A peine publié, le décret sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises aidées est mort-né. «Il est loin d'épuiser le sujet», constate Alain Juppé, qui se prononce en faveur d'un «dispositif plus global et plus pérenne» pour encadrer les rémunérations. Le gouvernement refuse, cependant, toute législation et toute mesure coercitive en la matière, jugeant le dossier anecdotique. La rémunération des dirigeants des entreprises est pourtant au cœur de la doctrine néo-libérale et des ruptures sociales. D'ailleurs, le premier ministre britannique s'apprête à demander au G-20 une réglementation mondiale sur la rémunération des banquiers.
Le décret sur la rémunération des patrons d'entreprises aidées a été publié au Journal officiel, mardi 31 mars. Et l'opposition dénonce déjà une mesure insuffisante. Etat des lieux dans les autres pays.
La richesse de la zone euro devrait se contracter de 4,1% en 2009, a prévenu mardi 31 mars l'OCDE. Alors que le chômage est en train d'exploser sur le continent, John Monks, patron des syndicats européens, détaille à Mediapart ses attentes à la veille du sommet du G-20, à Londres. Il s'inquiète de l'«auto-suffisance» des dirigeants européens, qui refusent toute nouvelle relance budgétaire et affirme: «L'Europe doit faire beaucoup plus.» Entretien.
Le sommet du G-20, jeudi 2 avril, à Londres doit, à en croire le projet de communiqué qui circule, confirmer l'engagement de novembre dernier à résister aux tentations protectionnistes. Mais le second rapport, non public, du groupe ad hoc de surveillance de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en témoigne: le protectionnisme progresse bel et bien, même s'il avance masqué. Une dérive inquiétante dont les pays en développement seront les premières victimes.
Après les stock-options, Daniel Bouton se retrouve au cœur d'une nouvelle polémique: sa retraite chapeau. Selon lexpress.fr, le président de la banque va toucher 1 million d'euros de retraite chapeau par an à son départ. Dans les faits, celle-ci sera un peu moindre. Selon les chiffres du rapport annuel de la Société générale, elle s'élèvera à 725.000 euros par an. Mais il faut y ajouter les dispositifs légaux de retraite complémentaire et sa retraite comme ancien haut fonctionnaire. Au total, Daniel Bouton pourrait prétendre, selon nos estimations, à près de 950.000 euros par an, soit 125 fois le minimum vieillesse. Voir le droit de réponse de la Société générale en page deux
Ils sont en grève depuis six semaines. Pas, comme ailleurs, parce que leur usine ferme. Mais par peur d'une délocalisation de leurs emplois à Singapour qu'ils pressentent inéluctable d'ici quelques mois. Lundi, les salariés de FCI, une usine de Mantes-la-Jolie (Yvelines), sont passés à l'action afin d'essayer d'obtenir de la direction des engagements sur l'avenir du site. Pendant quatre heures, ils ont retenu leur patron au siège de l'entreprise, à Versailles. Le climat était très nerveux. Reportage son et photos.
S'il doit y avoir un seul accord lors du sommet du G-20 à Londres, le 2 avril, ce sera sur les paradis fiscaux, pronostique Daniel Lebègue dans un entretien à Mediapart. Le président de la section française de Transparency International assure que les participants sont tous d'accord désormais pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscale. «Mais du côté des paradis fiscaux, les choses bougent aussi», dit-il. Certains pays, dont la Suisse, le Luxembourg, l'Autriche, Singapour, viennent d'annoncer qu'ils allaient souscrire aux préceptes de l'OCDE et modifier leur législation.
Mardi 24 mars, à Saint-Quentin (Aisne), le chef de l'Etat a voulu, encore une fois, défendre son bouclier fiscal. Pour faire taire les critiques, il a cru bon d'évoquer l'exemple allemand. «Le principe que l'Etat n'a pas le droit de prélever plus de 50% de l'argent gagné par un contribuable allemand, les Allemands y sont tellement attachés qu'ils l'ont inscrit dans la Constitution», a affirmé le chef de l'Etat. Mal lui en a pris. Car la Loi fondamentale allemande ne «fixe aucune limite maximale à l'impôt», indique à Mediapart le ministère allemand des finances. Décryptage d'un nouveau mensonge présidentiel.
L'alliance Renault-Nissan, cette aventure originale et risquée dans un paysage automobile jonchée de fusions ratées, fête son dixième anniversaire le 27 mars 2009. Avec une extrême discrétion. Crise financière et automobile oblige. Mais aussi parce que le mariage franco-japonais n'a pas répondu à toutes les ambitions initiales. Le pire ne s'est pas produit mais le meilleur n'est pas ce qu'on espérait. Bilan et analyse.
Pour couper court à la polémique montante, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, et Jean-François Cirelli, vice-président et directeur général, ont annoncé, jeudi 26 mars, qu'ils renonçaient aux stock-options qui leur avaient été accordées. Cette décision, expliquent-ils, a été prise «dans un souci de responsabilité et afin de pérenniser cet objectif prioritaire de partage de la création de valeur avec l’ensemble des collaborateurs du groupe».
Après avoir écarté dans son discours de Saint-Quentin, mardi 24 mars, toute réglementation sur les rémunérations patronales, Nicolas Sarkozy s'est ravisé. Lors d'une réunion en urgence, mercredi 25 mars, il a été décidé que le gouvernement prendrait un décret pour encadrer la situation dans les entreprises aidées. Mais pas question d'aller plus loin. Le monde des affaires souffle. Retour sur une semaine où il s'est mobilisé, a fait jouer tous ses réseaux pour éviter une intervention lourde de l'Elysée.
Nicolas Sarkozy fait mine de tancer les grands patrons sur leurs rémunérations. Mais à chaque nouveau scandale, il repousse à plus tard la réforme promise. Un précédent éclaire cette hypocrisie, celui de l'affaire Vinci, la plus choquante de toutes: si Antoine Zacharias a pu partir en 2006 avec 250 millions d'euros, c'est en partie grâce à Jean-Marie Messier puis à Alain Minc, deux éminences grises actuelle du chef de l'Etat. Ce scandale illustre le pacte d'enrichissement qui lie les milieux d'affaires au pouvoir élyséen. Parti pris.
C’était la chronique d’une démission annoncée. Attaqué par la famille Wendel pour sa gestion depuis des mois, Jean-Bernard Lafonta n’a pu résister au dernier assaut. Le conseil de jeudi 26 mars arrêtant les comptes du groupe pour l’exercice 2008 sera son dernier. Officiellement, le président du directoire, las des querelles interminables avec la famille, aurait décidé de ne pas demander le renouvellement de son mandat. Il sera remplacé par Frédéric Lemoine, président du conseil de surveillance d'Areva.
Les dirigeants américains, Barack Obama en tête, ont rejeté catégoriquement l'idée chinoise de mettre fin à l'hégémonie du dollar, au profit d'une monnaie de réserve globale appuyée sur les droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI. C'est sans surprise. Mais selon l'ancien directeur général du Fonds, Michel Camdessus, la Chine ne renoncera pas à poursuivre cette initiative d'une signification majeure. Réactions.
Le chiffre des demandeurs d'emploi (+80.000) a été annoncé ce mercredi 25 mars. Le nombre total de chômeurs atteint désormais 2.384.000 chômeurs inscrits. Ce chiffre, celui des demandeurs d'emploi de catégorie A, correspond à un nouveau calcul du chômage entré en vigueur ce mercredi. Mais comme les chiffres précédents (avant, on parlait de catégorie 1), il ne reflète qu'imparfaitement la réalité du chômage en France, encore largement sous-estimé.