Le parquet de Paris a ouvert, le 2 juillet, une information judiciaire des chefs de prêt d’une personne morale à un candidat en campagne électorale, acceptation par un candidat en campagne de prêt d’une personne morale, détournement de biens par des personnes exerçant une fonction publique, escroquerie commise au préjudice d’une personne publique, faux et usage de faux.
Dans la ville dirigée par Louis Aliot (RN), où la police municipale revendique de « harceler les dealers », Nicolas O., 45 ans, a écopé de six mois de prison avec sursis et deux ans d’interdiction professionnelle pour des violences commises en 2023.
Subvention publique, indemnités d’élus, enveloppes de frais : les scores historiques du RN aux élections européennes et législatives garantissent au parti et à ses élus une manne financière considérable pour les années à venir.
D’Amiens à Avignon, des militants insoumis jusqu’aux électeurs de droite, une fierté incrédule a parcouru le pays dimanche soir à l’annonce des résultats du second tour des élections législatives. Mais face aux très bons scores de l’extrême droite un peu partout sur le territoire, l’enthousiasme reste mesuré.
Ils ont craint jusqu’au bout que leur ville reste une exception, dans un pays dominé par l’extrême droite. Finalement, c’est la France qui s’est mise au diapason de Nanterre. Sabrina Sebaihi, députée écologiste sortante, a été réélue dans la quatrième circonscription des Hauts-de-Seine.
Certains fonctionnaires ont annoncé leur intention de désobéir à une éventuelle administration dirigée par le RN. S’ils disposent bien d’une obligation de désobéissance, celle-ci est cependant en réalité très limitée. « Il y aura une réponse syndicale, assure Mylène Jacquot de la CFDT. Mais nous le ferons collectivement. »
Victime d’une agression raciste par des voisins le lendemain du premier tour des législatives, Nacira est depuis harcelée par les enfants du couple sous l’œil relativement indifférent des habitants de son petit village picard où le RN a dépassé les 50 %. « Dégoûté », le maire soutient la victime.
Réuni chez Sihem, un groupe d’amis rennais, descendants d’immigrés, raconte comment ils et elles sont assaillis d’angoisses diverses quant à une possible accession du RN au pouvoir, avec tout ce que cela comporte comme risque d’agressions racistes. À tel point que les corps somatisent.
La journaliste et autrice de « La Charge raciale » évoque pour Mediapart les conséquences de l’accession possible du RN au pouvoir sur les personnes racisées, dans leur chair.
La réalisatrice franco-iranienne lance un appel aux cinéastes étrangers pour contrer les idées d’extrême droite dans un film collectif. Elle invite aussi toutes celles et ceux d’origine étrangère à se mettre en grève pour que la France réalise leur apport essentiel.
De Frais-Vallon à La Capelette, en passant par La Rose et Les Néréides, notre partenaire Marsactu est allé à la rencontre des personnes qui ne sont pas allées voter, dans ces quartiers où le désintérêt pour l’élection est prégnant. Témoignages, entre colère et désillusions.
Le RN ne cache pas son envie de durcir le ton, tout en rognant encore un peu plus sur l’indépendance des magistrats. Une politique dangereuse qui visera les étrangers, pourrait cibler les adversaires politiques et affaiblirait encore un peu plus la justice des mineurs ou la lutte contre les discriminations.
Le Rassemblement national, par son programme basé sur la préférence nationale, menace la santé physique autant que mentale de centaines de milliers de personnes en France, et, in fine, la santé et la sécurité publique de tous et toutes, rappelle le chercheur Didier Fassin.
Au quai d’Orsay, Rémy Queney est placardisé à la suite d’incidents survenus lors d’affectations à l’étranger. En Éthiopie, où il a usé de sa messagerie professionnelle pour des raisons privées, il est passé tout près d’un rapatriement forcé. Enquête sur la drôle de caution diplomatique du RN.
À ses débuts en politique, Christophe Bentz fut un opposant à l’IVG, au mariage pour tous, un partisan de la distinction entre les races. Parachuté en Haute-Marne, il a poli son image, en se positionnant opportunément dans un conflit local sur l’avenir de l’hôpital.
Enseignant dans un lycée du Bas-Rhin, Marc Wolff a fait l’objet d’au moins cinq signalements au rectorat de Strasbourg pour des propos choquants mais aussi pour avoir frappé un élève, selon des documents consultés par Mediapart. « Un geste parfaitement déplacé », reconnaît-il.