Chaque jour, l’actualité de la campagne présidentielle 2022 passe sous les regards et les crayons affûtés de notre équipe de dessinateurs et dessinatrices. Aujourd’hui : Marie Morelle.
Directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l’extrême droite, la sociologue analyse la dynamique électorale de Marine Le Pen à quelques jours du premier tour de la présidentielle. Elle juge une victoire de la candidate « hautement improbable », mais « rien n’est impossible ».
La candidate LR a tenu son dernier grand raout de campagne, dimanche à Paris. L’occasion de mobiliser son camp autour de ses fondamentaux et d’une ode à la fidélité. Dans les esprits flottait pourtant le spectre d’une défaite imminente.
À une semaine du premier tour de la présidentielle, les réunions publiques d’Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Philippe Poutou étaient hantées par l’option du vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Lui estime avoir sauvé « l’humanisme radical » de la disparition.
Marine Le Pen a mis en sourdine sa dénonciation de la corruption de ses adversaires, au profit d’attaques contre la « justice politique ». Car, ces dernières années, les affaires financières la visant elle ou son parti et ses cadres s’accumulent.
Dans les programmes, le clivage est évident : quand certaines candidatures multiplient les propositions financières pour remettre l’université à flot après plusieurs quinquennats de sous-financement, d’autres poussent pour toujours plus de sélection sociale.
Chaque week-end, retrouvez un extrait du film « Media Crash », en salles depuis le 16 février. Aujourd’hui, nous racontons comment le ministère de la défense a fait pression sur la rédaction de l’émission « Quotidien » afin qu’elle ne révèle pas un document secret-défense portant sur les ventes d’armes de la France. La séquence n’a jamais été diffusée.
Autrefois puissant dans ces départements et territoires français, le chiraquisme ultramarin tenait à la fois de l’idéologie paternaliste du RPR et de la personnalité du président Jacques Chirac. Aujourd’hui, Valérie Pécresse s’en revendique. Tout comme l’extrême droite.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Marine Le Pen assure qu’elle a toujours défendu une ligne « à équidistance » des États-Unis et de la Russie. En réalité, dès son arrivée à la tête du FN en 2011, elle a soutenu le Kremlin et son parti a bénéficié de deux prêts russes.
Le président-candidat a prononcé son seul grand discours de campagne d’avant premier tour, samedi 2 avril, à Nanterre. Appelant à « la mobilisation générale », il a déroulé son projet pendant deux heures, comme si rien ne s’était passé au cours des cinq dernières années.
Samedi 2 avril, s’est tenue à Aulnay-sous-Bois et Sevran, en Seine-Saint-Denis, une marche blanche en hommage à Jean-Paul Benjamin, cet homme de 33 ans tué par la police il y a une semaine. Ses proches demandent « vérité et justice ».
Durant 22 minutes, la cour d’assises spécialement composée s’est transportée vendredi, d’abord par le son, ensuite par l’image, au Bataclan. Avec les commentaires du président Périès rendant compte de l’ampleur de la tragédie. Récit d’une audience en apnée.
Des sarkozystes, d’ex-socialistes, Jean-Pierre Chevènement ou Éric Woerth : tous soutiennent le président sortant. Le phénomène trahit l’essoufflement des forces dirigeantes de la Ve République, et les renoncements passés de la social-démocratie.
Le policier auteur du tir qui a tué Jean-Paul Benjamin, le 26 mars à Aulnay-sous-Bois, a été mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Une marche blanche est organisée samedi en hommage à la victime.
Chaque vendredi, des hospitaliers se recueillent une minute pour conjurer la « mort programmée de l’hôpital public ». Car aucune promesse politique n’est tenue : les soignants partent, les lits ferment et les patients dorment sur des brancards dans les couloirs des urgences.
Si de nombreux représentants des quartiers populaires apportent un soutien franc à l’Insoumis pour la présidentielle et louent l’évolution de son discours, beaucoup regrettent aussi que le mouvement soit encore trop fermé à la diversité quand il s’agit des investitures aux élections.