« On fait campagne en poésie, mais on gouverne en prose » : François Hollande préside en chiffres. L’impasse narrative et politique du pouvoir socialiste n’est pas réductible à un défaut de communication. Elle est le fruit d’une déconnexion historique entre la souveraineté de l’État et la représentation du pouvoir.
Devant l’évolution de la politique gouvernementale et la surenchère verbale du héraut du Front de gauche, une part croissante des forces de gauche oscille entre sidération et résignation. Chronique d’une alternative introuvable.
Malgré ses promesses de campagne, c’est le président de la République qui décide de tout, ou presque. Provoquant parfois le désarroi de sa majorité et même de ses collaborateurs.
Après le dépôt d’une plainte visant Roch Tabarot, le frère de la numéro deux de l’UMP, mais aussi Frank Mezzasoma, proche collaborateur de Michèle Tabarot, le parquet de Grasse a demandé l’audition d’une des victimes. Au Maroc, des créanciers ont mis aux enchères pour 11,2 millions d’euros le terrain de Marrakech où Tabarot prévoyait de construire une résidence pour personnes âgées.
Un sénateur UMP a usé de son enveloppe de frais professionnels pour faire un don de 2 000 euros à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. Le fautif affirme s'être « trompé de chéquier ». L'épisode rappelle la nécessité d'instaurer un contrôle sur l'usage de cette indemnité.
Nicolas Sarkozy fait aujourd'hui un retour fracassant à l'UMP, alors que le Conseil constitutionnel vient de rejeter son compte à la présidentielle pour irrégularités. Dans l'arsenal des « Sages », aucune peine d'inéligibilité n'était possible.
C'est une des révélations de la liste des financements débloqués en 2011 au titre de la réserve parlementaire des députés et sénateurs : environ 7 millions d'euros, sur 150 millions, ont servi à payer la rénovation de bâtiments catholiques.
Embarrassée par l'affaire d'escroquerie immobilière de son frère, Michèle Tabarot est de plus en plus isolée à l'UMP. Propulsée numéro deux et secrétaire générale du parti en décembre, la députée et maire du Cannet (Alpes-Maritimes) doit son ascension fulgurante et celle de ses proches à Jean-François Copé.
À Paris, la ministre démissionnée Delphine Batho a violemment critiqué l'action gouvernementale. À Tunis, en marge du déplacement présidentiel, la délégation française digère mal.
Des documents consultés par Mediapart révèlent que l'ancien président du Sénat, Gérard Larcher (UMP), a utilisé sa « réserve parlementaire » de manière électoraliste lors des dernières sénatoriales de 2011 : des maires qui s'apprêtaient à glisser un bulletin dans l'urne ont été chouchoutés.
Le président de la République affirme dans un livre à paraître le 4 juillet (Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux) qu’il a lui-même demandé la procédure d’entraide administrative entre la France et la Suisse, qui a abouti à l’opération de blanchiment de l’ancien ministre du budget.
La réunion du groupe PS a été houleuse ce mardi matin, après le refus, à la demande de Jean-Marc Ayrault, d'examiner l'amendement sur la limitation à trois mandats de parlementaires, pourtant voté en commission des lois. Plus que le fond, c'est la méthode employée qui a heurté les députés, comme jamais auparavant.
La levée de l'immunité de Marine Le Pen, votée ce mardi par le Parlement européen, ouvre la voie à sa mise en examen pour « incitation à la haine raciale ». Sur la scène européenne, sa tentative de « dédiabolisation » est, comme en France, entachée par les amitiés sulfureuses du FN.
Il faut taper sur le président de la Commission européenne : François Hollande a tout intérêt à laisser ses ministres s’en prendre à Barroso. Il incarne tout à la fois, aux yeux de son électorat, l’arrogance de Bruxelles et le dogmatisme libéral. Ce qui tombe bien au moment où la situation économique française est à nouveau scrutée par le Conseil européen.
D'où vient la progression du FN lors de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot ? Selon le chercheur Joël Gombin, qui a calculé les reports de voix, le parti a d'abord bénéficié des voix des abstentionnistes du premier tour. 20 % des électeurs socialistes se sont reportés sur le candidat frontiste.
Jérôme Cahuzac a été entendu mercredi par la commission d'enquête parlementaire chargée d’établir les éventuels dysfonctionnements de l'appareil d'Etat et du gouvernement dans l’affaire des comptes offshore de l’ancien ministre budget. L'ancien ministre s'est, sur les points clés, réfugié derrière l'enquête judiciaire en cours pour ne pas répondre.