Tirs de mortier, incendies de poubelles, télévisions volées : à Nanterre, des peines de prison avec mandat de dépôt ont presque systématiquement été requises contre les jeunes arrêtés lors des émeutes ayant suivi le meurtre du jeune Nahel par un policier. Aux juges de s’y retrouver, dans l’urgence.
Les tensions qui secouent l’Hexagone se sont propagées dans la nuit de jeudi à vendredi en Guyane. Un fonctionnaire territorial de 50 ans est décédé cité Stanislas, à Cayenne, victime d’une balle perdue tirée par les émeutiers, selon les autorités. Même si plusieurs habitants du quartier affirment à notre partenaire Guyaweb que le coup de feu provenait des forces de l’ordre.
Dans une indifférence quasi générale, ce jeune Guinéen de 19 ans a été tué par un policier le 14 juin dernier alors qu’il partait travailler. Ses proches, qui ont déposé plainte, remettent en cause la version policière et demandent « justice pour lui et pour Nahel ».
Le tribunal judiciaire de Nanterre a estimé que certains passages de la biographie de la première ministre étaient « gravement attentatoires à sa vie privée » et n’avaient « que pour objet d’attiser la curiosité du public sur sa prétendue orientation sexuelle ».
Des scènes de pillage de magasins se sont déroulées dans des villes de France depuis jeudi, en réaction à la mort de Nahel. Simple banditisme en marge du soulèvement ? Ces pillages ont-ils en eux-mêmes une dimension politique ? Tentative de réponse, depuis l’analyse de précédents en Argentine (2001), au Burkina Faso (2008) ou à Londres (2011).
Il s’agit de l’aboutissement de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris après les accusations portées par trois femmes de « viol » ou de « tentative de viol ». L’ancien ministre d’Emmanuel Macron a toujours contesté les faits reprochés.
La plus haute juridiction administrative a rejeté le recours porté par plusieurs dizaines d’associations et syndicats visant à obtenir la suspension du décret instituant ce contrat, créé par la loi « séparatisme », et que les associations ont l’obligation de signer depuis janvier 2022.
Des violences ont éclaté pour la quatrième nuit consécutive en France en protestation contre la mort de Nahel d'un tir policier. 1 311 personnes ont été interpellées a annoncé le ministère de l'Intérieur, qui note des violences d'une « moindre intensité », mais des poches de tensions à Marseille et Lyon. Les obsèques du jeune homme se tiendront ce samedi.
Des dizaines de commerces à Montreuil, surtout dans le centre-ville, ont été la cible de pillages la nuit passée, ce qui provoque des sentiments mitigés chez les habitants dans cette ville de gauche connue pour sa grande mixité sociale.
Le sociologue Michel Kokoreff, professeur des universités à Paris VIII, spécialiste des quartiers populaires et de leurs relations avec la police, analyse les révoltes consécutives à la mort de Nahel. Pour lui, rien ne s’est vraiment amélioré entre 2005 et aujourd’hui.
Décryptant l’arrêt de la Cour de cassation, Mediapart a récemment relevé qu’elle disculpait en partie les deux hauts fonctionnaires concernés, dont Stéphane Richard. Mais c’est une erreur : le sort des deux derniers prévenus est encore en balance.
À la suite de la publication de l’enquête intitulée « Ex-raffinerie Petroplus : les nouveaux couacs de Valgo épinglés par les services de l’État », publiée le 15 juin 2023, la société nous a adressé un droit de réponse, que nous reproduisons ci-dessous.
Après la mort de Nahel, 17 ans, victime d’un tir policier à bout portant mardi 27 juin, des émeutes ont éclaté pour la troisième nuit consécutive dans de très nombreuses villes. Dans la cité Pablo-Picasso de Nanterre, les affrontements ont commencé dès la fin de la marche blanche, et duré toute la nuit.
Couvre-feux, drones, interventions du Raid : l’État a déployé tous les moyens pour reprendre la main dans la nuit de jeudi à vendredi. Sans empêcher de nouveaux affrontements et des pillages. Plus de 660 interpellations ont été effectuées.
À Nanterre, plusieurs milliers de personnes se sont rejoints ce jeudi 29 juin pour rendre hommage au jeune Nahel, tué par la police deux jours plus tôt. Plutôt qu’une longue marche silencieuse, les manifestants ont crié leur rage, celle de voir encore l’un d’entre eux mourir face à un policier.
L’ambulancier qui a pris à partie un policier après la mort de Nahel et son collègue qui l’a filmé étaient jugés jeudi en comparution immédiate. Reconnu coupable d’outrage, le trentenaire a été dispensé de peine, en raison du « contexte personnel » et « des liens affectifs » qui le liaient au jeune homme tué par un brigadier.