Des rassemblements ont été organisés partout en France ce lundi en soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses, dont la maison a été attaquée dimanche. L’élu LR, entouré de figures du parti, a prononcé un discours martial de défense de la République. À Montpellier, l’adjointe au maire socialiste lui a apporté son soutien, tout en appelant à « faire le ménage » dans les rangs de la police.
Outre SOS Racisme, plusieurs autres associations qui avaient postulé au fonds Marianne ont fait l’objet de vives discussions place Beauvau, en raison des prises de position de leur représentants ou de certaines de leurs productions visant Emmanuel Macron.
Dans plusieurs villes, des militants d’extrême droite sont descendus par dizaines dans les rues. Masqués ou cagoulés, parfois armés de battes, ils ont crié des slogans racistes. À Lorient, ils ont interpellé des émeutiers qu’ils ont ensuite remis à des policiers.
Dans sa matinale, France 2 affirme à tort que l’analyse du son de la vidéo montrant un policier tirer sur Nahel réalisée par l’IGPN dément le témoignage des passagers. En réalité, l’analyse est toujours en cours selon une source au ministère de l’intérieur.
Lundi 3 juillet, Fabien Escalona était l’invité de « Abonnez-vous ». Journaliste du pôle Politique de Mediapart, il travaille sur les sciences sociales et sur les questions internationales.
Depuis la mort de Nahel mardi, le quartier de la Paillade à Montpellier s’est embrasé quasiment chaque soir. Comme pour les extirper du chaos ambiant, l’auteur Nourdine Bara a convié les enfants du coin à un échange littéraire salutaire, malgré les effluves de goudron brûlé.
L’écrivain et journaliste Feurat Alani a vécu une partie de sa jeunesse à Nanterre, cité Pablo-Picasso. Il y réside toujours, chez sa mère, quand il vient en France. Il était là, mardi 27 juin, quand Nahel a été tué par les policiers, puis les nuits qui ont suivi. Pour Mediapart, il s’interroge dans un texte très personnel : « Faut-il être tué par balle pour être convoqué à la mémoire de l’altérité, des responsables politiques, des médias et même des lambda ? »
Jean Messiha, qui a successivement conseillé Marine Le Pen et Éric Zemmour, a lancé une cagnotte pour soutenir le policier mis en examen pour le meurtre de Nahel, estimant qu’il avait « fait son travail ». Le chroniqueur de CNews s’est vanté que la collecte, qui atteint près de 860 000 euros, dépasse celle ouverte pour la mère du jeune homme tué.
Les deux textes examinés par l’Assemblée nationale à partir de lundi mettent l’accent sur le recrutement de personnels judiciaires et pénitentiaires. Aux yeux de l’opposition de gauche, ces avancées sont insuffisantes et mal définies. Certains points doivent encore être tranchés en séance.
Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, la révolte d’une partie de la jeunesse n’a trouvé comme réponse que les gaz lacrymogènes. Sur le terrain, les élus locaux désertent et les acteurs associatifs désespèrent. Depuis l’élection d’une maire UDI, en 2020, le lien semble s’être coupé entre les pouvoirs publics locaux et les quartiers populaires.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le domicile de Vincent Jeanbrun, porte-parole des Républicains, a été visé par une voiture-bélier en feu. Son épouse et l’un de leurs enfants sont hospitalisés. Une enquête pour tentative d’assassinat a été ouverte.
À Mantes-la-Jolie, dans le quartier du Val Fourré, des bâtiments publics et des commerces ont été brûlés ou cambriolés après la mort de Nahel. Dans un même souffle, les habitants condamnent et comprennent. Car tous ont vécu, souvent de très près, des violences et incivilités policières au cours des dernières décennies.
Au moment de l’adoption, sous pression des policiers, de la loi de 2017 modifiant les conditions d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le Défenseur des droits et la société civile avaient alerté sur l’inévitable explosion du nombre de victimes à venir.
Tandis que quelque 45 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés en France, les affrontements ont été bien moins nombreux dans la nuit de samedi à dimanche, même si la situation est restée tendue à Marseille. Les dernières nouvelles.
Vendredi soir, l’arrêt des transports en commun et les différentes mesures mises en œuvre par les autorités n’ont pas eu raison des protestations dans le centre de Marseille, en écho à la mort d’un jeune de 17 ans, tué par un policier mardi en région parisienne. Les rues commerçantes autour de la Canebière ont été le théâtre de scènes de pillage.
Mediapart a suivi jour et nuit les éducateurs de rue de Tourcoing (Nord), la ville de Gérald Darmanin. Alors que les quartiers s’enflamment, ces professionnels de la prévention spécialisée, à la peine dans l’espace public, tentent de s’approprier une des armes de la révolte, les réseaux sociaux. Avec difficulté.