Des économistes, en partenariat avec la région Nord-Pas-de-Calais, viennent d'élaborer des indicateurs alternatifs qui pourraient bien, dans quelques années, détrôner le très critiqué Produit intérieur brut (PIB). De quoi donner des idées à la «commission Stiglitz», qui planche sur ces questions depuis deux mois, à la demande de Nicolas Sarkozy. Nous publions une série de cartes inédites. Ainsi qu'un classement des régions françaises, où l'Ile-de-France, première par le PIB, dégringole à la 15e place en termes d'inégalités.
La crise financière mondiale aurait dû donner de l'ambition aux propositions de la présidence française de l'UE sur la régulation financière en Europe. A ce stade, il n'en est rien. Pour Nicolas Sarkozy, il n'est manifestement pas question de donner des pouvoirs supplémentaires à la Banque centrale européenne. Plus généralement, on peut craindre que dans cette présidence française, le faire savoir ne l'emporte sur le savoir-faire.
Le renforcement de la régulation financière en Europe est, vu de Bercy, la priorité de la future présidence française de l'Union européenne. Mais les propositions que Paris se prépare à soumettre à ses 26 partenaires ne sont pas à la hauteur des risques. Lire également notre parti pris: "Une occasion manquée".
Une class action a été engagée contre EADS. Mais, le 12 juin, une autre a été formée directement contre ses deux principaux actionnaires du groupe aéronautique, Lagardère et Daimler. Dans la plainte, que Mediapart publie, il leur est reproché d'avoir masqué les retards de l'A380 et d'avoir commis un délit d'initié. Deux autres dirigeants, qui ont joué un rôle clé dans l'atttibution du contrat des avions ravitailleurs pour l'US Air Force, sont aussi mis en cause. Est-ce une action cachée de Boeing, furieux d'avoir été écarté d'un contrat de 35 milliards de dollars? Cette class action, en tout cas, fait peser un risque juridique important sur les deux groupes.
L'Insee publie ce vendredi 20 juin une « note de conjoncture » très alarmiste: la croissance de l'économie française serait de 0,2%, puis 0% et 0,2% au cours des trois derniers trimestres de 2008. En clair, sous les effets du choc pétrolier et de la crise financière, la France est presque en situation de croissance nulle. Stagnation du pouvoir d'achat, décélération des créations d'emplois, interruption du reflux du chômage : tous les grands indicateurs économiques sont au rouge. Lire aussi notre parti pris: « Les eaux glacées du calcul égoïste ».
A première vue, on pourrait penser que Nicolas Sarkozy réitère la même erreur de politique économique qu'en 1993, lors de la récession, en conduisant une politique de l'offre alors qu'une politique de la demande serait plus appropriée. La comparaison n'est pourtant qu'à demi-pertinente. Car si le chef de l'Etat refuse en effet de soutenir une consommation qui, pourtant, vacille, il ne conduit pas pour autant une politique d'aide aux entreprises. Sa préférence va plutôt à des largesses en faveur d'une clientèle très fortunée.
Diversité : un mot très à la mode dans les entreprises, bien plus apprécié que la lutte contre les discriminations ou contre le racisme. Alors qu'un comité interministériel des villes devrait se réunir vendredi 20 juin pour un bilan d'étape du plan banlieues de Fadela Amara, Mediapart a voulu aller au-delà de la communication. Des responsables d'entreprise, des demandeurs d'emplois et des observateurs du monde du travail racontent et analysent cette notion de «diversité» et surtout ce qui se cache derrière.
Le monde des affaires en est gêné. Comment justifier que quelques dirigeants d'une modeste société, Converteam, touchent 900 millions d'euros de plus-values à l'occasion de sa revente pour la somme de 1,9 milliard ? Une malheureuse exception, plaident la plupart. Dans les faits, les mécanismes utilisés par le capital investissement permettent un enrichissement éclair, colossal et en toute discrétion. Les gérants de fonds et dirigeants de ces sociétés peuvent accumuler des fortunes, autrement plus spectaculaires que les rémunérations des patrons du Cac 40. Voyage dans un monde où on compte en centaines de millions.
Il est fâché, Jaques Voisin, et il le fait savoir. Dans un texte que nous publions dans le Club, le président de la CFTC crie au hold-up. Selon lui, le projet de loi sur la représentativité des syndicats, présenté ce mercredi en Conseil des ministres, est destiné à faire mourir les plus petits syndicats. Un point de vue que partagent FO, la CGC et l'Unsa, qui discutent tous azimuts en vue d'éventuels mariages. La recomposition syndicale commence. C'est encore un peu brouillon.
Une étude de la Banque de France revient sur l'attitude en apparence paradoxale des citoyens européens vis-à-vis de l'euro : ils aiment la monnaie unique tout en la rendant responsable de l'inflation. En Europe, rien n'est simple, tout se complique.
Quinze milliards d'euros pour racheter un parc de centrales nucléaires vieillissant, où les incidents se multiplient, qu'il va falloir commencer à démanteler dès 2014, est-ce une bonne opération ? EDF pense que oui et a le soutien des gouvernements français et britannique dans ce projet. Mais au bout du compte, l'opération risque d'aboutir à faire payer par le contribuable français le coût du démantèlement du premier parc nucléaire anglais.
Les 35 heures donnent lieu à des débats souvent biaisés. La droite prétend qu'elle remet en cause cette réforme au motif qu'elle découle d'une vision archaïque de l'économie – alors qu'en réalité le but poursuivi par le gouvernement est beaucoup plus large et vise une remise en cause de nombreuses dispositions du code du travail. La gauche, de son côté, peine à tirer un bilan serein de cette réforme qui a entraîné rigueur salariale et flexibilité du travail.
L'espace du contrat social en France n'est toléré par les gouvernants que s'il ne dérange pas leurs intérêts politiques du moment. C'est ce que l'on voit aujourd'hui, à droite, avec les accords sur la représentativité et les 35 heures. C'est aussi ce que l'on a vu à gauche, à l'époque de l'élaboration des lois sur la réduction du temps de travail.
Bercy a présenté ce jeudi ses mesures pour l'emploi des salariés âgés. Le cumul-emploi retraite serait ouvert sans limite, la dispense pour recherche d'emploi supprimée, la surcote pour ceux qui poursuivent leur activité augmentée... Pas sûr que cela suffise pour faire revenir dans l'activité les 55-64 ans. Seuls 38% travaillent, une misère au regard de nos voisins européens. Un «scandale social», dit même Nicolas Sarkozy. Décryptage d'un mal très français: le mépris anti-seniors.
Trente-six ouvriers kazakhs sont morts dans des mines appartenant à ArcelorMittal depuis le début de l'année. Malgré ses déclarations de principes, le roi de l'acier Lakshmi Mittal n'a pas amélioré la sécurité de ses installations dans cette ancienne république soviétique d'Asie centrale au sous-sol si riche, où il emploie des dizaines de milliers d'employés. Le Kazakhstan, après tout, est si loin des regards...
Entre 1919 et 2005, AIG, le premier assureur mondial, avait eu deux patrons. Martin Sullivan, débarqué dimanche par le conseil d'administration, aura tenu trois ans seulement, victime de la crise des "subprime" et de la vengeance de Maurice "Hank" Greenberg, qui avait dû lui céder la place en 2005, après un règne de presque quarante ans.