La présidence verticale d’Emmanuel Macron se fracasse sur une crise sanitaire inédite par ses formes comme par son ampleur. Il est urgent pour surmonter l’épidémie, et construire l’après, d’ouvrir ce pouvoir cadenassé à un nouveau mode de gouvernement.
Alors que le pays débattait du 49-3 et était confronté aux avancées de la pandémie, les membres du « Siècle » se sont retrouvés le 26 février pour leur 831e dîner. Plongée dans le cénacle de l’entre-soi parisien, indifférent aux drames du monde.
Mediapart suit au quotidien plusieurs internes mobilisés dans des services de réanimation de patients atteints par le Covid-19. Ces étudiantes et étudiants en troisième cycle parlent de leur ressenti, de leurs craintes mais aussi de ces solidarités nouvelles qui surgissent.
À l’heure du confinement, les plus démunis (sans-abri, migrants, etc.) ont d’abord vu les bénévoles se détourner. Puis revenir. Si l’État et des associations ont tardé à réagir, des réquisitions d’hôtels sont désormais ordonnées, des « centres de desserrement » ouverts... Enquête sur une mobilisation de l’ombre.
Injonctions contradictoires, remerciements tardifs, accents guerriers… La communication du pouvoir jette une lumière crue sur ses insuffisances, ses schémas de pensée et sa déconnexion. En interne, certains s’inquiètent de l’image que l’exécutif renvoie de lui-même dans sa gestion de crise.
En Île-de-France, les services de réanimation des hôpitaux sont déjà submergés. Dans des courriels que nous nous sommes procurés, l’Agence régionale leur demande d’ouvrir, en catastrophe, mille lits en 48 heures. Sont même évoquées des réquisitions de soignants. Mal protégés, touchés par le Covid, ils « régleront leurs comptes, après ».
La chloroquine n’est pas un remède miracle, le confinement va durer longtemps, des papas interdits d’accès à la maternité, un documentaire sonore sur l’amour au temps du virus… Retrouvez « À l’air libre », l’émission quotidienne de Mediapart.
Alors qu’un projet « d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées » se met en place, l’autorité chargée de la protection des données personnelles demande à l’État « de privilégier le traitement de données anonymisées ».
Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a annoncé jeudi 26 mars la mise en place d’un dispositif d’alerte dans les pharmacies pour les femmes victimes de violences, après une hausse de plus de 30 % de ces violences depuis le début du confinement.
La France les applaudit tous les soirs. Ils soignent malgré l’épuisement, la peur, des conditions de travail infernales. Portraits d’infirmiers, d’étudiants en médecine ou encore d’ambulanciers, volontaires bien souvent.
De nombreux étudiants ont choisi de rentrer chez leurs parents, d’autres n’en ont pas eu la possibilité ou ont choisi de ne pas le faire. Dans les résidences universitaires, seuls 25 à 40 % des étudiants sont restés. Et pour ceux-là, le confinement est difficile dans quelques mètres carrés exigus et oppressants.
Parce qu’ils ne respectaient pas le confinement, des particuliers ont été gardés à vue, poursuivis et condamnés pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Des juristes se disent sceptiques sur ce « détournement » d’une infraction conçue à d’autres fins.
Mediapart suit au quotidien plusieurs internes mobilisés dans des services de réanimation de patients atteints par le Covid-19. Ces étudiantes et étudiants en troisième cycle parlent de leur ressenti, de leurs craintes mais aussi de ces solidarités nouvelles qui surgissent.
Des personnalités politiques, médiatiques, sportives sont dépistées alors même que le personnel soignant, en première ligne, n’est plus testé massivement. D’autres se vantent d’être traités à la chloroquine, protocole expérimental controversé. Y a-t-il des passe-droits ? Mediapart s’est penché sur plusieurs cas à travers la France.
Une dizaine de détenus et leurs compagnes témoignent de la grande peur qui gagne les prisons. Selon l’administration pénitentiaire, il y aurait à l'heure actuelle sept « cas avérés » de Covid-19 parmi les détenus et vingt-quatre parmi le personnel.
Plusieurs dizaines de décès sont déjà à déplorer dans les maisons de retraite, lieu de contamination privilégié pour le Covid-19 faute de protections adéquates. Les services de réanimation en tension ne vont pas pouvoir accepter tout le monde et les médecins craignent de devoir gérer des fins de vie difficiles.