Reconverti dans le privé, le haut fonctionnaire Frank Supplisson enchaîne les reprises d’usines dans des secteurs industriels stratégiques. Après l’armement en janvier, il se positionne désormais sur la santé et l’usine Famar, qui façonne un médicament à base de chloroquine, molécule testée contre le Covid-19. Cet ancien conseiller de Sarkozy, Lagarde et Besson bénéficie du soutien de Bercy.
Au sommaire de notre émission quotidienne en accès libre : retour avec le maire de Creil, dans l’Oise sur le confinement et le déconfinement ; la crise politique autour de la ministre de la santé belge ; les ados et la pandémie. Et la minute Bim Bam Orchestra.
Huitième et dernière semaine de confinement dans la petite commune du Pas-de-Calais. Une journaliste de M6 dote de micros-cravates deux Audressellois, pour un sujet sur Audresselles le jour d’après. Seules deux classes devraient rouvrir pour 13 élèves au total contre 41 auparavant. À 4 heures du matin, Jean-Yves qui relevait les filets à 6-7 milles au large a vu « un petit Zodiac, à moitié coulé, en panne moteur, avec une vingtaine de migrants à bord au milieu des cargos ».
Les enseignes de la grande distribution avaient annoncé une prime de 1 000 euros pour tous leurs salariés venant travailler au début du confinement. Quelques semaines plus tard, alors que la grande distribution a fait des chiffres d’affaires records, leurs salariés découvrent la réalité de ces primes. Un coup de com’.
Après deux mois de confinement et d’enseignement à distance, une partie des enfants va retourner en classe. Les règles de sécurité sanitaire établies sont strictes mais cela ne suffit pas à rassurer certains parents. D’autres ont envie de tenter un retour.
De l’Élysée aux élus locaux, nombre de responsables politiques pestent contre une administration qu’ils jugent incapable de réagir à l’urgence. Surcroît de normes, atonie, « culture de la trouille »… La crise sanitaire a mis en lumière toutes les défaillances de l’appareil d’État.
L’enquête sur la collision entre une motocross et une voiture de police se poursuit. Une vidéo et un témoignage questionnent la thèse du « rodéo », qui prévaut à ce stade.
Mi-mars, en pleine pénurie de masques de protection, Tewfik Derbal, qui était encore le collaborateur d’Olivier Véran quelques semaines plus tôt, a cherché à monnayer son entregent auprès du nouveau ministre de la santé pour toucher une commission sur l’achat de masques FFP2. Devenu le collaborateur d’une députée LREM, il a démissionné à la suite de nos questions.
L’Assemblée nationale a voté la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans la nuit du 8 mai. Les débats se sont organisés dans la précipitation et un hémicycle toujours confiné, au mépris du travail des députés obligés de tenir la date fatidique du déconfinement.
À l’issue d’un contrôle, trois CRS ont emmené un réfugié afghan de 21 ans, dans un terrain vague et l’ont tabassé. L’enquête de l’IGPN, que Mediapart a pu se procurer, révèle une expédition punitive sur fond de xénophobie. Des peines de quatre ans ferme et dix-huit mois de prison ont été prononcées pour deux d’entre eux, la troisième écopant d’un an avec sursis.
Mediapart donne la parole à quelques-un·es des 180 000 enfants placés, qui subissent un confinement à part, loin de tout domicile parental. Ces adolescentes racontent ce qu’est leur vie confinée : stress, éducateurs épuisés… « C’est hyper dur. »
« Si vous êtes venus en France pour avoir des actes criminels, vous aurez à répondre de vos comportements criminels. » Le département de l’Isère, qui a pour mission d’héberger les mineurs étrangers, semble avoir choisi la manière forte pour gérer leur confinement.
Après le 11 mai, des violences cachées à l’intérieur des familles pendant des semaines vont émerger, d’une ampleur sans doute inédite. Tous les indicateurs sont au rouge. Et le système de protection des mineurs n’aura pas été à la hauteur.
Au nom de l’état d’urgence, le gouvernement a accéléré la mise en place du Health Data Hub, une plateforme devant centraliser la quasi-totalité de nos données de santé. Dans un avis, la Cnil relève, notamment, que le contrat « mentionne l’existence de transferts de données en dehors de l’Union européenne ». La directrice du projet dément.
À compter du 11 mai, tous les cas positifs ou suspects de Covid-19 seront dépistés et isolés, ainsi que tous leurs cas contacts. Pour conduire cette politique de santé publique, l’État construit un système d’information nominatif.