La semaine dernière, une centaine de salariés de FCI Microconnections, une usine de Mantes-la-Jolie, avaient séquestré leur patron. En grève depuis six semaines, ils craignaient des licenciements. Le PDG niait. Mediapart s'est procuré une note interne de la direction qui prouve qu'un plan social est prévu pour novembre. Tout y est planifié: la façon dont le plan social sera annoncé et dont la direction affrontera une grève probable, la tactique pour briser le mouvement, et l'éviction finale du délégué syndical CGT.Mardi 7 avril, direction et syndicats tentent une première médiation pour sortir d'un mois et demi de grève.
Le G-20 de Londres laisse la presse latino-américaine sceptique. Pour une raison simple: en consacrant le retour au premier plan du Fonds monétaire international, le sommet parie sur une institution détestée par tout un continent ou presque, pour y avoir appliqué des plans d'ajustement structurels aux effets dévastateurs dans les années 1990. Et les promesses de Dominique Strauss-Kahn d'un «nouveau FMI» n'y changent rien.
Nouveaux rebondissements dans l'affaire Tapie: plusieurs personnalités, parmi lesquelles François Bayrou, président du Modem, le député (Nouveau centre) Charles de Courson et deux avocats, dont Me Geneviève Sroussi, ont écrit à la présidente du tribunal administratif de Paris, la pressant d'examiner les différents recours qu'ils ont introduits. Mediapart publie en exclusivité ces trois correspondances. Par ailleurs, Bernard Tapie a introduit une demande de révision de sa mise en liquidation, prononcée en 1994. Le tribunal de commerce y consacre une audience, mardi 7 avril.
L'Elysée ne cesse d'exhorter les patrons à devenir exemplaires en matière de rémunérations. Mais quand l'Etat est actionnaire, incite-t-il vraiment à la modération qu'il prône aujourd'hui? Pas vraiment. Et même tout au contraire. De GDF Suez à Safran en passant par Renault, ses administrateurs apparaissent bien compréhensifs à l'égard des pratiques de rémunérations directement inspirées du privé. Revue de détail des largesses sur lesquelles l'Etat a accepté de fermer les yeux. Ici, il pleut des stock-options par millions d'euros, là, en pleine crise sociale, un colossal parachute doré est discrètement voté: Mediapart a mené l'enquête sur l'Etat-hypocrite. Ou si l'on préfère sur l'Etat-complice.
Avec la publication de son décret, mardi 31 mars, le gouvernement pensait avoir enterré la délicate question des rémunérations patronales. Erreur. Dès le lendemain, le Sénat a voté un amendement étendant l'interdiction des bonus et des stock-options aux dirigeants des entreprises qui ont le Fonds d'investissement stratégique comme actionnaire. Bercy a tout tenté pour venir à bout de ce texte. En vain. La Commission mixte paritaire a adopté au soir du jeudi 2 avril le même texte, ouvrant pour le gouvernement un dangereux précédent. Dimanche soir, Christine Lagarde se déclarait finalement prête à reprendre le dispositif prévu par le Parlement.
Le 2 avril, les choses importantes ne se passaient pas à Londres au G-20, mais à New York où le FASB, organisme gérant les règles comptables aux Etats-Unis, abandonnait l'évaluation à la valeur de marché pour les actifs toxiques plombant le bilan des principales banques menacées d'insolvabilité. Eternelle actualité du proverbe chinois: «Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.» Parti pris.
L'Elysée avait exigé que les banques qui profitent des aides publiques renoncent aux bonus, ce qui n'a pas empêché des instances régionales des Caisses d'épargne de voter une cascade de bonus, en Bretagne-Pays-de-Loire, en Ile-de-France ou encore en Loire-Drôme-Ardèche. Le syndicat Sud-Caisses d'épargne, qui s'en est indigné en comité de groupe, jeudi 3 mars, a d'ailleurs déposé une plainte pour prise illégale d'intérêt contre François Pérol, le nouveau patron de l'Ecureuil, après l'association anti-corruption Anticor et l'association Contribuables associés.
C'est sans doute la décision la plus spectaculaire du G-20 de Londres : l'établissement de trois listes publiques de paradis fiscaux. Certains Etats, comme l'Uruguay, les Philippines ou le Costa Rica, sont désormais directement menacés de sanctions. Une véritable «révolution», selon le spécialiste Christian Chavagneux.
Les interrogations restent nombreuses à la lecture du communiqué du G-20 de Londres, publié jeudi 2 mars en fin d'après-midi. Au-delà d'une poignée d'annonces spectaculaires, sur le FMI et les paradis fiscaux, le sommet que tout le monde attendait est loin d'avoir tenu toutes ses promesses. Premiers éléments de décryptage des principales annonces londoniennes.
Un document encore confidentiel du groupe Veolia le confirme: Walter Butler, le patron du fonds vautour BPC (Butler Capital Partners) a empoché cinq fois sa mise, soit 73 millions d'euros, en revendant la participation prise dans la SNCM au moment du renflouement/privatisation de la compagnie maritime qui dessert la Corse.Une opération qui a coûté des centaines de millions d'euros au contribuable et qui apparaît bien aujourd'hui comme un bradage.