Les lois Aubry sur la réduction du temps de travail sont pratiquement mortes. Lundi soir à l'Assemblée, les députés ont enterré une mesure-phare de la gauche. La durée légale du travail reste à 35 heures. Sauf que l'on pourra travailler jusqu'à 48 heures par semaine. Les cadres vont eux aussi devoir travailler plus. Depuis une semaine, gauche et droite ont bataillé ferme sur ce texte. Entre pro-RTT et adeptes du «travailler plus», le débat fut frontal. Et passionnant, alors que les doutes sur l'efficacité de la défiscalisation des heures supplémentaires gagnent jusqu'à la majorité : lire aussi «Heures sup', le rapport officiel qui dément Bercy».
107 salariés du Monde se sont inscrits au guichet de départ, dont 61 journalistes, 29 cadres et 17 employés. On trouve sur cette liste, dont Mediapart donne l'intégralité, le directeur adjoint de la rédaction, Jacques Buob, six correspondants à l'étranger, une bonne partie de la rubrique Et Vous et du «Monde 2», et plusieurs chefs de service.
Le ministère de la défense l'a décidé, le Clemenceau, ancien fleuron de la marine française, ira finir ses jours en Ecosse. Il y a deux ans, l'Etat, qui voulait le faire démanteler proprement, avait été ridiculisé par une triste aventure indienne. Mediapart vous la rappelle par le menu, carte à l'appui.
Les fonds étrangers, qui n'ont cessé depuis vingt ans de grignoter le capital des grandes entreprises françaises, au point d'en contrôler 45,3% en 2006, ont fortement reflué sous les effets de la crise financière. Fin 2007, le capital des entreprises du CAC 40 n'était plus contrôlé qu'à hauteur de 38,5% par les investisseurs étrangers. Mais le capitalisme français reste particulièrement fragile et demeure une proie alléchante pour de nouveaux investisseurs, tels les fonds souverains.
Sans attendre l'annonce du lancement d'un deuxième EPR en France, l'électricien allemand prend date. Il a indiqué indiqué mercredi qu'il n'excluait pas de construire une centrale nucléaire en France. Un tabou est en train de se lever. Alors que le nucléaire est interdit dans la plupart des pays de l'Europe de l'Ouest, les électriciens européens se verraient bien s'implanter en France.
Nicolas Sarkozy a annoncé, lors de son voyage au Creusot jeudi matin, le lancement d'un deuxième réacteur nucléaire EPR. Celui-ci pourrait ne pas être confié à EDF mais à Suez. Cela signerait la fin d'une certaine politique énergétique française à l'heure où, partout dans le monde, le nucléaire est envisagé comme la réponse à la crise énergétique et où plusieurs électriciens européens, tel l'allemand E.ON, cherchent à implanter leurs activités en France afin de contourner les moratoires de leur pays.
Nicolas Sarkozy a inauguré la présidence française de l'Union européenne en tirant à vue sur deux institutions clés du projet européen: la Banque centrale européenne, accusée de négliger la croissance, et la Commission européenne, en la personne du commissaire au commerce, Peter Mandelson, suspect de vouloir brader l'agriculture française dans les négociations à l'OMC. Ebouriffant.
Les députés socialistes ont déposé 1400 amendements au projet de loi sur la représentativité syndicale et le temps de travail, dont l'examen à l'Assemblée nationale débute ce mardi. Le PS a beau jeu de montrer ses muscles : ce texte, qui remet en cause les 35 heures, Nicolas Sarkozy le veut. L'opposition crie au démantèlement du code du travail.
La présidence française de l'Union n'y changera rien : Nicolas Sarkozy est toujours persuadé que la Banque centrale européenne doit arrêter une bonne fois pour toutes d'augmenter ses taux d'intérêt. Lors de son intervention télévisée fleuve lundi 30 juin, le président n'a pas ménagé l'institution monétaire, qui s'apprête à relever son taux directeur à 4,25%. Nouveauté : d'autres responsables, en Espagne et en Allemagne, lui ont récemment emboîté le pas.
Paradoxale histoire que celle de Philippe Séguin: hier chef de fil du camp français des hétérodoxes, inlassable partisan de « l'autre politique », il pourchasse désormais les déficits, en ses habits neufs de premier président de la Cour des comptes, comme d'autres pourfendaient autrefois les hérétiques. Avec la foi intolérante des nouveaux convertis.
Nicolas Sarkozy lui avait demandé un rapport sur les Accords de partenariat entre l'Union européenne et le plus vaste ensemble de pays pauvres de la planète, la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique. L'ancienne candidate à la présidentielle Christiane Taubira vient de le remettre. Le document, que nous nous sommes procuré en exclusivité, critique fortement la position de la Commission européenne.
Lundi après-midi, la Cour des comptes, pour la deuxième année consécutive, rendait public son examen des comptes du régime général de la Sécurité sociale. Un jeu de massacre. Un refus de certification, trois impossibilités de dire si les comptes sont sincères ou pas, et cinq réserves. Au moment où certains s'interrogent sur l'avenir de la Sécu, la sentence de la Cour tombe à pic. Lire aussi le parti pris: «La mue de l'hétérodoxe Séguin en Père-la-rigueur».
France Telecom a annoncé lundi qu'il renonçait à son offre sur l'opérateur nordique TeliaSonera, faute d'avoir trouvé un accord financier. Ce recul signe la fin de sa politique d'expansion géographique, au moins en Europe. L'opérateur historique porte déjà ses regards ailleurs: vers les contenus. La bataille s'annonce frontale avec Canal+
Le rapport annuel de la Banque des règlements internationaux dresse un tableau très sombre de la crise financière et des risques qu'elle fait peser sur la croissance mondiale. C'est le prix à payer pour l'exubérance de crédit que les autorités responsables, surtout aux Etats-Unis, ont laissé s'installer, l'encourageant même par une politique monétaire à courte vue. La banque des banques centrales s'en prend ainsi à ses propres actionnaires!
Nouveau record, à 141,05 dollars, pour le baril, jeudi. Pourquoi pas 150, 170, 200 dollars? Le monde pétrolier ayant perdu ses repères, tout semble possible. La faute à la spéculation? Pas seulement. Le dollar, la politique laxiste américaine, ont nourri les déséquilibres qui désormais paraissent incontrôlables. Mais pour affronter ce troisième choc pétrolier, plus terrible que les deux premiers, les Etats s'avancent en ordre dispersé, ne comptant que sur les seules forces du marché pour venir à bout du séisme qui s'annonce.
La ministre des finances multiplie les gaffes. Après avoir annoncé un plan de rigueur, aussitôt démenti par François Fillon, puis invité les Français à prendre leur vélo pour faire face au choc pétrolier, la voilà qui se réjouit d'une stabilisation du chômage. Alors qu'en réalité, il repart à la hausse...