ? Il compte en réalité surtout sur le passe sanitaire, la bonne volonté des acteurs locaux et des médecins généralistes, pourtant mal approvisionnés en vaccins à ARN messager.
Portée par le variant Delta plus transmissible, l’épidémie reprend dans plusieurs pays, dont la France. Mais les vaccins la freinent, et protègent largement des formes graves. Au Royaume-Uni, pays le plus touché, Boris Johnson veut lever toutes les mesures barrières.
Pour clore cette quatrième saison, « Ouvrez les guillemets » revient sur la pandémie et ses évolutions successives. Comment le gouvernement s’est-il adapté ? Comment l’opinion publique s’est-elle habituée à être bousculée à chaque revirement ?
Les femmes peuvent déjà demander à mettre un terme à leur grossesse à tout moment en cas de péril grave pour leur santé ou celle du fœtus. Mais ce droit méconnu est difficile d’accès, ce qui va perdurer. Les députés ont manqué l’occasion de le faciliter.