Coup sur coup, la Cour des comptes et les commissions de l'Assemblée nationale viennent de publier trois rapports sur le système français des prélèvements dont les conclusions convergent: la France a conduit une politique à marche forcée de baisse des impôts et des cotisations qui menace les équilibres financiers mais tout autant les équilibres sociaux. Trois rapports qui invitent la droite et la gauche à un grand débat: comme le préconise l'économiste Thomas Piketty, ne faut-il pas envisager une véritable « révolution fiscale »?
La consommation d'énergie n'est pas près de ralentir dans le monde. Le pétrole devrait rester dominant. Mais le partage de cette ressource, monopolisée pendant un siècle par l'Occident, risque de devenir plus problématique. Les pays émergents réclament leur part ; les économies occidentales sont placées devant un défi d'adaptation sans précédent.
Elément traditionnel du rituel républicain, le rapport annuel que la Banque de France indépendante remet au chef de l'Etat et aux présidents des deux assemblées parlementaires est l'occasion pour le gouverneur de la Banque centrale de faire la leçon et de prodiguer des encouragements à la réforme. Exercice un peu convenu, enrichi cette année d'un petit cours de rattrapage sur la conduite de la politique monétaire en période de retour de l'inflation. Pas inutile à une semaine d'une décision sur les taux d'intérêt qui pourrait valoir une volée de bois vert à la Banque centrale européenne.
Dans un rapport publié mercredi 25 juin, la Cour des comptes relève que les déficits structurels français ont atteint 2,9% du PIB en 2007. Face à l'actuelle stagnation économique, la France pourrait donc en 2008 violer le fameux critère des 3% édicté par le traité de Maastricht. Les magistrats révèlent que la politique à marche forcée de baisse des impôts d'Etat (22 milliards d'euros depuis trois ans, d'abord au profit des plus hauts revenus) explique pour partie le délabrement des finances publiques.
Parue pleine page dans Le Figaro de mercredi, et plusieurs titres de la presse des affaires, cette publicité mérite d'être décryptée. Après les interventions en sous-main de l'Elysée dans l'affaire Eiffage-Sacyr, elle manque d'un sous-titre: «Un grand merci à Nicolas Sarkozy!»
Pauvres ou riches, industrialisés ou agricoles, les pays s'inquiètent de plus en plus de la flambée des prix du pétrole. Les manifestations se multiplient un peu partout. Le baril lui continue son ascension. Depuis 2000, son prix a été multiplié par cinq en dollar. Nous sommes entrés dans un nouvel âge du pétrole, rare et cher.
Est-on déjà entré dans l'âge du déclin de la production pétrolière? Certains experts le pensent. D'autres prédisent qu'il est possible d'augmenter les productions. La demande mondiale bouscule les hiérarchies établies: de nouveaux pays émergent, l'Arabie saoudite n'est plus le régulateur du marché mondial. Surtout, les pays producteurs sont décidés à ne plus dilapider leur rente. Voici le premier volet d'une série sur le grand désordre pétrolier mondial.
La France et l’Italie se sont retrouvées isolées mardi dans leur fronde contre la fermeture de la pêche au thon rouge en Méditerranée, effective depuis une semaine, très peu de pays européens étant prêts à défier ouvertement Bruxelles à ce sujet.
Les franchises médicales instaurées au 1er janvier ne sont qu'une nouvelle étape dans un long processus d'économies et de déremboursements entamé il y a plus de trente ans. L'assurance maladie n'a cessé de réduire ses prestations, sans grand effet sur le fameux trou de la Sécu. Retour sur les épisodes précédents. Lire également: paroles de malades.
A la demande du gouvernement, la caisse d'assurance maladie proposera jeudi un plan d'économies sans précédent pour réduire à 2,9 milliards d'euros le déficit, qui pourrait atteindre jusqu'à 6 milliards d'euros en 2009. Problème: les plus démunis et les malades de longue durée sont la cible principale d'un plan qui, entre autres mesures, s'attaque à la prise en charge du diabète et à l'hypertension. Lire aussi : «La Sécu dérembourse à tour de bras».
Le gouvernement lance, ce lundi 23 juin, une grande campagne de publicité pour chanter les louanges de la politique économique qu'il conduit. Une campagne très onéreuse – plus de 4 millions d'euros – et surtout d'une honnêteté douteuse : dans ses spots, le gouvernement suggère qu'il va gagner la bataille sur le pouvoir d'achat, au moment où ce pouvoir d'achat stagne, et où le Smic ne bénéficie d'aucun coup de pouce.
Des économistes, en partenariat avec la région Nord-Pas-de-Calais, viennent d'élaborer des indicateurs alternatifs qui pourraient bien, dans quelques années, détrôner le très critiqué Produit intérieur brut (PIB). De quoi donner des idées à la «commission Stiglitz», qui planche sur ces questions depuis deux mois, à la demande de Nicolas Sarkozy. Nous publions une série de cartes inédites. Ainsi qu'un classement des régions françaises, où l'Ile-de-France, première par le PIB, dégringole à la 15e place en termes d'inégalités.
La crise financière mondiale aurait dû donner de l'ambition aux propositions de la présidence française de l'UE sur la régulation financière en Europe. A ce stade, il n'en est rien. Pour Nicolas Sarkozy, il n'est manifestement pas question de donner des pouvoirs supplémentaires à la Banque centrale européenne. Plus généralement, on peut craindre que dans cette présidence française, le faire savoir ne l'emporte sur le savoir-faire.
Le renforcement de la régulation financière en Europe est, vu de Bercy, la priorité de la future présidence française de l'Union européenne. Mais les propositions que Paris se prépare à soumettre à ses 26 partenaires ne sont pas à la hauteur des risques. Lire également notre parti pris: "Une occasion manquée".
Une class action a été engagée contre EADS. Mais, le 12 juin, une autre a été formée directement contre ses deux principaux actionnaires du groupe aéronautique, Lagardère et Daimler. Dans la plainte, que Mediapart publie, il leur est reproché d'avoir masqué les retards de l'A380 et d'avoir commis un délit d'initié. Deux autres dirigeants, qui ont joué un rôle clé dans l'atttibution du contrat des avions ravitailleurs pour l'US Air Force, sont aussi mis en cause. Est-ce une action cachée de Boeing, furieux d'avoir été écarté d'un contrat de 35 milliards de dollars? Cette class action, en tout cas, fait peser un risque juridique important sur les deux groupes.
L'Insee publie ce vendredi 20 juin une « note de conjoncture » très alarmiste: la croissance de l'économie française serait de 0,2%, puis 0% et 0,2% au cours des trois derniers trimestres de 2008. En clair, sous les effets du choc pétrolier et de la crise financière, la France est presque en situation de croissance nulle. Stagnation du pouvoir d'achat, décélération des créations d'emplois, interruption du reflux du chômage : tous les grands indicateurs économiques sont au rouge. Lire aussi notre parti pris: « Les eaux glacées du calcul égoïste ».