À l’appel notamment de l’intersyndicale, entre 250 000 et 640000 personnes se sont rassemblées le 15 juin dans les rues de 150 villes de France contre l’extrême droite. L’inquiétude sur la montée de la xénophobie en cas d’accès au pouvoir du Rassemblement national dominait dans les cortèges.
À l’appel de cinq syndicats, le peuple de gauche défile samedi en France pour faire front contre l’extrême droite en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Retrouvez toute la journée notre compte-rendu collectif de ces manifestations à Lille, Rennes, Vannes, Grenoble, Clermont-Ferrand, Montpellier, Marseille et Strasbourg.
Plusieurs députés sortants de La France insoumise ayant par le passé critiqué la ligne de Jean-Luc Mélenchon se sont vu retirer leur investiture aux élections législatives. L’indignation est générale au sein du Nouveau Front populaire.
Le député insoumis sortant de Marseille, écarté, comme quatre autres collègues, par la direction de LFI, revient sur la manière dont il a vécu sa «purge» pour les législatives, et s'inquiète des répercussions de cette crise ouverte sur le Front populaire.
La ville des Hauts-de-Seine va vivre la possible bascule politique des législatives, avec en toile de fond l’anniversaire de la mort du jeune Nahel, abattu par un policier en juin 2023. Un drame suivi de nuits de révoltes. Mais l’histoire est plus longue, elle se raconte dans les pas du militant des quartiers populaires Nordine Iznasni.
Le socialiste Philippe Brun est le député sortant de la 4e circonscription de l’Eure, la dernière du département à ne pas être tombée dans les mains du Rassemblement national. Dès la dissolution de l’Assemblée, il est reparti sur le terrain sans attendre les résultats des négociations du Nouveau Front populaire. Mediapart l’a suivi pendant les premiers jours de cette campagne éclair.
Jugé pour agression sexuelle sur son filleul, Dominique Boutonnat a seulement reconnu des «baisers consentis» avec ce jeune homme qui le considérait comme «un second père». Le parquet de Nanterre balayé des explications «invraisemblables».
Trois semaines après l’ouverture d’un procès qui devait juger d’un vaste trafic de drogue auquel une maire et son conseiller sont soupçonnés d’avoir participé, les débats n’avancent pas. En cause, l’absence à l’audience des principaux prévenus.
En 1984, dix militants indépendantistes kanak sont assassinés dans une embuscade. Les auteurs de la tuerie, qui reconnaissent les faits, sont acquittés. Le film «Waan Yaat, sur une terre de la République française»revient de façon magistrale sur cet épisode enfoui du présent colonial.
Les familles des dix militants indépendantistes kanak tombés à Waan Yaat dans une embuscade tendue par des colons en 1984 en Nouvelle-Calédonie n’ont jamais obtenu justice. Retour sur un scandale d’État.
Plusieurs associations de soutien au peuple palestinien et des partis de gauche demandent que les mêmes sanctions que celles imposées à la Russie soient appliquées aux athlètes israéliens. Le CIO est pour l’instant inflexible.
Plongée dans la machine à désinformer du Kremlin, qui diffuse ces messages visant, selon les services secrets français, «à amplifier les dissensions et les fractures internes à la société française»et à influencer dans un sens qui lui soit favorable la vie politique française.
Plus resserré que le programme de la Nupes, le «contrat de législature» de la coalition de gauche pour les législatives témoigne des efforts faits par toutes les forces politiques pour trouver un subtil équilibre, sans sacrifier la volonté de rompre avec le macronisme.
Couplé à une taxe anti-exil fiscal, un impôt sur la fortune est possible à l’échelle d’un seul pays comme la France, estime l’économiste. Il n’y a donc pas de fatalité, selon lui, à subir l’exode fiscal des plus riches.
Présenté le 14 juin, le programme économique de l’alliance de gauche est classiquement social-démocrate : il met l’accent sur le rôle de l’État, la lutte contre les inégalités et l’annulation des réformes macronistes.
Ces derniers mois, des réseaux prorusses ont fait la promotion de la liste du RN aux européennes et ont tenté de décrédibiliser des médias et «fact-checkers» français. Les services de l’État ont alerté le parti. Interrogée par Mediapart, Marine Le Pen a dénoncé un «mensonge» et «du n’importe quoi», avant d’être démentie par son propre parti, qui a confirmé nos informations.
Symbole de la personnalisation à outrance de la vie politique, la campagne de Jordan Bardella s’est aussi gagnée sur TikTok, à coups de mises en scène soignées et dépolitisées. Les militants de gauche n’entendent pas se laisser distancer et reprennent désormais à leur compte ces instruments de campagne.
Bastion historique de la droite, cette commune qui compte parmi les villes les plus riches de France a vu Bardella arriver en tête aux européennes. Lesfractions supérieures des classes populaires ont aussi voté pour l’extrême droite, au grand désarroi des gauches locales qui sont unies depuis quatre ans.
En bordure du lac du Der, les résultats du RN ont fait un bond inédit aux européennes. Alors que le département est ancré à droite, et la circonscription tenue depuis trois décennies par le centriste Charles de Courson, l’extrême droite peut rêver d’une victoire début juillet.
Dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Italie ou la France, où l’extrême droite a grimpé lors du scrutin du 9 juin, la question migratoire a été largement instrumentalisée, sur fond de désinformation et de discours de haine.
Le maire de Béziers a accueilli jeudi l’ex-ministre socialiste en grande pompe sur les planches du théâtre municipal. Pendant près de deux heures, les deux hommes ont affiché une amitié et une proximité nouvelles.
Avec ses plus de 150000 abonnés, le youtubeur est devenu l’un des porte-parole de la droite identitaire sur Internet. Passé par Sciences Po Lille, il y a laissé un mauvais souvenir. Lui réfute toutes les accusations portées par ses anciens camarades de promo.
Jusqu’au second tour des législatives, l’actualité de la campagne passe sous le regard et les crayons affûtés du dessinateur de presse Thibaut Soulcié.
Pour la dernière journée d’audience, l’avocat du commissaire mis en cause a demandé la relaxe de Grégoire Chassaing. Il impute la mort du jeune noyé dans la Loire, non pas à son client, mais à un «accident sans rapport avec la police». La décision sera rendue le 20 septembre.
Mediapart a obtenu un document confidentiel faisant état de la découverte de milliers de mauvais branchements de bâtiments qui rejettent leurs eaux usées dans la Seine. Les questions s’accumulent à quelques semaines du début des JO. Les données que vient de communiquer la mairie ne permettent pas la baignade.
parJade Lindgaard,
Pascale Pascariello
et Antton Rouget
Les avocats de l’ex-préfet Alain Gardère et du promoteur Antonio De Sousa ont plaidé la clémence, mercredi et jeudi, après le réquisitoire du parquet de Paris. Le jugement sera rendu en octobre.
Quatre militants d’extrême droite ont été condamnés à des peines de six mois avec sursis à sept mois de prison. Ils ont été reconnus coupables d’une agression homophobe commise alors qu’ils célébraient le succès du Rassemblement national aux élections européennes.
Au procès en appel du volet financier de l’affaire Karachi, Nicolas Bazire a relancé, sans preuves, la thèse d’une utilisation des fonds spéciaux dans la campagne d’Édouard Balladur.
En trois jours, la formation d’extrême droite, minée depuis des mois par des dissensions internes, a achevé de se déchirer sur la question des alliances avec le Rassemblement national. La moitié du bureau politique, dont Marion Maréchal, a été exclue par les fidèles d’Éric Zemmour.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme sort de sa réserve et appelle solennellement les Français à ne pas voter pour le Rassemblement national.«Le programme du RN entraînera de très importantes restrictions de droits fondamentaux», explique à Mediapart son président, Jean-Marie Burguburu.
Jordan Bardella ne veut plus abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, revenant sur une promesse du mouvement d’extrême droite. Une nouvelle preuve du glissement néolibéral du programme économique du RN qu’il n’assume pas encore clairement.
Après d’âpres négociations, les dirigeants des partis de gauche ont conclu un accord définitif et ont rédigé un programme centré sur les cent premiers jours du mandat. Ils se félicitent d’avoir ainsi «déjoué les calculs politiciens» d’Emmanuel Macron.
Alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, le président de la République s’est employé mercredi à attaquer la gauche unie, placée sur le même plan que le Rassemblement national. Une stratégie irresponsable, à rebours des valeurs républicaines qu’il prétend défendre.
Face aux accusations de torture qui se multiplient, Israël a annoncé avoir commencé le transfert de détenus du camp militaire de Sde Teiman vers d’autres lieux de détention. Enquête sur une geôle d’exception, où plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie.
Dans les hangars, les bureaux ou sur les chantiers, les résultats des européennes et l’annonce de la dissolution mettent en lumière les divisions et les inquiétudes qui minent la société française.
parCécile Hautefeuille,
Dan Israel
et Khedidja Zerouali
Dans une configuration politique inédite, l’extrême droite est aux portes du pouvoir en France. Seul un front commun des gauches sociales et écologistes, que les partis ont commencé à esquisser lundi soir, est à même d’écarter la menace du RN aux législatives. Il revient à la société civile de se mobiliser pour s’assurer que les divergences ne prendront pas le dessus.
La décision d’Emmanuel Macron laisse 2000 collaborateurs parlementaires sur le carreau. Ceux qui espèrent revenir après les élections s’inquiètent déjà des nouveaux équilibres syndicaux et de la qualité du dialogue social au sein de l’institution en cas de victoire du RN.
Marqué au fer rouge par l’agression violente de la jeune Samara le 2 avril, le collège Arthur-Rimbaud à Montpellier était en grève cette semaine. En cause: le départ prématuré d’une conseillère principale d’éducation venue en renfort au lendemain du drame.
Après les révélations de Mediapart sur les témoignages de sept anciennes collaboratrices, Bruno Barde a dû se «mettre en retrait» de la direction de son agence de relations presse et de «tout contact avec les collaborateurs».
La direction de la radio publique a annoncé mardi avoir licencié l’humoriste, pour faute grave. La sentence a mis en émoi les équipes de la station qui ont fait part de leur indignation à leur directrice le lendemain, lors d’une réunion organisée à la Maison ronde.