Depuis le début du confinement, elles sont des milliers à s’être mobilisées bénévolement pour coudre des masques. Désormais, le dévouement a laissé place au dépit, face au sentiment de se faire exploiter, et à l’auto-organisation.
Selon un décompte effectué par Mediapart, la grande distribution mettra en vente au moins 65 millions de masques chirurgicaux à partir de lundi. Soignants et élus font part de leur « consternation » face à la stratégie de l’État, qui n’a pas réquisitionné les stocks. L'embarras de l'exécutif est tel que le ministre de la Santé s'est contredit dans la même journée.
Faute de masques chirurgicaux, le gouvernement a créé en deux mois une filière de masques anti-postillons en tissu. La France est le premier pays européen à expérimenter massivement ces modèles ni certifiés, ni normés et scientifiquement mal connus.
Le projet de loi prolonge l’état d'urgence sanitaire de deux mois et permet aux autorités d’imposer des restrictions à l’accès aux commerces ou le port de masques dans les transports, limiter les zones de déplacement ou placer en isolement une personne contaminée arrivant en France. Le texte pose également les bases d’un fichier de suivi des personnes contaminées et de leurs contacts.
Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) met en garde les autorités contre une pérennisation de l’état d’urgence sanitaire et s’oppose à l’application StopCovid.
Le gouvernement n’a pour l’heure débloqué aucun budget spécifique pour soutenir la recherche d’un vaccin, selon nos informations. Si l’épidémie perdure, il est pourtant présenté comme un sésame à la sortie de crise. Et le risque est latent d’une guerre mondiale pour y avoir accès.
Moyens matériels colossaux, méthodes intrusives dans la vie privée d'un large cercle de personnes : l’information judiciaire visant des antinucléaires de Bure pour « association de malfaiteurs » fait un usage disproportionné de la force publique au regard des délits visés par l’enquête. Pourtant, leur combat contre l’enfouissement des déchets nucléaires contribue à améliorer la connaissance du public et interpelle la société.
Faute de pouvoir organiser des partiels classiques pour cause de risque sanitaire, certaines universités réfléchissent à une télésurveillance des examens, via des prestataires privés. Un dispositif contesté et coûteux, que le gouvernement encourage.
La crise sanitaire a ébranlé quelques certitudes à droite, où certains prônent désormais le retour à une tradition gaulliste d’un État stratège et interventionniste, provoquant l’incompréhension d’un courant libéral.
Plusieurs ONG de la santé et de la lutte contre le sida appellent le gouvernement à mettre en place un fonds d’urgence pour les travailleurs et les travailleuses du sexe. Face au Covid-19, l’urgence est sanitaire mais aussi sociale et alimentaire.
Emmanuel Macron cajole les travailleurs qu’il n’a cessé de rabrouer jusque-là. Il veut retrouver « les 1er Mai joyeux, chamailleurs parfois », omettant les violences policières des derniers défilés.
En limitant l’accès à l’espace public, le confinement entrave le combat politique traditionnel. Mais derrière ses balcons et ses écrans, la France bouillonne d’initiatives militantes et solidaires.
Le dossier d’instruction, auquel Mediapart et Reporterre ont eu accès, contient des centaines de messages soumis au secret professionnel entre les avocats et leurs clients. L’un des avocats du mouvement a été surveillé avant d’être mis en examen.
Le ministère de l'éducation a conçu un projet de protocole sanitaire en vue de la reprise de la classe. Les enseignants notamment devront faire cours avec un masque.
Postière, médecin, caissière, infirmier, assistante maternelle, danseuse, professeure, contractuel dans la fonction publique s’interrogent elles et eux aussi sur « le monde d’après ».
Au programme de notre émission quotidienne en accès libre : un entretien avec l’ancien directeur général de la santé, la crise vue du Chili, le choc qui s’annonce pour les précaires en France.