Paradoxale histoire que celle de Philippe Séguin: hier chef de fil du camp français des hétérodoxes, inlassable partisan de « l'autre politique », il pourchasse désormais les déficits, en ses habits neufs de premier président de la Cour des comptes, comme d'autres pourfendaient autrefois les hérétiques. Avec la foi intolérante des nouveaux convertis.
Nicolas Sarkozy lui avait demandé un rapport sur les Accords de partenariat entre l'Union européenne et le plus vaste ensemble de pays pauvres de la planète, la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique. L'ancienne candidate à la présidentielle Christiane Taubira vient de le remettre. Le document, que nous nous sommes procuré en exclusivité, critique fortement la position de la Commission européenne.
Lundi après-midi, la Cour des comptes, pour la deuxième année consécutive, rendait public son examen des comptes du régime général de la Sécurité sociale. Un jeu de massacre. Un refus de certification, trois impossibilités de dire si les comptes sont sincères ou pas, et cinq réserves. Au moment où certains s'interrogent sur l'avenir de la Sécu, la sentence de la Cour tombe à pic. Lire aussi le parti pris: «La mue de l'hétérodoxe Séguin en Père-la-rigueur».
France Telecom a annoncé lundi qu'il renonçait à son offre sur l'opérateur nordique TeliaSonera, faute d'avoir trouvé un accord financier. Ce recul signe la fin de sa politique d'expansion géographique, au moins en Europe. L'opérateur historique porte déjà ses regards ailleurs: vers les contenus. La bataille s'annonce frontale avec Canal+
Le rapport annuel de la Banque des règlements internationaux dresse un tableau très sombre de la crise financière et des risques qu'elle fait peser sur la croissance mondiale. C'est le prix à payer pour l'exubérance de crédit que les autorités responsables, surtout aux Etats-Unis, ont laissé s'installer, l'encourageant même par une politique monétaire à courte vue. La banque des banques centrales s'en prend ainsi à ses propres actionnaires!
Nouveau record, à 141,05 dollars, pour le baril, jeudi. Pourquoi pas 150, 170, 200 dollars? Le monde pétrolier ayant perdu ses repères, tout semble possible. La faute à la spéculation? Pas seulement. Le dollar, la politique laxiste américaine, ont nourri les déséquilibres qui désormais paraissent incontrôlables. Mais pour affronter ce troisième choc pétrolier, plus terrible que les deux premiers, les Etats s'avancent en ordre dispersé, ne comptant que sur les seules forces du marché pour venir à bout du séisme qui s'annonce.
La ministre des finances multiplie les gaffes. Après avoir annoncé un plan de rigueur, aussitôt démenti par François Fillon, puis invité les Français à prendre leur vélo pour faire face au choc pétrolier, la voilà qui se réjouit d'une stabilisation du chômage. Alors qu'en réalité, il repart à la hausse...
Le baril de pétrole a battu, le 26 juin, un nouveau record historique en se négociant au-dessus de 140 dollars le baril. Ce n'est pas fini ! Le président de l'Opep, Chakib Khelil, a estimé jeudi que les prix du baril pourraient atteindre 150 à 170 dollars "durant cet été".
Cette semaine Mediapart vous propose une série "La fin du pétrole". Le premier volet est à lire ici: il explique le grand chambardement que la hausse des prix provoque chez les pays producteurs. Notre deuxième est à lire ici: comment les pays émergents bouleversent le marché mondial. Aujourd'hui, nous détaillons la stratégie du chacun pour soi des pays consommateurs.
La malédiction de l'or noir dans le delta du Niger
Le photo-reporter américain Ed Kashi vient de publier un ouvrage sur l'exploitation pétrolière au Nigeria, Curse of the Black Gold. Mediapart publie ses images et Ed Kashi explique comment l'extraction de la matière première a ravagé cette région d'Afrique. Lire notre article et regarder le diaporama. Cliquez ici.
Le photo-reporter américain Ed Kashi vient de publier un ouvrage sur l'exploitation pétrolière au Nigeria, Curse of the Black Gold. Il a autorisé Mediapart à publier ses images pour illustrer notre série sur le pétrole, et explique comment l'extraction de la matière première a ravagé cette région d'Afrique. Lire notre article et regarder le diaporama.
Le ministre du travail Xavier Bertrand a présenté, vendredi 27 juin, ces idées pour la réforme de la médecine du travail. Les docteurs se sentent impuissants face à l'émergence de nouvelles souffrances au travail. Ils voient proliférer stress, surmenage, suicides, harcèlements, et n'arrivent pas à y répondre. Lire aussi "la grande réforme de la médecine du travail attendra".
Le ministre du travail Xavier Bertrand présente ce vendredi ces idées pour la réforme de la médecine du travail. La profession, dont les effectifs fondent, s'interroge sur son rôle. Depuis plusieurs mois, les rapports officiels ne manquent pas. Tous plus ambitieux les uns que les autres, par les réformes proposées, ils mettent en évidence la crise profonde de ce secteur. Le gouvernement a choisi une réforme sage. Pas la révolution que certains espéraient. Décryptage. Lire aussi : "Les médecins du travail désemparés face au stress croissant des salariés".
Coup sur coup, la Cour des comptes et les commissions de l'Assemblée nationale viennent de publier trois rapports sur le système français des prélèvements dont les conclusions convergent: la France a conduit une politique à marche forcée de baisse des impôts et des cotisations qui menace les équilibres financiers mais tout autant les équilibres sociaux. Trois rapports qui invitent la droite et la gauche à un grand débat: comme le préconise l'économiste Thomas Piketty, ne faut-il pas envisager une véritable « révolution fiscale »?
La consommation d'énergie n'est pas près de ralentir dans le monde. Le pétrole devrait rester dominant. Mais le partage de cette ressource, monopolisée pendant un siècle par l'Occident, risque de devenir plus problématique. Les pays émergents réclament leur part ; les économies occidentales sont placées devant un défi d'adaptation sans précédent.
Elément traditionnel du rituel républicain, le rapport annuel que la Banque de France indépendante remet au chef de l'Etat et aux présidents des deux assemblées parlementaires est l'occasion pour le gouverneur de la Banque centrale de faire la leçon et de prodiguer des encouragements à la réforme. Exercice un peu convenu, enrichi cette année d'un petit cours de rattrapage sur la conduite de la politique monétaire en période de retour de l'inflation. Pas inutile à une semaine d'une décision sur les taux d'intérêt qui pourrait valoir une volée de bois vert à la Banque centrale européenne.
Dans un rapport publié mercredi 25 juin, la Cour des comptes relève que les déficits structurels français ont atteint 2,9% du PIB en 2007. Face à l'actuelle stagnation économique, la France pourrait donc en 2008 violer le fameux critère des 3% édicté par le traité de Maastricht. Les magistrats révèlent que la politique à marche forcée de baisse des impôts d'Etat (22 milliards d'euros depuis trois ans, d'abord au profit des plus hauts revenus) explique pour partie le délabrement des finances publiques.
Parue pleine page dans Le Figaro de mercredi, et plusieurs titres de la presse des affaires, cette publicité mérite d'être décryptée. Après les interventions en sous-main de l'Elysée dans l'affaire Eiffage-Sacyr, elle manque d'un sous-titre: «Un grand merci à Nicolas Sarkozy!»