Cinq jours après le second tour, les tractations entre les quatre composantes majeures du Nouveau Front populaire butent sur le choix d’un nom pour Matignon. Celui de la Réunionnaise Huguette Bello s’est imposé, vendredi après-midi, comme un recours potentiel. Dehors, la pression se fait de plus en plus insistante, venue de la classe politique autant que de la société mobilisée.
Depuis le 9 juillet, les procès en impossibilité du programme du Nouveau Front populaire pullulent. Une opération de disqualification qui revient, en creux, à faire des politiques menées jusqu’ici les seules possibles, en dépit de leurs bilans et des risques qu’elles portent.
En rupture avec LFI, Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Hendrik Davi et Danielle Simmonet ont annoncé vendredi 12 juillet la création d’«un outil politique au service du Nouveau Front populaire». Une annonce préparée depuis plusieurs semaines.
Frondeurs insoumis à la recherche d’un groupe, ultramarins ultra-convoités et sociaux-démocrates en déshérence peuvent faire bouger le centre de gravité de la gauche à l’Assemblée nationale. En sourdine, c’est bien une reconfiguration qui se prépare.
Une dizaine de militants, auteurs et journalistes vivant –ou ayant vécu ces dernières années– dans des pays dirigés par l’extrême droite partagent leurs conseils pratiques pour y faire face et avertissent les Français: tout se joue maintenant.
Scruté pendant sa conférence de presse au sommet de l’Otan jeudi 11 juillet, le président américain a oscillé entre solidité et maladresses. Il a confirmé maintenir sa candidature à sa réélection tandis qu’une deuxième vague d’élus démocrates a appelé à son retrait dès sa descente de l’estrade.
Elles se sont mobilisées afin d’obtenir un logement d’urgence à un étudiant malade et sans papiers. Trois étudiantes syndiquées se voient refuser désormais le renouvellement de leur logement au Crous à Rennes. L’administration leur reproche d’avoir occupé et dégradé les locaux.
Petite éclaircie à Mayotte, encore précaire: le nombre de cas de choléra baisse enfin. Mais l’accès à l’eau potable, la clé pour juguler l’épidémie, est toujours très difficile. Tout comme l’accès aux soins, largement entravé.
La sénatrice écologiste du Rhône Raymonde Poncet-Monge s’est rendue à la prison de Villefranche-sur-Saône pour rencontrer le militant indépendantiste kanak Dimitri Qenegei, incarcéré depuis le 30 juin. En participant à cette visite, notre partenaire Rue89 Lyon a pu entrer dans une structure pénitentiaire en souffrance.
Les cyclistes du Tour de France gravissent samedi 13 juillet le Tourmalet, le col mythique des Pyrénées. L’occasion de suivre une autre ascension, avec des protagonistes d’un autre genre. Elle mène au plus haut des montagnes, où l’Équipe pyrénéenne d’alpinisme féminine tente de se faire une place au sommet.
Actuellement réfugiée à Deir el-Balah, entre Gaza City et Rafah, Farida Adel Alghoul, déplacée plus d’une vingtaine de fois depuis le début de la guerre, témoigne du combat quotidien pour survivre sous les bombes d’Israël.
En moins de 48 heures, la justice russe a confirmé sans surprise la condamnation du dissident Oleg Orlov, le média d’information russe «The Moscow Times» a été interdit, et un mandat d’arrêt a été émis contre l’opposante en exil Ioulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny.
parLa rédaction de Mediapart
et Agence France-Presse
Face aux incursions de l’armée israélienne et aux attaques des colons, les Palestiniens de Cisjordanie se sentent bien seuls. Ils ne peuvent compter sur l’Autorité palestinienne, entité créée il y a trente ans, aujourd’hui impuissante et décrédibilisée.
Fragilisé par les révélations sur sa connivence avec l’entourage de Nicolas Sarkozy dans l’affaire de la fausse rétraction de Ziad Takieddine, le directeur général de la chaîne fait face à un vent de contestation inédit. Une motion de défiance le visant n’est pas à écarter.
Les avions d’affaires d’Axa, Total et Artémis, la holding de la famille Pinault, ont chacun consommé en un an l’équivalent de quatre siècles d’empreinte carbone d’un Français moyen, selon une enquête de Mediapart et de Mémoire vive. Au total, 50 jets privés français ont fait 270 fois le tour de la Terre entre 2023 et 2024.
Les jets privés sont les grands oubliés des politiques bruxelloises. L’aviation d’affaires a su rester en partie épargnée par les réformes de décarbonation, notamment grâce à un intense lobbying en coulisses.
parMathieu Martinière
et Robert Schmidt (We Report)
Interdire les jets privés permettrait de rappeler la responsabilité des plus riches dans la crise écologique, et d’en finir avec ces avions hyperpolluants destinés à une élite hors sol.
Entre le 30juin et le 7juillet, le «front républicain» s’est reconstitué avec une force étonnante. En cause : un contexte électoral différent de 2022, les ratés de la «machine» lepéniste, et la difficulté structurelle à vendre comme banales des idées qui ne le sont pas.
Répartis en deux groupes, le Rassemblement national et ses alliés ciottistes renforcent encore leur présence à l’Assemblée. Ils forment un ensemble hétérogène, plutôt jeune et majoritairement masculin, et sont pour beaucoup issus des exécutifs locaux, dans lesquels le RN est présent depuis des années.
Si Marion Maréchal a affirmé qu’elle ne retournerait pas au Rassemblement national après son exclusion de Reconquête, six de ses soutiens ont tout de même été élus députés sous la bannière RN ou RN-LR.
Deux ans après la finale de la Ligue des champions, l’autorité indépendante estime à son tour que les forces de l’ordre ont «failli à leur mission de protection» et «mis en danger» les supporters de Liverpool et de Madrid le 28 mai 2022.
Saisi en référé, le juge administratif estime que le ministère de l’intérieur n’apporte pas la preuve que le groupe d’aide juridique aux manifestants est l’auteur des appels à la violence qu’il lui attribuait et que ses activités ne troublent pas l’ordre public. «Gérald Darmanin est dissous… pas nous!», a-t-il réagi.
La présidente sortante du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, voit dans la «lettre aux Français» d’Emmanuel Macron, qui nie la victoire du Nouveau Front populaire, «une preuve de plus de sa déconnexion».
Face à une situation politique bloquée, une réalité s’impose aux responsables politiques du Nouveau Front populaire: l’heure de la recomposition unitaire a sonné. Il n’est plus temps de tergiverser, mais bien de s’y mettre concrètement.
La députée de Seine-Saint-Denis explique le chemin que le Nouveau Front populaire peut prendre pour gouverner malgré sa majorité relative. Elle acte aussi sa rupture avec La France insoumise et annonce la création d’une nouvelle force politique «au service du rassemblement».
Gouverner sans la gauche, en concrétisant enfin l’alliance entre le camp présidentiel et le parti Les Républicains: c’est l’improbable scénario qui prend de l’épaisseur à droite. Séduit par l’idée, Emmanuel Macron gagne du temps et laisse les deux camps se livrer une bataille des récits.
L’ancien premier ministre a reconnu avoir dîné avec Marine Le Pen, mais ne voit pas le problème. Une énième pierre apportée à l’édifice de dédiabolisation que le Rassemblement national bâtit depuis des années, sur le terreau du confusionnisme et de l’égarement.
Détruite par la dissolution de l’Assemblée nationale, devancée par la gauche aux législatives, la minorité présidentielle s’imagine encore avoir la main sur la donne politique. Incapable d’entendre le message des urnes, elle continue de donner des leçons à tout le monde, depuis sa réalité parallèle.
Un hémicycle non paritaire, peu représentatif de la diversité de la société et en décalage avec la réalité économique et sociale du pays: ces législatives anticipées, organisées en urgence, ont accentué les défauts bien connus de la représentation nationale à la française.
parMathilde Goanec,
Donatien Huet
et Amélie Poinssot
Le blocage politique français est un symptôme supplémentaire illustrant une déstabilisation mondiale plus générale. Une étude récente montre comment les sociétés libérales sont dépassées par un trio de crises interdépendantes : stagnation économique, surplus de main-d’œuvre et destruction écologique, qui structurent le capitalisme contemporain.
Sur les bords des bassins, ils sont de plus en plus nombreux à travailler en tant qu’autoentrepreneurs. Des cours d’aquasport à la surveillance des baigneurs en passant par l’encadrement de la natation scolaire, ils remplissent les mêmes missions que les salariés en poste, la protection sociale en moins.
Le sultanat d’Oman cherche à diversifier son économie en favorisant une croissance économique sans recours systémique à l’or noir. Tourisme, industrie manufacturière et pêche sont des secteurs en plein essor dans ce territoire désertique. Pour mener à bien ce projet, les travailleurs immigrés œuvrent sur les chantiers sous le regard de leurs employeurs.
parValentin Valette (photos et texte)
Survivre à l’extrême droite : leçons de l’étranger
Légende de l’activisme non violent aux États-Unis, la militante Lisa Fithian a accepté de livrer à Mediapart ses conseils pour dépasser la «peur, le choc et la démobilisation» face à l’extrême droite. Son maître-mot: s’organiser.
D’Amiens à Avignon, des militants insoumis jusqu’aux électeurs de droite, une fierté incrédule a parcouru le pays dimanche soir à l’annonce des résultats du second tour des élections législatives. Mais face aux très bons scores de l’extrême droite un peu partout sur le territoire, l’enthousiasme reste mesuré.
parYunnes Abzouz,
Dan Israel,
Zeina Kovacs,
Mathilde Mathieu
et Khedidja Zerouali
Ils ont craint jusqu’au bout que leur ville reste une exception, dans un pays dominé par l’extrême droite. Finalement, c’est la France qui s’est mise au diapason de Nanterre. Sabrina Sebaihi, députée écologiste sortante, a été réélue dans la quatrième circonscription des Hauts-de-Seine.
La journaliste et autrice de «La Charge raciale», évoque pour Mediapart les conséquences de l’accession possible du RN au pouvoir sur les personnes racisées, dans leur chair.