Pourquoi est-ce si difficile pour les Français qui le désirent de manger biologique et local? Pourquoi est-il si difficile de s'installer quand on n'envisage pas l'agriculture comme un vaste champs de blé arrosé de pesticides? Avec ces questions en tête, j'ai rencontré trois «jeunes» agriculteurs qui viennent de s'installer dans le Lubéron sur un petit terrain «en vue d'en tirer le maximum tout en respectant la nature». Dernier article de notre série "Mise au vert"
Aujourd'hui 10 août, une nouvelle session de préparation du sommet du climat de Copenhague en décembre s'ouvre à Bonn, en Allemagne. L'échéance de la conférence de l'ONU, rendez-vous décisif pour la lutte contre le changement climatique, fait l'objet d'une intense activité diplomatique. Pour l'essentiel, elle se déroule en coulisse. La technicité des discussions -connaissances scientifiques pointues, codes diplomatiques complexes- rend les petits Etats tributaires de l'aide de leurs partenaires. Au risque de pressions des pays industrialisés sur les plus pauvres? C'est ce que dénoncent certains négociateurs et experts interrogés par Mediapart.
Nouveau scandale à la Société Générale: la banque a dû reconnaître, jeudi, que deux de ses dirigeants étaient soupçonnés par l'Autorité des marchés financiers de «manquement d'initiés». Jean-Pierre Mustier, responsable de Jérôme Kerviel, est soupçonné d'avoir bénéficié d'informations privilégiées qui l'ont conduit à vendre la totalité de son portefeuille boursier à l'été 2007. Il a démissionné de la banque jeudi soir. Mais le deuxième cas est encore plus intéressant. Administrateur de la banque, tout en dirigeant un fonds de la Société générale aux Etats-Unis, Robert Day a vendu début janvier 2008 pour plus de 140 millions d'euros de titres. Sur l'année 2008, l'ensemble de ses cessions ont représenté 217 millions d'euros! Sans que personne semble s'en émouvoir.
C'est l'un des acquis de la crise, deux ans après son éclatement : des discours économiques auxquels on prêtait autrefois peu d'attention, sont aujourd'hui devenus audibles. Retour sur dix ouvrages publiés ces derniers mois, en anglais ou en français, qui, chacun à leur manière, élargissent les champs de l'économie, permettent de comprendre ce qui s'est passé et posent les bonnes questions pour réformer le système (dessin de Damien MacDonald).
Cela ressemble à du wishfull thinking : y croire très fort, pour que cela se concrétise... peut-être. En fin de semaine dernière, les ténors de l'administration Obama ont défilé pour annoncer la reprise de l'économie américaine d'ici la fin de l'année. Un scénario «très très probable», a résumé Barack Obama. Mais au-delà des évolutions du Produit intérieur brut, les prévisions de chômage sont catastrophiques et la consommation des ménages est en train de dégringoler. La reprise, vraiment ?
Tout est reparti comme au bon vieux temps. La BNP-Paribas a provisionné 1 milliard d'euros au deuxième trimestre en vue d'honorer les bonus de fin d'année de ses traders. Mais toutes les banques font comme elle. En dépit des 20 milliards d'euros d'aides de l'Etat, aucune n'a renoncé à verser des rémunérations variables à ses traders. A la différence des Etats-Unis, il est impossible d'en donner le montant. L'opacité la plus totale règne en la matière. Les faibles mesures demandées par l'Etat en contrepartie des aides publiques se révèlent sans effet, selon la Cour des comptes. L'Etat a organisé son impuissance.
Le gouvernement a tranché: les prix de l'électricité augmenteront de 1,9% pour les particuliers à partir du 15 août. Le gouvernement a décidé d'ignorer les règles fixées par le contrat de service public signé avec EDF. Les révisions se font toutes dans le même sens: en défaveur des usagers et des consommateurs. En dépit de la récession et de la montée du chômage, tous les services publics et les charges de la vie quotidienne augmentent au-delà de l'inflation. En revanche, le gouvernement a décidé de ne pas donner de coup de pouce au SMIC. Les salariés de la fonction publique ont vu leur salaire revalorisé de 0, 5%. Quant aux allocations familiales et minima sociaux, ils sont restés inchangés. Revue de détail avec les prix de EDF, GDF, la SNCF, la RATP et le livret A.
Le dossier est l'un des plus sensibles de l'été pour le gouvernement. Alors que la filière des fruits et légumes est à la peine, le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a été contraint d'avouer qu'il acceptait l'injonction de la commission européenne: les producteurs devront rembourser 500 millions d'euros d'aides illégales perçues entre 1992 et 2002. «Nous ne rembourserons rien», a déjà prévenu le syndicat de la filière, qui promet un «été brûlant» si le gouvernement met sa demande à exécution. Chronique d'une fuite en avant gouvernementale.
Vendredi matin, la direction annonçait en grandes pompes la naissance de la BPCE. L'après-midi, la cour d'appel de Paris donnait un coup d'arrêt à cette fusion. Saisie par le syndicat SUD et le comité d'entreprise de la Caisse d'épargne Ile-de-France, la justice a estimé que l'information donnée aux représentants du personnel pour se prononcer sur le projet de fusion avec les Banques populaires était insuffisante. Elle a ordonné une reprise de toute la procédure, le gel du processus de fusion de la première caisse du réseau de l'Ecureuil en lui infligeant une astreinte de 100.000 euros par jour. Tout est bloqué. Un déboire juridique de plus dans ce projet imposé par l'Elysée.
C'est le rapport que Wall Street aurait voulu éviter. Alors que le débat enfle aux Etats-Unis sur les rémunérations du monde de la finance, le procureur général de New York, Andrew Cuomo, vient de publier un état accablant des pratiques de Wall Street. En pleine crise financière, neuf banques ont distribué en 2008 plus de 32 milliards de dollars à leurs salariés, au moment même où l'Etat volait à leur secours et leur apportait plus de 125 milliards de dollars d'aide. «Le système de bonus n'a plus de lien avec les performances financières des banques », note le procureur général de New York. Il demande d'urgence une réforme des pratiques de Wall Street.
A la suite de notre article intitulé L'AFP voit d'un mauvais œil un éventuel retour de l'ACP, mis en ligne le 10 juillet, Pierre Louette, PDG de l'Agence France Presse, nous a adressé un droit de réponse. Il y affirme qu'il n'y a pas «de volonté de l'AFP de s'opposer à une “renaissance de l'ACP”, mais tout simplement une démarche de protection de ses marques».
Dans un entretien audio avec Mediapart, Chritophe Tricaud, qui préside l'association des victimes de la fraude Madoff, estime que le nombre des Français floués par l'escroc (ci-contre en photo) pourrait être plus nombreux qu'on ne le dit car les produits sulfureux ont connu une très vaste diffusion, sans doute même dans l'assurance-vie. Il pointe aussi les dysfonctionnements dont ont fait preuve les grandes banques et les autorités de tutelle des marchés en Europe. «C’est la loi du silence», s'inquiète-t-il, tout en admettant qu'il ne s'agit pas d'une «omerta de complicité». Son diagnostic complète celui établi par les enquêtes récentes de Mediapart.
Au lendemain de la remise du rapport de Michel Rocard sur la contribution climat énergie, Christine Lagarde a précisé les contours de la taxe carbone et le calendrier de sa mise en place: ce pourrait être dès 2010, et sans lien avec la suppression de la taxe professionnelle.Retrouver en cliquant sur "lire la suite" les réactions au rapport Rocard et toutes nos analyses et enquêtes sur la taxe carbone.
Mediapart révèle de nouveaux documents dans le volet français de l'affaire Bernard Madoff (photo). Ces pièces mettent en évidence que des établissements français, dont BNP Paribas, ont servi d'intermédiaires à des clients fortunés pour investir dans des produits de l'escroc américain. Outre la Sicav luxembourgeoise, Luxalpha –la plus connue–, d'autres fonds ont été utilisés, dont l'un, dénommé Groupement Financier, est basé dans le paradis fiscal des Iles vierges britanniques. Notre enquête révèle que la banque française aurait pu contrevenir à l'insu de ses clients aux règles de ce fond, dont les statuts ont par ailleurs été mystérieusement modifiés en août 2007. L'un des directeurs de ce fonds était Thierry de la Villehuchet, le financier français qui s'est donné la mort peu après l'annonce du scandale. Enquête.
C'est une nouvelle illustration du capitalisme à la française. La Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers vient de remettre son rapport sur le délit d'initiés présumé d'EADS. Des quatre griefs qu'avaient mis en évidence les enquêteurs du gendarme boursier, il n'en reste plus qu'un: l'information privilégiée sur les retards de l'A 380 au printemps 2006. Sur les dix-sept personnes au début mises en cause, sept seulement sont accusées d'avoir commis un délit d'initiés. Les deux actionnaires principaux d'EADS, Lagardère et Daimler, qui ont vendu chacun 7,5% du capital en avril 2006 avant que les déboires du gros porteur soient rendus publics sont blanchis. Ils ne savaient rien. Analyse d'un déminage.