Emmanuel Macron tiendra un meeting samedi dans la ville dont il a voulu faire un « laboratoire ». Pourtant, dans les urnes, les Marseillais ne lui ont pas vraiment rendu ses attentions.
À Paris, le syndicat étudiant La Cocarde, proche du Rassemblement national, a revendiqué le déblocage d’un bâtiment de Sciences Po en compagnie de membres de l’UNI et de Génération Zemmour. L’occupation de la Sorbonne a également fait face à une attaque dans la nuit.
Alors qu’elles avaient cinq ans pour constituer un front face à des droites et extrêmes droites divisées, les formations de gauche ont été incapables d’éviter la répétition du duel Macron-Le Pen. La tâche de reconstruction qui attend l’Union populaire, arrivée en tête de son camp, est désormais décisive.
L’extrême droite française se prétend victime d’une menace existentielle, qui l’obligerait à contre-attaquer. La culture s'avère un champ de bataille crucial. En cas de victoire électorale de Marine Le Pen, le scénario catastrophe semble déjà tout écrit.
Plus nombreux, souvent plus sûrs de leur choix et rejetant par avance les tentatives de culpabilisation, une partie de l’électorat de gauche est réticente à l’idée de glisser le 24 avril un bulletin Macron dans l’urne face à Marine Le Pen.
La candidate du Rassemblement national multiplie les signaux à l’égard de l’électorat féminin et se présente même comme la défenseure de ses droits. Mais les discours se heurtent à la réalité de son programme et aux votes de son parti.
L’Insoumis a réalisé, dimanche, une percée spectaculaire dans les centres urbains et leur périphérie proche. Son discours volontariste sur les discriminations, ajouté à celui sur le vote « utile » contre l’extrême droite, lui a permis de fédérer un électorat interclassiste.
La candidate du RN a annoncé vouloir écouter « le peuple » méprisé par Emmanuel Macron. Le rôle de composition de la grande démocrate, en réalité dans la plus pure tradition plébiscitaire, n’aura pas tenu bien longtemps.
Lors de son premier meeting d’entre-deux-tours, le président sortant a envoyé des clins d’œil appuyés à l’électorat de gauche et écologiste et brandi la Hongrie en repoussoir de l’extrême droite. Dans la petite foule, un premier cercle de soutiens, mais aussi des curieux et des opposants venus crier leur colère.
Convaincu de la disparition du « front républicain », Emmanuel Macron transforme la campagne d’entre-deux-tours en un référendum pour ou contre son projet. Ce faisant, il continue de nourrir l’idée selon laquelle le programme néofasciste de Marine Le Pen constituerait une alternative.
Valérie Pécresse (LR) et Yannick Jadot (EELV), qui n’avaient pas anticipé un score inférieur à 5 % au premier tour, ont lancé des appels aux dons pour éviter la banqueroute. Plus prévoyant, le PS ne remboursera pas les fédérations qui avaient mis la main à la poche.
Au lendemain de la lourde défaite de Valérie Pécresse, le parti Les Républicains s’est accordé sur une consigne de vote ambiguë en vue du second tour. En interne, plusieurs lignes s’opposent quant au positionnement à adopter vis-à-vis d’Emmanuel Macron.
Avec 7 % des suffrages exprimés, le candidat d’extrême droite Éric Zemmour termine en quatrième position, loin derrière le duo Macron-Le Pen. Un échec patent pour l’ancien chroniqueur de CNews qui représente néanmoins une réserve de voix potentielle pour Marine Le Pen.
La candidate du RN, talonnée par Jean-Luc Mélenchon, a décidé de tendre la main aux électeurs de La France insoumise et d’axer sa campagne d’entre-deux-tours sur « le travail » et « l’injustice sociale ».
La candidate LR est arrivée en cinquième position à l’élection présidentielle, recueillant 5 % des voix. Une lourde défaite qui interroge sur l’avenir de la droite traditionnelle, menacée d’implosion. Déjà, dimanche soir, s’esquissaient des stratégies opposées en vue du second tour.
Comme il l’avait prévu, Emmanuel Macron a réussi à s’imposer au premier tour de la présidentielle face à Marine Le Pen. Le président sortant veut à présent créer une grande coalition autour de sa personne et de son projet. Sans rien concéder ni remettre en question.