L'Italie est-elle la prochaine Grèce? Comment se fait-on de l'argent sur le dos des dettes souveraines? Les «eurobonds» sont-ils la solution? Mediapart répond à 15 questions pour comprendre la crise de la dette.
Bernard Tapie a bien passé en 2000 un accord secret avec André Guelfi, l'un des plus célèbres condamnés du procès Elf, au terme duquel il lui doit la moitié des 300 millions d'euros obtenus lors de l'arbitrage sur le Crédit lyonnais. Confirmant les révélations de Mediapart, Le Canard enchaîné publie le fac-similé du protocole d'accord.
La primaire socialiste commence à peine que François Hollande et Martine Aubry mettent déjà en cause la mesure phare du projet socialiste pour 2012 visant à étaler dans le temps la réduction des déficits pour ne pas casser la croissance. Keynes, réveille-toi, ils sont devenus fous et ils applaudissent Raymond Barre! Parti pris.
Pas de remèdes appropriés sans diagnostic lucide: tous les pays dits avancés, l'Europe et les Etats-Unis comme avant eux le Japon, sont confrontés à un changement historique de paradigme, la fin d'un cycle trentenaire d'endettement généralisé, le «Grand Retournement», selon l'économiste Kenneth Courtis.
Surveillés de près par les agences de notation, les États-Unis seront en cessation de paiement le 2 août si le plafond de la dette n'est pas relevé d'ici là. Malgré les multiples rencontres entre Obama et l'opposition républicaine, les négociations piétinent.
Mediapart a percé le secret du pacte conclu entre Bernard Tapie et André Guelfi dit «Dédé-la-Sardine»: ils avaient convenu de partager les gains de leurs procès, le premier contre le Crédit lyonnais, le second contre Total. Mais après avoir empoché plus de 240 millions d'euros, Bernard Tapie refuse de partager. André Guelfi a enrôlé un intermédiaire pour récupérer son dû.
La deuxième série de tests de résistance sur les banques européennes était censée redonner confiance. Vendredi 16 juillet, l'autorité de régulation européenne a donné les résultats de ces tests : 8 banques sur 90 n'ont pas les capitaux suffisants. Elles ont besoin de 2,5 milliards d'euros supplémentaires. Ce seul chiffre suffit à dire le peu de sens de ces tests. Car l'autorité de régulation a tout évalué sauf le risque qui ravage les marchés financiers en ce moment : celui des dettes publiques de la zone euro.
Étrange aller-retour au budget: l'ancien directeur de cabinet d'Éric Woerth, Sébastien Proto, redevient directeur de cabinet de Valérie Pécresse. Mais le monde des jeux se réjouit de retrouver celui qui avait défendu la fin du monopole sur les jeux, au moment où la loi devrait être renégociée.
Mediapart poursuit ses débats pour connaître les réponses de la gauche française à la crise de l'euro. Alors que les Européens semblent incapables de finaliser le deuxième plan d'aide à la Grèce, Henri Emmanuelli, député socialiste, et Cédric Durand, figure des «économistes atterrés», livrent leurs solutions. Ils diffèrent, en partie, sur une question clé: la Grèce doit-elle abandonner l'euro?
En Seine-Saint-Denis, pas grand monde ne croit aux démentis vagues de PSA sur la fermeture de l'usine d'Aulnay. Dans le département le plus pauvre de France, où le chômage atteint 40% dans certains quartiers, les élus locaux se préparent au pire. Ils prédisent une «catastrophe sociale» si l'usine, qui emploie 3.500 salariés, ferme ses portes.
50-50, s'étaient promis Bernard Tapie et André Guelfi en prison. Si le premier a gagné 320 millions d'euros dans l'affaire Adidas, le second veut toujours obtenir 1,1 milliard d'euros, en ressuscitant un vieux contrat russe signé avec Elf en 1991 et jamais exécuté. Déboutés par la justice française, «Dédé la sardine» et ses acolytes russes misent désormais tout sur un arbitrage.
Alors que les marchés financiers en Europe vivent un énième psychodrame, avec des craintes sur la Grèce et sur l'Italie, le commissaire européen chargé des marchés financiers a formulé lundi des propositions pour en finir avec la toute-puissance des agences de notation.
Le Conseil d'État a examiné lundi le recours en excès de pouvoir visant Christine Lagarde dans l'affaire Tapie. L'arrêt sera rendu fin juillet. Il pèsera sur la destinée personnelle de la patronne du FMI, mais permettra aussi de mesurer si la jurisprudence administrative continue de tourner le dos à la Déclaration des droits de l'homme.