La presse a accueilli la désignation de Laurent Mignon au poste de président de BPCE par un concert d’éloges. Sans souffler mot des irrégularités qu’il a couvertes à la tête de Natixis, ni de la politique sociale controversée qu’il y a conduite, ni de la hausse à couper le souffle de ses rémunérations. Contre-enquête.
La loi Pacte prévoit trois cessions d’actifs importantes de l’État : Engie, Aéroports de Paris et la Française des jeux. Un impératif de bonne gestion et de financement pour le gouvernement. Mais les arguments ne résistent guère à l’examen.
La loi Pacte est un catalogue de mesures diverses visant à dynamiser la croissance française, présenté par le gouvernement comme le « nouveau modèle économique pour la France ». Mais c'est surtout un texte libéral qui multiplie les concessions aux entreprises.
Derrière la bonne conscience d’une loi Pacte modifiant sur le papier la gouvernance des entreprises, le gouvernement approfondit dans les faits sa politique de dérégulation et de libéralisation, au bénéfice de la recherche du profit.
Du blé, du beurre, du bifton, du flouze, de l’oseille, des briques, des ronds… Depuis le « pognon de dingue » lâché par l’Élysée jusqu'à l’indemnité royale de l'ancien PDG de Carrefour, en passant par les salaires des stars du foot, l’argent n’a pas la même odeur.
Neuf ans après les premières plaintes, les juges d’instruction ont ordonné un procès contre France Télécom et sept de ses dirigeants pour harcèlement moral. La politique de management instaurée par Didier Lombard, alors PDG du groupe, visant à déstabiliser les salariés est mise en cause.
À Toulouse, une filiale de la multinationale française se sépare de plus d’un quart de ses effectifs et choisit d'importer des panneaux photovoltaïques mexicains en contrepartie. Au mépris de ses engagements pour la ville, meurtrie par la catastrophe AZF en 2001.
En dépit des tensions diplomatiques, le nouveau premier ministre italien avait une bonne raison de se rendre à l’Élysée : discuter de l’avancement du projet de rapprochement entre les chantiers publics navals italiens Fincantieri et les anciens arsenaux français Naval Group.
C’est un effet de la réforme du code du travail par ordonnances : les syndicats de PSA Vesoul – sauf la CGT – ont signé un des premiers « accords de performance collective », qui permet à la direction d'augmenter le temps de travail de 8 % contre une hausse de rémunération de seulement 3,1 %.
« On met trop de pognon » et « on déresponsabilise » les pauvres, sans résultat. Voilà le fond de la pensée du président, telle qu’elle a été livrée par l’Élysée dans une vidéo. Une opinion non fondée et gravement erronée : en France, les prestations sociales corrigent les inégalités, et cet effet est tout à fait mesurable.
Alors que la croissance française a été réalisée principalement par de la dette privée, la France a décidé de relever a minima les exigences de fonds propres des banques. Une décision indolore, qui traduit le peu d’empressement des autorités à combattre l’un des déséquilibres majeurs de l’économie française.
Si les prévisions officielles d’inflation sont respectées, autour de + 1,6 % en 2018, le maintien à 0,75 % du taux de rémunération du livret A va faire perdre aux épargnants une somme considérable : entre 5,9 et 7,7 milliards d’euros, selon nos évaluations. Confirmation que ce gouvernement, très généreux pour les plus riches, n’a nulle intention de protéger le pouvoir d’achat des plus modestes.
Le projet de loi doit être adopté mercredi 13 juin par l’Assemblée nationale, puis jeudi par le Sénat, alors que les cheminots ont réalisé mardi leur 29e journée de grève. Mediapart décrypte l’essentiel des mesures du texte, à l’issue des discussions parlementaires. Cette loi démolit l’existant sans apporter de réponses sur l’avenir, à commencer par un financement viable du système ferroviaire.
Les trois économistes qui ont adressé une note à Emmanuel Macron ne cherchent pas réellement un changement de cap de la politique économique, plutôt un meilleur enrobage marketing pour sauver leur crédibilité.
L’émergence de la Chine comme puissance globale confronte l’hégémonie des États-Unis à un défi sans doute supérieur à celui de l’URSS de la guerre froide. La réponse de l’administration Trump accumule les contresens. Analyse.
L’Assemblée entame l’examen du projet de loi qui réforme de fond en comble l’assurance-chômage et va inaugurer un durcissement net du contrôle des chômeurs. Le sociologue Didier Demazière souligne l’ambiguïté au cœur de cette notion et alerte sur le creusement des inégalités qui pourrait en résulter.