Nationalisations, réquisitions, ISF, aides aux plus fragiles… Socialistes, communistes et Insoumis n’ont pas vraiment cessé, depuis un mois, de déposer des propositions de loi. Que disent-elles de la sortie de crise imaginée par les gauches ? Alors que les députés entament vendredi l’examen du projet de loi de finances rectificative, Mediapart passe ce travail au crible.
L’allocution d’Emmanuel Macron a été suivie de cafouillages à tous les étages. Des ministres qui le contredisent, une administration placée devant le fait accompli, des promesses dont on peine à comprendre comment elles seront tenues… En cherchant à redorer son image, le chef de l’État entretient la confusion.
Le chef de l’État a enfilé lundi soir le costume de l’hypnotiseur d’une France inquiète. Depuis son élection, il veut jouer tous les rôles à la fois. Le brouillard de la pandémie, lui, s’est encore épaissi.
Le président de la République a annoncé un confinement jusqu’au 11 mai et promis une « réouverture progressive » des établissements scolaires à compter de cette date. Il souhaite relancer la machine économique, mais ne donne aucun gage quant aux tests. Il assure même, contrairement aux scientifiques, que tester l’ensemble de la population « n’aurait aucun sens ».
Des livraisons en retard, des occasions ratées, des interlocuteurs fiables méprisés et, in fine, des importations plus efficaces pour les entreprises que pour les soignants : une nouvelle enquête de Mediapart démontre les choix stratégiques catastrophiques du gouvernement dans l’approvisionnement du pays en masques.
Peinant à renflouer ses stocks, le gouvernement se retranche derrière le « consensus scientifique » pour repousser l’obligation de porter un masque dans l’espace public. Cette mesure paraît pourtant inéluctable.
Comment le Covid-19 percute-t-il les stratégies des Insoumis, communistes, socialistes et écologistes ? Lancés dans des opérations de réflexion, ils n’excluent pas d’opposer au macronisme un contre-modèle commun.
Conseillère santé du président de la République depuis le début du quinquennat, Marie Fontanel a quitté l’Élysée le 31 janvier, alors que l’OMS venait de déclarer « l’urgence de santé publique de portée internationale ». Elle n’a été remplacée qu’un mois plus tard. Cette vacance interroge de nouveau sur la gestion de la crise sanitaire par le pouvoir, au moment où la menace pandémique se profilait déjà.
Pénurie cachée, consignes sanitaires fantaisistes, propositions d’importations négligées, stocks toujours insuffisants, entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, une enquête de Mediapart révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques. Et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines.
Le nombre de décès dus au Covid-19 est largement sous-estimé. Dans les maisons de retraite, où il n’y a pas encore de décompte officiel, la situation est dramatique. L’exécutif anticipe les risques de saturation des chambres mortuaires.
Le nombre d’élus locaux et de militants atteints par le Covid-19 explose. D’aucuns font le parallèle entre le maintien du premier tour, le 15 mars dernier, et l’affaire du sang contaminé.
Injonctions contradictoires, remerciements tardifs, accents guerriers… La communication du pouvoir jette une lumière crue sur ses insuffisances, ses schémas de pensée et sa déconnexion. En interne, certains s’inquiètent de l’image que l’exécutif renvoie de lui-même dans sa gestion de crise.
Les annonces au compte-gouttes et les injonctions contradictoires brouillent le message de l’exécutif, qui cherche encore, malgré l’urgence, le moyen de maintenir un niveau d’activité minimal d’économie. Les questions s’accumulent à mesure que la situation sanitaire s’aggrave.
Le Parlement se réunit cette semaine pour organiser le report du second tour en juin, en maintenant les résultats du premier. La solution fait consensus parmi les forces politiques, moins parmi les juristes et les politistes. Et l’incertitude n’est pas levée sur la possibilité d’organiser un scrutin dans trois mois.
Le président de la République a annoncé l’interdiction de tous les déplacements non « nécessaires » à partir de mardi midi, pour « au moins » deux semaines. Une nouvelle annonce de l’exécutif, aux contours encore flous, alors que l’épidémie connaît une évolution dramatique.
Moins d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes dimanche 15 mars, pour le premier tour des élections municipales, en raison de l’épidémie. Si les résultats sont faussés, ils indiquent une sanction pour LREM, un succès mitigé pour le RN, et une percée des écologistes.