La politique économique du gouvernement face à la crise est en contradiction avec l'urgence sanitaire et la volonté affichée de prendre en compte les insuffisances du modèle actuel. Quoi qu'on en dise, on table sur une crise courte et on cherche à repartir comme avant.
Alors que l’épidémie de coronavirus s’étend à une vitesse exponentielle, les conséquences d’une paralysie de l’économie mondiale deviennent chaque jour plus vertigineuses. La bulle de dettes privées est sur le point d’éclater, malgré les tentatives désespérées de la Réserve fédérale américaine.
Après cinq jours de violent bras de fer, le gouvernement a conclu samedi un accord avec le secteur du BTP ouvrant la voie à une reprise de certains chantiers malgré la crise du coronavirus.
Lors d’une réunion dont Mediapart diffuse des extraits, les dirigeants de l’entreprise ont reconnu que toutes les mesures de protection imposées par le gouvernement n’étaient pas encore en place. Des milliers de salariés travaillent dans ses entrepôts.
Selon nos informations, la ministre du travail a demandé mercredi aux administrations locales de « challenger » les entreprises qui veulent fermer pour cause de coronavirus, afin qu’elles tentent de maintenir l’activité en dépit des craintes des salariés.
Prises entre l’énorme afflux de clients et l’inquiétude pour leur propre santé, les caissières ont bien souvent dû se battre pour imposer des mesures de protection dans leur magasin. Elles restent fragiles face à l’épidémie et à ses conséquences.
Malgré les mesures d’urgence, le gouvernement n’ajuste pas l’ensemble de l’économie à la crise sanitaire. La lutte contre le Covid-19 n’est pas la seule priorité : il poursuit une stratégie de croissance.
Secteur fétiche du néolibéralisme depuis Reagan, le transport aérien est aujourd’hui à terre avec l’épidémie du coronavirus. Les compagnies aériennes crient au secours, les gouvernements se disent prêts à les renationaliser. L’aérien est-il le symbole de ce qui nous attend ?
Certains des salariés qui ne peuvent pas rester travailler chez eux s’estiment insuffisamment protégés du coronavirus. Mais le rapport de force dans leur entreprise leur laisse rarement les moyens de contrer cette peur. Témoignages.
En quelques jours, l’économie française est devenue largement administrée. Un mouvement classique en cas d’incertitude radicale, comme lors des conflits ou des révolutions.
Le monde financier bâtit des scénarios de plus en plus noirs. La peur gagne et commence à se mesurer par le manque de liquidité sur les marchés. À ce stade, les banques centrales se révèlent impuissantes.
Pour la première fois de son histoire, le Liban est en défaut de paiement. Touché par la pandémie, le pays doit aussi mener de front les négociations de restructuration de sa dette.
Alors que les Bourses dévissent et que la crise frappe les entreprises, la question peut se poser de savoir si le coronavirus peut indirectement, comme les grandes pandémies du passé, réduire les inégalités. Mais c’est la politique qui aura le dernier mot.
Chômage partiel, arrêts de travail pour les parents devant garder leurs enfants : le gouvernement multiplie les mesures pour amortir le choc de la crise liée au coronavirus. Mais le maintien des salaires n’est pas garanti, et les plus précaires sont oubliés.
Mediapart a écouté les séances de l’Eurogroupe enregistrées secrètement par Yánis Varoufákis en 2015, rendues publiques ce vendredi 13 mars. En quinze heures, dans ce cénacle informel des ministres des finances de la zone euro, s’est joué tout le sort de la Grèce.
Dans son intervention, le président a dressé un réquisitoire contre sa propre politique économique. S’il a promis des « décisions de rupture », il ne s’agit, pour le moment, que de mots.