La rupture du partenariat entre Siemens et Areva bouleverse la donne. Libéré de la contrainte allemande, l'Elysée a bien l'intention de reprendre le dossier en main. Première étape: le débarquement de Frédéric Lemoine, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Jacques Chirac, de la présidence du conseil de surveillance du groupe nucléaire pour le remplacer par un homme sûr. Celui-ci aura pour mission de faire la lumière sur la gestion d'Anne Lauvergeon et de veiller aux conditions du divorce avec Siemens. Le pouvoir a toujours en vue le rapprochement entre Areva, Alstom et Bouygues.
Dans la foultitude des propositions avancées par les syndicats avant le sommet social de ce mercredi à l'Elysée, une émerge : l'idée de la CFDT de créer un «fonds d'investissement durable» de 6 milliards d'euros. Il permettrait de former des dizaines de milliers de salariés en chômage partiel, de protéger les jeunes non indemnisés par l'assurance-chômage, etc. Peu de chances que Nicolas Sarkozy reprenne intégralement la piste avancée par François Chérèque, car la CFDT propose de supprimer le bouclier fiscal, mesure phare des premiers mois de la présidence Sarkozy. Mais cette proposition a au moins le mérite de donner à réfléchir, alors que les plans sociaux se succèdent. Parti pris.
Lire aussi, notre entretien avec François Chérèque (CFDT) : «Pas de deal avec le gouvernement»
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, espère «du concret», mercredi, à l'issue du sommet social de l'Elysée, faute de quoi «des expressions radicales de désespoir peuvent s'exprimer». Echaudé par la réforme des retraites de 2003 que la CFDT avait signée seule, il se défend de vouloir conclure un compromis avec l'Elysée. «Je me moque des stratégies du président de la République», balaie Chérèque (photo M.-L.Nguyen/Wikimedia Commons).
Le chef de l'Etat a émis le souhait qu'un meilleur partage des richesses soit à l'ordre du jour du sommet social de ce mercredi 18 février à l'Elysée. Au fil des ans, le partage de la valeur ajoutée des entreprises a évolué à l'avantage du capital et au détriment du travail. Et les profits alimentent de plus en plus les dividendes et de moins en moins les investissements. Ce capitalisme d'actionnaires, qui avantage la rente sur la production et sur les salaires, est défendu depuis deux décennies... par Nicolas Sarkozy. Et les industriels dont il est le plus proche font, en matière de partage, l'exact opposé de ce qu'il recommande, et pratiquent l'égoïsme social. Parti pris.
Quatre semaines jour pour jour après son entrée en fonction, Barack Obama va promulguer, mardi 17 février à Denver, un gigantesque plan de relance de la première économie mondiale. Retour en cartes sur ce programme controversé, chiffré à 787 milliards de dollars.
Le plan Geithner, après le plan Paulson, fait la part belle aux dirigeants, aux actionnaires et aux porteurs d'obligations des banques. Mais ce qui est bon Citigroup ne l'est pas forcément pour l'Amérique, et les contribuables.Les solutions alternatives, telle celle proposée par l'économiste de Chicago Luigi Zingales, n'ont pas été étudiées. Pourquoi?Un épisode oublié mais essentiel de la crise japonaise des années 1990 donne à réfléchir. Bienvenue au «no pan shabu shabu».
Les Caisses d'épargne s'apprêtent à annoncer des pertes proches de 2 milliards d'euros pour 2008; les Banques populaires près de 300 millions d'euros et leur filiale commune, Natixis, entre 2,5 et 3 milliards d'euros. La Commission bancaire va engager de nouvelles investigations sur ces dossiers. L'Elysée, qui a laissé la situation se dégrader, cherche désormais à accélérer la fusion, et manœuvre en coulisse pour qu'un ami proche de Nicolas Sarkozy, Stéphane Richard, actuel directeur de cabinet de la ministre des finances, prenne les commandes du nouvel ensemble.
Depuis un mois, Mediapart vous a emmenés sur les routes de la crise. «Nous sommes au fond d'un trou, comme sidérés par l'ampleur du choc», dit Bernard Gazier, économiste à Paris-I. Pour retrouver tous les reportages de "Sur la route de la crise", faites glisser la souris sur le diaporama. (En cliquant sur le rectangle en bas à droite – juste à côté de "share" – vous obtiendrez aussi un affichage plein écran).
Vue depuis Paris, l'agriculture biologique semble en plein essor. On dit qu'elle pourrait aussi profiter des nouvelles habitudes induites par la crise mondiale. Mais vécue depuis les terres des alentours du village de Saint-Hurial, en Ille-et-Vilaine, l'ascension du bio est beaucoup plus précaire. Les obstacles réglementaires, économiques et institutionnels pèsent lourds. Reportage en diaporama.
En accusant la France de protectionnisme dans la conception de ses mesures de soutien à l'automobile, la présidence tchèque de l'Union européenne, traitée de haut par Nicolas Sarkozy, lui a rendu habilement la monnaie de sa pièce. A la satisfaction évidente des autres partenaires européens de la France que l'attitude et les déclarations intempestives du chef de l'Etat français agacent. Dans le rôle de pompier-diplomate, François Fillon.
Il y a trois ans, il n'y avait que des champs sur cette colline. Aujourd'hui, c'est un lotissement où se sont installés beaucoup de jeunes couples de la classe moyenne. A la périphérie de Périgueux (Dordogne), Marsac-sur-l'Isle est une commune à la démographie très dynamique. Les maisons y poussent comme des champignons, grâce à un prix au mètre carré très attractif. Portrait de trois familles, ni pauvres ni riches, qui racontent des mois tout juste bouclés, des prêts (parfois à taux variables) qui grignotent le budget, et les prix qui augmentent. Retrouvez les vingt reportages publiés depuis le début de l'année en cliquant sur notre carte "Sur la route de la crise".
Barack Obama a choisi d'aller vite. La Chambre des représentants et le Sénat ont mis 24 heures pour tomber d'accord sur un plan de relance d'une ampleur exceptionnelle (789 milliards de dollars). Objectif : sauver ou créer 3,5 millions d'emplois d'ici deux ans. Au-delà de la victoire politique, le nouveau président devra se justifier sur de lourdes concessions – en matière d'éducation et de santé notamment. Retour, pour y voir plus clair, sur les différentes moutures du plan de relance, graphiques à l'appui.
La crise semble avoir levé quelques interdits. Brusquement, des députés, même de la majorité, osent poser des questions précises sur la rémunération des dirigeants des grands groupes. Les patrons du CAC40 ont touché en moyenne 4,7 millions d'euros en 2008. Le code de bonne conduite Afep-Medef ne paraît pas avoir épuisé le sujet aux yeux de la commission des lois de l'Assemblée nationale. Compte-rendu de l'audition de Jean-Martin Folz, président de l'influente association française des entreprises privées (Afep).
En pleine crise sociale, la CGT réfléchit à son organisation avant son congrès de décembre. La direction, emmenée par Bernard Thibault (photo), veut en faire le congrès de l'aggiornamento. En mai, elle portait un regard très sévère sur l'influence réelle du syndicat. Cette fois, elle s'est attachée aux structures, jugées bureaucratiques et à bien des égards nuisibles au militantisme. Objectif : adapter le syndicat au salariat d'aujourd'hui. Mediapart s'est procuré cette note qui plaide pour un grand ménage. Cliquez ici pour télécharger ce document de 20 pages.
S'il s'agit de prévenir la récurrence des crises financières, on doit distinguer les effets de tribune des hommes politiques sur les bonus des traders et la réflexion en profondeur désormais bien engagée chez les économistes et les régulateurs. L'aveu récent par Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, que les banques centrales ont fauté en assistant passivement à la formation de bulles spéculatives, bouscule le dogme et annonce peut-être un changement de paradigme. Analyse.
Après l'A 380, l'avion de transport militaire A 400M est un deuxième sinistre pour EADS. Le programme a plus de trois ans de retard. Le groupe a déjà été obligé de provisionner 1,7 milliard d'euros pour couvrir les dépenses supplémentaires. Un rapport du Sénat, remis mardi 10 février, pointe les erreurs. Les négociations débutent en mars entre Etats européens pour savoir s'il faut ou non poursuivre ce programme et dans quelles conditions.