L'examen des 30 premiers «documents de référence» des grandes entreprises du CAC 40 l'atteste : les revenus des grands patrons ont atteint de nouveaux sommets historiques en 2007. En plus des salaires et des avantages divers, ce sont surtout les plus-values sur stock-options et, dans certains cas, les dividendes, qui ont véritablement explosé. Avec cette enquête, Mediapart publie un tableau qui récapitule l'ensemble des rémunérations de 43 dirigeants et détaille, dans un second article, les revenus du PDG le plus fortuné: «Bernard Arnault, le milliardaire boulimique».
Septième fortune mondiale, le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault, s'est encore formidablement enrichi en 2007, avec 4 millions d'euros de salaires, plus du quart des stock-options distribuées dans le groupe, des plus-values dépassant 80 millions d'euros et un dividende qui a atteint 371 millions d'euros. Les salariés de l'empire du luxe sont, eux, beaucoup moins bien traités.
Répression policière et judiciaire en Nouvelle-Calédonie où Gérard Jodar, dirigeant de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE), a été condamné lundi 21 avril à six mois de prison fermes. Le dirigeant ainsi que les 22 autres syndicalistes de l'USTKE vont faire appel.
Le sort des 600 salariés sans papiers grévistes d'Ile-de-France semble avoir été scellé lundi 21 avril au ministère de l'Immigration. La CGT espère que «l'ensemble des personnes seront régularisées». Le directeur de cabinet de Brice Hortefeux indique, lui, que les grévistes bénéficieront d'un «traitement accéléré et attentif» de leurs dossiers, tout en ajoutant que la CGT «a promis de ne pas faire de surenchère». Ce règlement soulève des questions.
Le secrétaire d'Etat aux transports présente ce mercredi 23 avril son projet de réforme des ports en conseil des ministres. Ce plan prévoit le transfert au privé des agents des ports autonomes. Dans les ports, c'est la bronca. Mais les dockers, passés au privé dès 1992, ne sont pas concernés par les grèves et se contentent de quelques piquets, par solidarité avec la CGT.
Nouveau rebondissement dans l'affaire de caisse noire qui ébranle le patronat français. Au cours de son interrogatoire par le juge Le Loire, mercredi 16 avril, l'ex-président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, a affirmé que l'un de ses illustres prédécesseurs, François Ceyrac, touchait jusqu'à fin 2007 environ 5.000 euros par mois, en espèces. De 1972 à 1981, François Ceyrac fut président du CNPF, l'ancêtre du Medef.
Dominique Méda, sociologue du travail, s'invite dans le débat sur l'élaboration de nouveaux instruments de mesure de la croissance. Alors que s'apprête à se réunir la commission Stiglitz, elle livre à Mediapart les «bonnes feuilles» de son nouveau livre, à paraître en mai. Où elle explique, entre autres choses, comment le PS s'est montré trop frileux sur la question.
Du Bonheur national brut cher au royaume du Bouthan au très sérieux Indicateur de bien-être économique durable, passage en revue des principaux instruments statistiques alternatifs.
Première séance, mardi 22 avril, de la «commission Stiglitz»: 22 économistes, dont quatre Nobel, sont chargés par Nicolas Sarkozy de réfléchir à un indicateur qui remplacerait le PIB (produit intérieur brut), accusé de mesurer seulement la croissance, sans rien dire du bien-être des populations.
Lire aussi les «bonnes feuilles» du prochain livre de Dominique Méda où elle explique comment, sur cette question, le PS s'est fait doubler par Sarkozy.
Dès juillet, une centaine de nouveaux médicaments ne seront plus remboursés par la Sécurité sociale. Dans un spot télévisé, les supermarchés Leclerc réclament le droit de les vendre en promettant d'en faire baisser les prix. Des pharmaciens ont demandé au tribunal de Colmar le retrait de cette publicité. Le jugement sera rendu lundi.
Le gouvernement français a annoncé que le logement social devait prioritairement profiter aux plus démunis. Pour Laurent Ghekière, fondateur de l’observatoire européen du logement social à Bruxelles, il ne s'agit pas réellement d'un changement de doctrine, mais d'une inflexion qui laisse la France dans un entre-deux inconfortable.
La mobilisation continue chez les salariés du Monde, au lendemain d'une deuxième grève. Si les salariés veulent retarder le plan de redressement, le président du directoire a lancé le processus en supprimant deux postes à la direction.
La Société générale a annoncé vendredi une réforme de sa gouvernance. Daniel Bouton reste mais il sera président du groupe. Il abandonne la direction générale à Frédéric Oudéa. Après l'affaire Kerviel, la banque estime que ce chapitre est clos. Le conseil du 12 mai entérinera les comptes du premier trimestre qui, selon la banque, «illustreront sa capacité de rebond».
L'envolée des prix agricoles mondiaux fait aussi des heureux, les agriculteurs. Les grands céréaliers français ont vu leurs revenus doubler l'an dernier. Et, grâce à la politique agricole commune (PAC), ils continuent d'encaisser plus de trois milliards d'euros de subventions chaque année. Le dispositif des aides européennes pourrait être amendé d'ici fin 2008 à l'occasion d'une révision de la PAC, pour soutenir prioritairement les petits éleveurs.
Pour la CGT, la CFDT et le Medef, la « position commune » négociée dans la nuit du 9 au 10 avril constitue une réelle avancée de la démocratie sociale. Pour les plus petits syndicats, et la fédération patronale de l'artisanat, c'est une menace. Décryptage d'un texte controversé, qui pourrait précipiter la recomposition syndicale.