Parce que les victimes ne se réduisent pas à une comptabilité macabre…
Face au blocus médiatique imposé par Israël, comment incarner le carnage? À travers des témoignages obtenus par téléphone et/ou accessibles sur les réseaux sociaux, Mediapart a rassemblé quelques récits et visages.
Selon l’ancien ambassadeur Yves Aubin de la Messuzière, spécialiste du monde arabe, Emmanuel Macron, qui entend tout décider seul, adopte avec la question du Proche-Orient une posture «jupitérienne». Au prix du discrédit international de la France.
Le pays du Golfe mène une médiation en vue d’obtenir la libération de 10 à 15 otages «en échange d’un cessez-le-feu de un à deux jours» à Gaza. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, se dit pour sa part opposé à une «réoccupation» de l’enclave par Israël. En France, le Conseil d’État confirme l’expulsion de la militante Mariam Abou Daqqa.
Après la découverte des pochoirs sur les murs de bâtiments situés en région parisienne, l’enquête s’oriente sur la piste d’un commanditaire basé à l’étranger. Reste à déterminer le mobile, acte antisémite ou non, et une éventuelle tentative d’ingérence d’un État comme la Russie.
Le député socialiste de l’Essonne réagit à la récente proposition d’une marche contre l’antisémitisme, en recrudescence en France. Reprochant aux Insoumis une stratégie de conflictualisation systématique, il affirme la possibilité d’une ligne à la fois «rassurante et combative».
À l’instar de François Ruffin ou Clémentine Autain, de nombreuses voix se sont insurgées contre la mesure disciplinaire que la députée de Seine-Saint-Denis, autrefois proche de Mélenchon, s’est vu signifier par la direction du groupe parlementaire. L’enjeu: la capacité de LFI à ne pas se réduire à un parti personnel.
Selon nos informations, les conditions d’un récent voyage de la maire de Paris, mêlant «visite officielle» et «vacances» pour un coût de près de 60000euros, ont été jugées conformes au code de déontologie de la mairie de Paris. Mais la question de son opportunité politique fait polémique jusque chez ses alliés écologistes.
En 2022, le préfet de la Vienne a souhaité le remboursement d’une subvention accordée à Alternatiba. L’association écologiste avait organisé des ateliers de «désobéissance civile» qui serait contraire au contrat d’engagement républicain. Le rapporteur public s’est prononcé pour le rejet de la demande de la préfecture.
Après des années de bataille, dix salariées du groupe STMicroelectronics ont fait reconnaître, par la cour d’appel de Grenoble, la discrimination sexuelle dont elles faisaient l’objet dans leurs évolutions de carrière et de salaire. L’employeur devra leur verser plus de 800000 euros de dommages-intérêts.
Pour la première fois, trois grandes banques françaises et un géant de l’assurance sont attaqués en justice pour blanchiment d’argent en lien avec la déforestation de la forêt amazonienne. Pour Sherpa, l’association plaignante, Axa, BNP Paribas, BPCE et le Crédit agricole «ne pouvaient pas ignorer qu’elles finançaient des activités illégales».
Alors que le projet de loi sur l’immigration est examiné au Sénat cette semaine, plusieurs amendements sont venus durcir encore un peu plus le texte, notamment sur l’aide médicale d’État, les quotas migratoires ou le regroupement familial. Avec l’assentiment du ministre de l’intérieur.
Le Sénat vient d’adopter la suppression de l’aide médicale d’État, qu’il veut remplacer par une aide médicale d’urgence. La lecture biaisée des chiffres par les élus de la chambre haute néglige les vertus économiques de ce dispositif.
L’ancien président doit comparaître devant la cour d’appel de Paris à partir de mercredi jusqu’au 8 décembre dans l’affaire des fausses factures de la société Bygmalion pour sa campagne de 2012. Il a été condamné à un an de prison ferme en première instance.
Lors de son interrogatoire par le tribunal, François Bayrou a contesté avoir mis en œuvre un système d’emplois d’assistants parlementaires de complaisance au profit de son mouvement. D’après l’ancien ministre de la justice, tous les partis français opéraient de tels détournements, sauf le sien.
Le départ du socialiste António Costa devrait ouvrir la voie à des législatives anticipées. Le Portugais, qui se dit innocent, est notamment mis en cause dans une affaire d’attribution de concessions d’exploration de lithium. La social-démocratie européenne perd l’une de ses figures.
Pendant plus d’un an, la photographe Victorine Alisse a partagé le quotidien des agricultrices et des agriculteurs de Wadi Fukin. Au creux d’une vallée, près de Bethléem, le village est encerclé par deux colonies israéliennes en expansion. Ses habitants ont choisi chacun une photo et y ont inscrit leurs pensées et leurs sentiments, montrant l’attachement commun à leur terre et l’envers des politiques d’accaparement d’Israël.
Au deuxième jour de son procès devant la Cour de justice, le garde des Sceaux n’assume aucune faute dans le déclenchement de poursuites aux allures de vendetta contre plusieurs magistrats, en 2020.
En quête d’une stature internationale, Siddiq Haftar, fils aîné du criminel de guerre libyen, souhaitait être accueilli en grande pompe au Parlement européen. La visite a bien eu lieu. Mais, conduite par l’imam Hassen Chalghoumi et une eurodéputée d’extrême droite, l’opération a viré au fiasco.
Accusé d’avoir fraudé les banques et les assureurs pendant plus de dix ans, l’ancien président Donald Trump s’est longuement défendu à la barre lundi 6 novembre. En jeu: son image de magnat de l’immobilier, et surtout son avenir politique bâti précisément autour du succès de son empire.
À la suite du Hezbollah, qui a intensifié ses opérations dans le sud du Liban, les houthis du Yémen essayent de frapper Israël avec des missiles dans le cadre d’un «axe de la résistance». Même si l’armée américaine est aussi prise pour cible, aucun des acteurs ne semble vouloir l’expansion de la guerre de Gaza.
À Tokyo, des rassemblements qui demandent la fin des bombardements à Gaza s’organisent quotidiennement. Les manifestants réclament que le gouvernement sorte de sa neutralité sur le conflit israélo-palestinien et qu’il demande un cessez-le-feu à Gaza.
Alors qu’une grande manifestation propalestinienne est prévue samedi 4 novembre près de la Maison-Blanche pour réclamer un cessez-le-feu, la coalition qui a porté Joe Biden au pouvoir en 2020 se fracture autour de sa gestion du conflit.
Metteur en scène installé à Paris, l’Israélien Yuval Rozman raconte à Mediapart son «horreur» face aux massacres à Gaza, et dénonce la soif de «vengeance» des dirigeants de son pays. Il dit aussi sa «peur» du retour de l’antisémitisme en France.
Des rivières de sang sont en train d’engloutir la population de Gaza. Et une part de notre humanité avec. L’urgence est à la pitié, la pression et la politique.
L’historien italien s’inquiète des effets dévastateurs de l’instrumentalisation de la mémoire de l’Holocauste pour justifier la «guerre génocidaire» menée par l’armée israélienne à Gaza. Ce dévoiement pourrait causer une «remontée spectaculaire» de l’antisémitisme, alerte-t-il.
Alors que diplomates et politiques s’interrogent sur le futur des relations entre Israël et la Palestine et réaffirment la nécessité d’une solution à deux États, les Israéliens, encore sous le choc du 7 octobre, sont bien rares à y croire encore.
Le parti Les Républicains, qui menace de faire échouer le texte de Gérald Darmanin examiné à partir de lundi au Sénat, s’est engagé dans une fuite en avant anti-immigration. La droite d’opposition entend durcir le projet de loi et flirte sans complexe avec les positions du Rassemblement national.
Alors que le texte porté par Gérald Darmanin est étudié au Sénat cette semaine, un collectif regroupant des professionnels de l’asile et du droit au séjour alerte, dans une note rendue publique ce lundi, sur une «surenchère législative» qui ne pense pas suffisamment les conséquences des mesures proposées.
En catastrophe, la France gère une crise de l’eau pourtant écrite dès le mois de mars. Elle se répétera, car les ressources en eau sur l’île sont inférieures aux besoins. Les projets d’ingénierie se multiplient. Mais les solutions les moins coûteuses et les plus respectueuses d’un environnement fragile sont négligées.
Le tribunal administratif (TA) de Strasbourg a suspendu « provisoirement » mardi le stockage illimité de 42.000 tonnes de déchets dangereux que l’État avait autorisé sur le site de Stocamine (Haut-Rhin), dans l’attente d’une décision sur le fond attendue « dans les prochains mois ».
Les assurances sont les premiers acteurs financiers à se trouver confrontés aux conséquences du dérèglement climatique. La fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles bouleversent tous leurs modèles financiers et ébranlent leur solvabilité. Face à ce défi, le secteur n’a pour réponse à ce stade que de vieilles recettes.
De l’enquête au procès : l’affaire Dupond-Moretti — Podcast
Alors que le ministre comparaît du 6 au 17 novembre devant la Cour de justice de la République, trois journalistes de Mediapart racontent en podcast, à travers leurs investigations et leurs découvertes, l’ascension et les dérives de cet avocat qui n’imaginait pas devoir un jour plaider pour lui-même.
parFabrice Arfi,
Michel Deléan,
Michaël Hajdenberg,
Pascale Pascariello
et Antton Rouget
Près de 200 enfants en situation reconnue de handicap sont privés depuis septembre de l’accompagnement nécessaire au bon déroulement de leur scolarité. En cause: les vagues d’arrêts maladie et de démissions de personnels AESH sous-payés et épuisés.
Le dessinateur Thibaut Soulcié entame une collaboration mensuelle avec Mediapart. Il ne s’agit pas de dessins de presse à proprement parler, mais d’une réflexion sur leur fabrique. Premier voyage dans son cerveau biscornu et premier défi: faire rire en parlant de la situation au Proche-Orient.
La Cité internationale de la langue française, sise au château de Villers-Cotterêts, vaut cent fois mieux que le discours présidentiel tenu lors de sa récente inauguration. Visite pleine de bonnes surprises et... d’une mauvaise, symptomatique.
En Algérie et au Maroc, la langue française fait les frais des embardées d’Emmanuel Macron. Ayant rompu l’équilibre auquel Paris se tenait entre ces deux pays, tout en les humiliant à coups de restrictions de visas, le président français excite les rétorsions.
En août dernier, Disneyland Paris a engagé des procédures contre cinq salariés grévistes, dont deux délégués syndicaux, en plein conflit social. L’inspection du travail vient de refuser le licenciement du seul élu du personnel à être allé jusqu’au bout de la procédure contradictoire.
Après « Libre » (2018), Michel Toesca est retourné dans vallée de La Roya, où Cédric Herrou et Marion Gachet ont fondé une communauté Emmaüs qui offre du travail à des personnes précaires et exilées. Il en a tiré une série à l’écriture joyeuse, dont Mediapart diffuse en exclusivité le premier épisode.