Si le rôle de la Caisse des dépôts a souvent été pointé dans "l'affaire" de portage des titres EADS, celui des Caisses d'épargne, au profit du groupe Lagardère, est rarement évoqué. Il est pourtant très révalateur du "capitalisme de la barbichette" à la française, comme en témoigne le procés-verbal du comité des risques de l'Ecureuil, qui a examiné l'opération et dont Mediapart s'est procuré une copie. Une opération qui a fait perdre près de 50 millions d'euros supplémentaires.
En grande difficulté à cause de la crise des subprimes aux Etats-Unis, les Caisses d'épargne ont par ailleurs multiplié les mauvaises opérations financières, ces derniers mois, en rachetant au prix fort le promoteur immobiler Nexity, le site Meilleurtaux.com ou encore la banque tuniso-koweitienne BTK.
En participant, avec les Banques populaires, à la création de Natixis, la direction des Caisses d'épargne avait assuré que cette aventure vers les marchés financiers était le gage de son expansion future. Las! L'Ecureuil a en réalité connu des déconvenues en série. Notamment à cause d'une filiale qu'elle a apporté dans la corbeille de mariage, CIFG, une société de réhaussement de crédits fortement concernée par la crise américaine des subprimes.
Le début des turbulences dans lesquelles sont prises les Caisses d'épargne remonte à 2006. A l'époque, l'établissement viole le pacte d'actionnaire qui le lie à la Caisse des dépôts et se lance, avec les Banques populaires, dans l'aventure Natixis. Au passage, l'Ecureuil voit ses fonds propres fondre de 7 milliards d'euros.
Dans un contre-projet mandaté par les syndicatset communiqué à Mediapart, le cabinet d'expertise Syndex affirme que le site de Gandrange (Moselle) est viable à condition qu'ArcelorMittal accepte d'investir 40 millions d'euros.
Les pneus en flammes n'ont pas fini d'assombrir le ciel et les regards des ouvriers de l'usine. Samedi 16 février, après un refus de négocier opposé par la direction du groupe Michelin, les salariés sont déterminés à poursuivre l'occupation de l'usine de Toul et n'entendaient pas mettre fin à la séquestration de deux cadres. Reportage.
Après cinq jours d'un conflit très dur opposant les huit cents ouvriers de l'usine Kleber, à Toul, et la direction du groupe Michelin, nous avons rencontré trois salariés. Portraits.
Les grévistes ont finalement libéré, dimanche après-midi 17 février, les deux cadres de l'usine Kleber, à Toul, et mis fin à leur mouvement. Retour sur les raisons du conflit.
Fin 2007, le fonds souverain norvégien était présent dans 182 entreprises françaises. Il détenait 7,1 milliards d'euros dans les entreprises du CAC 40, à une encablure de la Caisse des dépôts. Souvent considéré comme exemplaire dans son fonctionnement, il a refusé d'investir dans trois groupes français, jugés pas assez «éthiques» : EADS, Thales et Safran.
Nommé voilà un an par Jacques Chirac, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Augustin de Romanet, a procédé à une cascade d'embauches de hauts fonctionnaires, tous de sensibilité chiraquienne. Alors que l'institution financière a pour tradition de respecter l'équilibre républicain, le directeur général veut aussi évincer son numéro deux, Dominique Marcel, ancien directeur adjoint du cabinet de Lionel Jospin. Cette politique inquiète les syndicats et embarrasse l'Elysée.
En mettant la main sur Bear Stearns pour une bouchée de pain, avec l'aval des autorités américaines et l'argent avancé par la Réserve Fédérale des Etats-Unis, JP Morgan Chase fait une affaire en or. Cette reprise évoque celle e de la vénérable banque nipponne LTCB par deux investisseurs américains, Tim Collins et Christopher Flowers, en mars 2000.
Trois ouvriers grecs employés par un prestataire des chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont entamé une grève de la faim depuis une semaine. Ils affirment avoir été embauchés sans contrat de travail. Un énième conflit qui met en lumière les pratiques douteuses de certains sous-traitants.
De l'Oréal à Carrefour, les conflits sociaux réapparaissent. Salaires et pouvoir d'achat deviennent les principales revendications, loin devant l'emploi. La grande distribution, qui a abusé des emplois précaires et du temps partiel, connaît le plus de tensions.
Les prévisions de l'Insee laissent présager un « acquis » de croissance de +1,4% à la fin du premier semestre 2008. Mais le chômage devrait cesser de baisser. Et le pouvoir d'achat serait proche de la stagnation (+0,3%). Lire aussi « La lente montée des conflits sociaux »
Le conseil d’administration de Saint-Gobain doit approuver, ce jeudi 20 mars, l'entrée de la holding Wendel au conseil du groupe. En apparence, la firme industrielle et le fonds d'investissement d'Ernest-Antoine Seillière ont donc fait la paix. Paix trompeuse : en réalité, l'ancien président du Medef, qui rêvait de prendre le contrôle de Saint-Gobain, a pour l'instant perdu la main. Et perdu de l'argent.