Dans son projet, le gouvernement prévoit que les salariés ne cotisent plus pour leur retraite au-delà d’un salaire de 10 000 euros par mois. Un bouleversement qui ouvre grand la porte à la retraite par capitalisation et qui risque de poser de graves problèmes d’équité et d’équilibre financier du régime actuel.
Au mois de mars 2019, à l’occasion du festival de Mediapart, « gilets jaunes », chercheur et observateurs débattaient déjà de l’impact du mouvement et de ses composantes sur les mobilisations sociales en cours et à venir. Avec l’avocat et militant François Boulo, et l’universitaire Yann Le Lann.
L’entreprise Autouroutes et tunnel du Mont-Blanc, détenue par l’État, a été définitivement condamnée pour discrimination syndicale en octobre. L’ex-salarié à l’origine de la procédure, aujourd’hui en invalidité, raconte des années de pressions et de bataille juridique.
Dans son dernier ouvrage, Thomas Philippon décrit l’affaiblissement « dramatique » de la concurrence aux États-Unis, qui se paie par des coûts élevés pour le consommateur. Tandis que l’Europe se montre, dans l’organisation de ses marchés, plus efficace. Un plaidoyer pour la régulation.
Si les mauvais conducteurs s’exposent à un retrait de permis, les banquiers qui ne respectent pas la loi ne sont, eux, jamais sanctionnés, sauf par des amendes dont ils se moquent, car elles ne sont pas puisées dans leur poche. Sans cesse sanctionnée, la banque Natixis en est l’illustration caricaturale. L’établissement apporte la preuve que la régulation est totalement défaillante.
Le gouvernement n’a pas réussi son pari : il n’y aura pas de trêve de Noël pour les grévistes qui s’opposent au projet de réforme des retraites. Les initiatives foisonnent, la mobilisation s’ancre à la SNCF et à la RATP. Mais les opposants ont presque trois semaines de grève derrière eux. Sans horizon pour le moment.
Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, explique ce mardi aux grévistes qu’il n’y a plus « rien » à négocier. La veille, il a procédé à deux nominations donnant à la réorganisation de l’entreprise publique des allures de provocation. Les deux promus viennent de la finance et auront pour mission de préparer une privatisation à la découpe déjà engagée.
Les grévistes de la grande raffinerie Total d’Île-de-France, déjà touchée par la grève, ont voté le 23 décembre le blocage de toute sortie de produits, entraînant mécaniquement l’arrêt de l’usine dans les jours qui viennent. C’est la deuxième raffinerie à s’engager vers un durcissement du mouvement pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites.
Le gouvernement tente de mettre en place depuis l’été 2018 ces chartes, censées définir les relations entre les plateformes numériques et les travailleurs qui en dépendent, tout en rendant plus difficile la requalification de leurs relations en contrat de travail. Le Conseil constitutionnel a censuré ce dispositif pour la deuxième fois.
Pour tenter d’apaiser la colère, l’exécutif commence à dévoiler des cas-types de salariés touchés par la réforme des retraites. Mais ses calculs sont biaisés en faveur de la réforme. Le collectif Nos retraites a, de son côté, estimé les pertes qui toucheront les Français nés après 1960 si, comme annoncé, « l’âge pivot » est mis en place dès 2022.
Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, ont annoncé samedi 21 décembre, depuis Abidjan, une « réforme historique » du franc CFA d’Afrique de l’Ouest. Mais des économistes la critiquent déjà, estimant qu’elle est incomplète et en trompe-l’œil.
Comment opposer un contre-projet de réforme des retraites alors que le statu quo suppose une baisse du niveau de vie futur des pensionnés ? La réponse à cette question ne peut se limiter à la seule question des retraites. Elle suppose un renversement de l’ordre économique dominant.
Pour la première fois dans une décision de justice, les prud’hommes de Paris ont utilisé cette notion forte pour décrire le « système organisé de domination raciste » qu’ont subi vingt-cinq Maliens travaillant sur un chantier de construction à Paris.
Laurent Pietraszewski a donc remplacé Jean-Paul Delevoye le 18 décembre pour seconder le premier ministre sur le brûlant dossier de la réforme des retraites. L’ancien DRH d’Auchan a été, comme député, un zélé soutien à la politique de détricotage des protections sociales entamée depuis deux ans et demi.
Emmanuel Macron et Édouard Philippe apparaissent persuadés qu’ils pourront passer en force sur les retraites après quelques concessions faites à la CFDT. C’est ignorer ou mépriser l’état réel d’un pays qui découvre chaque jour un peu plus combien cette réforme dynamite le pacte social.
> La chienlit, c’est eux!
Avec les cheminots, les enseignants, les personnels de santé, les salariés du privé, les retraités, etc. Le compte-rendu de la journée de mobilisation, avec nos envoyés spéciaux à Paris, Rouen, Grenoble, Toulouse, Saint-Nazaire, Besançon et Marseille.