En avril, Nicolas Sarkozy promettait des investissements aux syndicalistes de l'aciérie ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), dont 600 salariés allaient être licenciés. Dix mois plus tard, rien n'a été lancé. Mieux: selon les informations recueillies par Mediapart, les deux centrales électriques promises par l'électricien Poweo ne seront pas construites. Une mauvaise nouvelle de plus après l'annonce par ArcelorMittal de la suppression de 1.400 emplois en France début 2009. Le cas ArcelorMittal illustre la stratégie médiatique du président de la République en cas de crise: un, jouer les sauveurs au plus fort de la crise; deux, laisser le soufflé retomber – en silence. Lire aussi:Patrick Devedjian, ministre du placard?La face cachée du plan de relance de Sarkozy
Le rapport Cotis-Duport, suggérant de limiter à 500 le nombre des transferts de statisticiens publics à Metz (et de créer par ailleurs 120 emplois) au lieu des 1.000 voulus par l'Elysée, n'a pas apaisé la fronde des agents et administrateurs de l'Insee, qui craignent un démantèlement de l'institut et une remise en cause de son indépendance. Une semaine de "perturbations" a été décidée par le Comité de défense de la statistique publique, pouvant aller jusqu'au blocage des publications statistiques.
Le plan de relance présenté, jeudi 4 décembre, par Nicolas Sarkozy a une face cachée: si officiellement 26 milliards d'euros sont engagés pour soutenir l'économie face à la récession, l'Elysée en profite pour faire passer toute une série de mesures qui lui tiennent à cœur. La plus spectaculaire est celle qui entaille profondément la législation anti-corruption des années 1990 concernant les marchés publics. Minoration des déficits publics, nouveau détournement des fonds du Livret A, faiblesse du volet social du plan anti-crise: Mediapart détaille, mesure par mesure, les habiletés ou cachotteries sarkoziennes. Parti pris.
Au moment où on reparle, pour s'en inquiéter, d'une dévaluation du yuan, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Henry Paulson, est en Chine pour une ultime visite officielle. L'ancien patron de Goldman Sachs, qui a fait de la relation Etats-Unis-Chine sa "chose", a laissé entendre que les affaires avec Pékin pourraient reprendre après son retour dans le secteur privé, début 2009. Intéressant.
Nicolas Sarkozy annonce son «plan de relance» pour le bâtiment et l'automobile. Les salariés du groupe américain Johnson Controls (photo), à Grand-Quevilly près de Rouen, l'écouteront avec attention. Car eux se souviendront de ce mois de novembre 2008. En dix minutes, on leur a annoncé la fermeture de leur usine. Une des plus grandes usines de la ville, construite il y a 40 ans, qui produit des batteries automobiles et gagne de l'argent! Texte et photos : Mathieu Magnaudeix.
L'Italie offre des chèques-cadeaux pour aider les plus pauvres de ses citoyens à payer leurs factures. La France privilégie l'investissement des entreprises. L'Allemagne ne veut pas trop dépenser. Le Royaume-Uni flambe et tourne le dos à l'anti-interventionnisme. Depuis plusieurs semaines, les pays européens agissent en ordre dispersé pour tenter de lutter contre la crise. Revue de détail, carte à l'appui.
A Gdansk, samedi 6 décembre, Nicolas Sarkozy n'a pas emporté l'adhésion de la Pologne au paquet énergie-climat, cet ensemble de directives européennes pour lutter contre le changement climatique. Il s'est dit persuadé de parvenir à un accord au sommet de Bruxelles. En coulisses les textes ont fait l'objet d'intenses tractations qui risquent de réduire à peu de chose ce qui devait pourtant être une priorité de la présidence française de l'Europe.
Nicolas Sarkozy doit annoncer son plan de relance, jeudi 4 décembre, à Douai (Nord). Prime à la casse pour doper le marché automobile, prime exceptionnelle pour les travailleurs pauvres, dispositions pour soutenir l'immobilier, cascade de mesures passagères pour venir en aide à la trésorerie des entreprises: les indiscrétions se multiplient sur le dispositif anti-crise. Mais derrière le plan de relance n'y a-t-il pas aussi, sinon d'abord, un savant plan de communication? Pour déjouer ce piège, Mediapart fait le bilan des promesses non tenues, des annonces faites à contretemps ou des erreurs dans le pilotage de la politique économique. Petit précis pour ne pas écouter idiot le discours présidentiel. Lire aussi:L'Europe se relance en ordre très dispersé. Les deux premiers volets de notre série «Au cœur de la nouvelle crise sociale» : un reportage dans les usines Renault de Sandouville et de Cléon et une plongée chez les sous-traitants de l'automobile en Normandie, par Mathieu Magnaudeix.Au fil de la crise, le paquet énergie-climat se déplume
Les plus fragiles ont déjà mis la clé sous la porte. Les autres, les plus gros ou ceux qui avaient plusieurs clients, vont fermer leurs usines en décembre, souvent plusieurs semaines. Et après? Au Havre et à Rouen, dans la région de l'automobile, les sous-traitants de l'automobile vivent au jour le jour. Leurs salariés craignent des fermetures d'ici quelques mois. Suite de notre série sur la crise et le marasme de l'industrie automobile. Texte et photos : Mathieu Magnaudeix.
Pour consulter notre carte des liquidations d'entreprises et plans sociaux en cours: cliquez sur l'image.
L'élection de Barack Obama a soulevé les espoirs des écologistes. Pour la première fois, un responsable américain s'est engagé sur des objectifs chiffrés de réduction de pollution. Mais à en croire un proche conseiller du président élu, la transition vers un modèle énergétique plus vert sera très difficile. Et en dépit des intentions proclamées, il paraît aujourd'hui fort peu probable que les Etats-Unis soient en mesure de ratifier l'accord international sur le climat qui doit être finalisé en décembre 2009 à Copenhague.
Les trois institutions européennes, Commission, Parlement et Conseil, sont parvenues tard lundi soir à un compromis sur les émissions de CO2 des véhicules circulant en Europe. En dépit des concessions obtenues au prix d'un lobbying intense, les constructeurs ne sont pas satisfaits et mettent en avant la crise financière pour obtenir des aides publiques. Au nom de l'emploi. Chantage?
Mediapart publie dans sa version intégrale le rapport Cotis-Duport sur le projet de délocalisation de l'Insee à Metz. Alors que Nicolas Sarkozy avait annoncé la délocalisation de 1.500 emplois publics dans cette ville, le rapport commandé au patron de l'Insee suggère le transfert de seulement 500 emplois en Moselle et la création, sur place, de 120 emplois supplémentaires. Le rapport critique vivement le projet du chef de l'Etat – sans le nommer directement: «La délocalisation à grande échelle pourrait compromettre durablement la montée en gamme de l'expertise économique au sein de l'administration française», dit-il. Lire aussi: En défense de la statistique publique.
Mediapart publie dans sa version intégrale le rapport sur le projet de délocalisation de l'Insee à Metz, voulu par le chef de l'Etat. Ce rapport, confié au directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis et au vice-président du Conseil national de l'information statistique (CNIS), Jean-Pierre Duport, a été remis, lundi 1er décembre, au Premier ministre.
Ici, l'automobile est reine. Le long de la Seine, entre Rouen et Le Havre, Renault a deux usines. Les sous-traitants de l'automobile sont légion. La nouvelle crise sociale a touché de plein fouet cette partie de la Normandie industrielle. Mediapart est allé voir dans les usines, où l'activité est comme arrêtée. Aujourd'hui, premier volet de notre série en trois actes: visite chez Renault, à Sandouville (Le Havre) et à Cléon (Rouen). On n'y travaille plus que deux à trois jours par semaine. Certains perdent déjà de l'argent. Et ils s'inquiètent pour 2009. Y aura-t-il un nouveau plan de départ au printemps? Reportage.Texte et photos : Mathieu Magnaudeix.
Alors que la crise donne un nouveau souffle à la régulation de l'économie par l'Etat, Nicolas Hulot appelle à la mise en place d'un véritable «plan Marshall climatique». Il s'agirait de financer des activités «compatibles avec la réalité énergétique et environnementale». Entretien audio.
Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, pourrait décider, à la fin de cette semaine, de convoquer à nouveau à Genève les ministres du commerce des principaux acteurs du cycle de Doha, afin de conclure l'accord manqué de très peu en juillet dernier sur les «modalités» de cette vaste négociation commerciale. L'impulsion politique est venue des sommets, notamment celui du G20 sur la crise financière à Washington, et les négociateurs ont travaillé dur jusqu'à dimanche soir. Explications.