Économie et social

Automobile : il faut détruire Detroit !

Amériques — Parti pris

L'agonie des "Big Three" de Detroit annonce la mort d'un modèle d'industrie automobile remontant à Henry Ford et Alfred Sloan, le créateur de General Motors, puis perfectionné par Toyota mais aujourd'hui dépassé. Plutôt que l'acharnement thérapeutique, mieux vaut opter pour la préparation d'une quatrième révolution, celle du "dégroupage" et du "constructeur virtuel". Il faut détruire Detroit.

Licenciements : Hamon se plaît à réveiller les fantômes du PS

Économie et social — Analyse

«Rétablir une forme d'autorisation administrative pour les licenciements boursiers.» Le porte-parole du PS et animateur de l'aile gauche du parti, Benoît Hamon, veut réanimer le vieux mécanisme supprimé en 1986. La direction du parti ne le suit pas, Martine Aubry s'étant, il y a dix ans, fortement opposée à un tel dispositif. Mais Hamon y croit-il vraiment? Pour celui qui tente d'ancrer le parti à gauche, il s'agit surtout d'envoyer un signal, en insistant là où ça fait mal : les renoncements successifs des années Jospin. Il peut ainsi préparer les batailles à venir contre l'autre aile de la majorité du PS, mélange hétéroclite de «jospinistes» et de «fabiusiens». Lire aussi:Affaire Tapie: au PS mieux vaut (trop) tard que jamais!

A Bruxelles, les Européens avancent dans le désordre leurs plans de relance

Europe

Le commissaire aux affaires économiques, Joaquin Almunia, l'a reconnu à mots couverts mercredi 10 décembre : l'Europe n'est pas d'accord en matière de relance économique. Pas de consensus sur la méthode, encore moins sur les chiffres. Berlin, pressé de tous les côtés de gonfler son plan de relance, refuse de céder. Pour le dernier Conseil européen de la présidence française, la mission s'annonce quasi impossible : mettre de l'ordre dans la relance en Europe... Lire aussi notre dossier européen: Bruno Le Maire aux affaires européennes Angela Merkel pardonnera-t-elle à Sarkozy l'infidèle? Immigration: Hortefeux à la manœuvre dans une Europe sous contrôle

Affaire Tapie: au PS mieux vaut (trop) tard que jamais!

France — Parti pris

Le parti socialiste a annoncé, jeudi 11 décembre, qu'il se décidait enfin à demander officiellement la constitution d'une commission d'enquête parlementaire au sujet de l'affaire Tapie. Cinq mois après l'octroi par un tribunal arbitral de 390 millions d'euros à l'ex-hommes d'affaires, la réaction paraît bien tardive. Les socialistes agissent alors que Bernard Tapie va percevoir son pactole. Mieux vaut tard que jamais, certes. Mais là, c'est presque trop tard. Parti pris.

A l'Insee, la grogne s'étend, les statistiques sont bloquées

Économie et social

En raison du mouvement social, qui prend de l'ampleur à l'Insee, les statistiques de créations d'emplois salariés dans le secteur concurrentiel n'ont pas été publiées, jeudi 11 décembre à 8h45 comme prévu. Le blocage a aussi touché la parution de l'estimation de l'évolution de l'emploi salarié au mois d'octobre 2008, de même que le site internet de l'institut. Les statisticiens publics protestent contre un projet de délocalisation mais aussi contre la remise en cause de leur indépendance.

Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (3/5). Une banque aux petits soins avec les politiques

Économie et social — Enquête

D'emblée, il a été convenu que le Crédit local de France aurait un statut à part dans Dexia. Principale activité de la banque, celle-ci a continué à se développer en toute liberté. Personne pour contrôler ses projets, s'inquiéter de ses engagements dans FSA, sa filiale américaine de rehaussement de crédit: son conseil est dominé par les élus. Ils font une confiance aveugle aux responsables du Crédit local. C'est ce dernier qui est devenu leur conseil. Récit de ces liens étroits entre une banque et le monde politique local.

Climat : coup de froid sur une ambition européenne

International

A l'issue de la présidence française, l'Union européenne pourra-t-elle toujours prétendre être un champion mondial de l'environnement? C'est tout l'enjeu du paquet énergie-climat qui doit être adopté lors du conseil européen, jeudi 11 et vendredi 12 décembre. En apparence très techniques, ces discussions sont en réalité profondément politiques. Elles reflètent toute la difficulté des Etats-membres à maintenir leurs exigences écologiques face à la crise économique. Et les projets initiaux ont été sensiblement revus à la baisse. Explications. Lire aussi notre dossier sur le conseil européen:Angela Merkel pardonnera-t-elle à Sarkozy l'infidèle?Immigration: Hortefeux à la manœuvre dans une Europe sous contrôleVaclav Klaus rêve de faire dérailler le train de l'Europe

Le marché de l'eau en Ile-de-France: une bataille à 300 millions d'euros

Économie et social

Après Paris, les communes de banlieue vont-elles à leur tour décider de gérer elles-mêmes leur service de distribution des eaux? C'est tout l'enjeu de la réunion du Syndicat des eaux de l'Ile-de-France (Sedif) du 11 décembre. Un contrat immense: 144 communes de banlieue, plus de 4 millions d'habitants qui s'acquittent de l'eau la plus chère de France, un budget supérieur à 300 millions d'euros par an. La bataille fait rage entre les élus guidés par André Santini, qui tient le Sedif depuis 25 ans et défend le maintien au privé, et ceux de gauche qui défendent le retour en régie directe, ne serait-ce qu'au nom des économies.

Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (2/5). Tout en haut de l'affiche...

Économie et social — Enquête

A peine privatisé, le Crédit local de France rêve déjà à d'autres horizons. En 1996, il s'allie avec le Crédit communal de Belgique pour créer Dexia. «C'est la première fusion bancaire», se félicitent les dirigeants. Mais l'entente entre Français et Belges sera de très courte durée. Chaque camp poursuit des buts très différents. Des baronnies se constituent. La banque dépense des fortunes pour étendre son empire et joue avec son bilan pour augmenter ses profits. La crise la prend à revers. Deuxième épisode de notre grande enquête.

Paquet énergie-climat : les dernières concessions

International

Dernière ligne droite pour le plan climat européen

Dexia : enquête sur une faillite d'Etat

Économie et social — Enquête

Une banque en faillite, les gouvernements belge et français devant apporter en catastrophe 6,5 milliards d'euros, suivis d'une garantie de 150 milliards d'euros sur les crédits. Pour beaucoup, l'affaire Dexia est résolue. Dans les faits, rien n'est réglé. La banque franco-belge, au cœur du pouvoir local en Belgique aussi bien qu'en France, lutte toujours pour sa survie. Mais comment cette banque, présente sur des métiers bancaires censés être parmi les plus sûrs, le financement des collectivités locales et la banque de détail, a-t-elle pu être conduite à un tel désastre ? Retour en cinq volets sur l'histoire d'une faillite d'Etat, fruit d'une privatisation à la hussarde.Pour lire directement notre premier épisode, cliquez ici

Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (1/5). Hold-up à la Caisse des dépôts

Économie et social — Enquête

A l'origine de Dexia, il y a la CAECL, un service de la Caisse des dépôts qui a la haute main sur le financement de toutes les collectivités locales. Nommé à sa tête en 1983, Pierre Richard, ancien responsable des villes sous Giscard mais aussi des premières lois sur la décentralisation de la gauche, va mener une bataille d'enfer pour arracher cette structure à la Caisse. Avec le soutien de Balladur et de l'UDF, il finira par l'emporter: la CAECL devient le Crédit local de France, privatisé. «Un vrai hold-up», se souviennent encore les témoins de l'époque.

Lehman aurait pu être sauvé pour 5 milliards de dollars

Finance

Le dernier rapport trimestriel de la Banque des règlements internationaux, la banque des banques centrales, dissèque la nouvelle phase de la crise financière qui s'est ouverte le 15 septembre, avec décision des autorités américaines de laisser Lehman Brothers faire faillite. Une décision aux effets catastrophiques sans commune mesure avec le coût d'un sauvetage qui, rétrospectivement, apparaît bien modeste. Retour sur un fiasco.

Pertes en Bourse: Fillon enterre l'amendement Marini

France

L’amendement envisagé par le rapporteur général du budget au Sénat, Philippe Marini (UMP), visant à rendre les pertes en Bourse partiellement déductibles de l’impôt sur le revenu, va rapidement tomber aux oubliettes. Au cœur d’une controverse ces deux derniers jours, il a été vivement critiqué par la gauche, mais aussi par certains dirigeants de droite. En fin de matinée, lundi 8 décembre, le premier ministre, François Fillon a indiqué, par communiqué, que le gouvernement «donnera un avis défavorable».

La réforme du lycée de Xavier Darcos menace l’enseignement de l'économie

Éducation et enseignement supérieur — Enquête

La colère des profs de sciences économiques et sociales enfle. Ils étaient 1.500 à manifester, le 3 décembre, dans les rues de Paris, contre le projet de réforme de la seconde. Alors que le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, doit rendre ses derniers arbitrages d'ici au 15 décembre, la liste des inquiétudes pesant sur les «SES» ne cesse de s'allonger. La discipline pourrait voir ses effectifs s'effondrer. Elle pourrait même disparaître, au profit d'un apprentissage plus lisse de l'économie de marché, conformément aux vœux du patronat français... Enquête.

Un amendement scandaleux au profit des plus riches

Économie et social — Parti pris

Le rapporteur général du budget au Sénat, Philippe Marini (UMP), qui est proche de l'Elysée, va proposer lundi 8 décembre un amendement qui vise à rendre partiellement déductibles de l'impôt sur le revenu les pertes boursières de 2008. La disposition a été imaginée «en concertation» avec le ministère des finances. La mesure est aussi farfelue que scandaleuse. Aucun gouvernement au monde n'a pris une mesure aussi choquante. En d'autres temps, on aurait parlé d'une politique de classe. Parti pris.