Chaque jour, les autorités annoncent le total des personnes infectées, un chiffre biaisé par la politique restrictive de la France en matière de tests. Le nombre de décès, lui, est minoré. Les seules données pour prendre la mesure restent celles des personnes hospitalisées et placées en réanimation.
Au programme de ce cinquième numéro : le respect de nos libertés individuelles sous état d’urgence sanitaire, la condition des « travailleurs oubliés » qui ne peuvent pas télétravailler, Wuhan en confinement allégé et les confinautes.
La virologue Marie-Paule Kieny juge avec sévérité l’impréparation et la panique des États européens face au coronavirus. Mais elle rassure aussi : le confinement va fonctionner. Il sera levé quand les hôpitaux ne seront plus en danger.
La politique économique du gouvernement face à la crise est en contradiction avec l'urgence sanitaire et la volonté affichée de prendre en compte les insuffisances du modèle actuel. Quoi qu'on en dise, on table sur une crise courte et on cherche à repartir comme avant.
Mediapart suit au quotidien plusieurs internes mobilisés dans des services de réanimation de patients atteints par le Covid-19. Ces étudiantes et étudiants en troisième cycle parlent de leur ressenti, de leurs craintes mais aussi de ces solidarités nouvelles qui surgissent.
En pleine crise sanitaire, l’extrême droite et une partie de la droite s’en prennent aux habitants des « banlieues » et des quartiers populaires, incapables de respecter les règles de confinement. Ou comment renouer avec l’éternel réflexe du bouc émissaire.
Depuis le maintien du premier tour des élections municipales, l’inquiétude, la colère, mais aussi la culpabilité, ont gagné certaines équipes de campagne qui craignent d’avoir participé à une élection « criminelle ».
Les travailleurs funéraires exercent désormais avec d’infinies précautions, dans l’angoisse. Les curés, eux, s’interrogent sur le sens de cérémonies réduites à peau de chagrin.
Au programme : le scandale du manque de masques et de tests, la menace du coronavirus dans les camps de réfugiés syriens, et le témoignage de soignants en première ligne dans les hôpitaux et les Ehpad.
La loi instaurant un « état d’urgence sanitaire » a été adoptée dimanche. L’exécutif dispose de pouvoirs exceptionnels pour imposer des mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19. L’opposition s’inquiète des failles démocratiques du texte.
La crise sanitaire a obligé l’établissement à réorganiser, dans l’urgence, ses services et missions. Pendant plusieurs jours, informations contradictoires et parcellaires ont déboussolé les agents et leur hiérarchie. La fermeture des agences au public a finalement été ordonnée lundi.
Mediapart révèle l’existence, au sein de la cour administrative d’appel de Marseille, d’un « pôle » sans magistrat chargé d’écarter discrètement une grande partie des recours déposés par des justiciables étrangers.
Mediapart consacre une série au centre de rétention de Marseille, où la France place des sans-papiers qu’elle veut expulser. Dans notre troisième épisode : les étrangers contestant leur sort ont droit, bien souvent, à une justice d’abattage.
La loi sur l’état d’urgence sanitaire va renforcer la capacité de la fonction publique à réquisitionner des agents. En attendant, chaque administration bricole, en fonction de l’urgence pour garantir « la permanence de l’État ». Le droit de retrait, surtout à l’hôpital, paraît inenvisageable, malgré le risque de contagion, faute d’équipement adéquat.
Le maire fraîchement élu doit patienter pour s’installer dans le fauteuil. Les pêcheurs remisent leurs bateaux, le cours du poisson s’effondre. Le voisin anglais, “brexiter” confiné en Europe, prédit que « ça va être pire que le krach de 2008… ». L’infirmière ravitaille les personnes âgées. Une semaine de la vie d’une petite commune du Pas-de-Calais, à l’heure du confinement.
De nombreux salariés du secteur bancaire estiment que leurs dirigeants privilégient les enjeux économiques au détriment des impératifs sanitaires. À l’autre bout de la chaîne, des clients dénoncent les pratiques « abusives » de leur banque face à la crise.