Trente ans après, l’événement ayant déclenché le génocide des Tutsis, qui a fait près d’un million de morts en 1994, demeure un mystère. Mediapart, qui a réuni des centaines de documents et interrogé les plus hauts responsables militaires français de l’époque, rouvre le dossier.
Le tribunal administratif de Paris abrite une procédure inédite visant les fautes de la France face au génocide de 1994. Le ministère des armées plaide l’«incompétence» de la juridiction et l’«irresponsabilité de la puissance publique». Une sorte de raison d’État juridique.
Les avoirs de celui qui est présenté comme le «financier du génocide» des Tutsis, Félicien Kabuga, ont été gelés en attendant un procès qui n’aura finalement jamais lieu pour des raisons médicales.
La politique mémorielle rwandaise se heurte aux enjeux politiques et économiques. Le mémorial de Gisozi, principal musée national consacré à la tragédie de 1994, en a été une victime collatérale, avec la suppression de la référence au génocide des Arméniens et la visite du Soudanais Hemetti.
Le candidat du Rassemblement national a passé la journée dans le Nord, entre bain de foule et meeting, pour séduire un électorat déjà conquis, tout en martelant ses obsessions habituelles sur l’immigration.
Le budget sensible au genre (BSG) est un outil d’analyse des recettes et des dépenses permettant de comprendre si celles-ci bénéficient davantage aux hommes qu’aux femmes, afin d’agir en conséquence et de corriger les inégalités. La France s’y convertit.
parPauline Demange-Dilasser (La Lettre du musicien)
Ces établissements privés associatifs, auxquels les pouvoirs publics délèguent de plus en plus de tâches de santé publique, tanguent. La faute à un sous-financement chronique et à la concurrence des centres privés lucratifs.
À Metz et en Rhône-Alpes, des concentrations de polluants éternels au-dessus des normes continuent d’être mesurées malgré les alertes. Les collectivités sont à la peine dans leur lutte contre une pollution chimique endémique.
L’Assemblée nationale a adopté jeudi soir la proposition de loi écologiste «visant à garantir un revenu digne aux agriculteurs» qui prévoit qu’aucun prix ne soit au coût de revient, avec une rémunération à hauteur de deux Smic pour le producteur. Entretien avec Marie Pochon, à l’initiative du texte.
Avant le passage du projet de loi sur la fin de vie mercredi en conseil des ministres qui ouvre le droit à une controversée « aide à mourir », le gouvernement s’est engagé à fournir un effort financier de 1,1 milliard d’euros annuels à terme, d’ici 10 ans, pour les soins palliatifs.
Alors qu’Emmanuel Macron compte légiférer dans les mois qui viennent, à la suite de la convention citoyenne sur le sujet, pour autoriser dans certains cas une aide active à mourir, retrouvez ici nos reportages, enquêtes et analyses.
La réalisatrice Agnès Perrais contourne la reconstitution historique classique pour faire résonner les clameurs de la révolte des ouvriers de la laine à Florence, au XIVe siècle. Un film lumineux sur la mémoire des luttes accompagné d'un entretien avec la cinéaste et les historiens Alessandro Stella et Ludivine Bantigny.
Le gouvernement conservateur étudie la question de savoir si Israël enfreint ou non les lois humanitaires internationales, ce qui interdirait de poursuivre la fourniture d’armes. L’opposition travailliste ne se prononce pas, tout en critiquant la timidité du pouvoir.
Quand les uns fustigent des dirigeants européens marchant à la guerre comme les «somnambules» de 1914, d’autres traitent de «munichois» ceux qui appellent à un cessez-le-feu le plus rapide possible. Mais ces références au passé égarent plus qu’elles n’éclairent.
Des scientifiques étudient des instruments de musique anciens inestimables avec des appareils de plus en plus précis. Objectifs: comprendre les gestes des luthiers, savoir si l’instrument peut être joué sans risque, et produire des copies.
L’algorithme, facteur d’angoisse pour des milliers de familles, est aussi un sujet de recours et de plaintes, qui disent beaucoup des mécaniques de sélection dans le supérieur. Mediapart publie les bonnes feuilles du livre d’Annabelle Allouch et de Delphine Espagno-Abadie, «Contester Parcoursup».
Six mois après le début de la guerre à Gaza, le président américain a enfin tapé du poing sur la table et obtenu, jeudi 4 avril, l’ouverture d’accès humanitaires par Israël. Il n’est pas certain, pour autant, qu’il s’agisse d’un tournant dans la relation entre Washington et son allié.
Six mois se sont écoulés depuis le 7 octobre 2023 et les massacres du Hamas en Israël. Depuis, l’État hébreu massacre les Palestiniens. L’espoir d’une solution politique n’a jamais semblé aussi lointain.
Shaden et Ibrahim ont obtenu le statut de réfugiés le 3 avril. Ils avaient été contactés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides après la médiatisation de leur cas. La préfecture d’Ille-et-Vilaine ne peut plus les éloigner.
Violaine Baraduc, anthropologue et documentariste, s’est intéressée à la criminalité génocidaire des femmes, et plus particulièrement au moment où elles se retournent contre leurs propres enfants. Entretien.
L’intervention mardi soir sur le plateau de Cyril Hanouna de Quentin Bataillon, président de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences TNT, a déclenché une mini-crise politique. Elle risque surtout de discréditer l’ensemble du travail parlementaire mené sur les chaînes de Bolloré.
Treize ans après le début de leur mouvement, des révolutionnaires syriens luttent toujours contre l’oppression. Depuis la fin du mois de février, des manifestations ont lieu contre le pouvoir de fait du leader islamiste Abou Mohammed al-Joulani sur le nord-ouest du pays.
Crise économique, manipulation de la religion à des fins politiques, autoritarisme, les critiques pleuvent dans les rues d’Üsküdar, où le président turc a élu domicile depuis trente ans. Et où son parti, l’AKP, vient d’être battu aux municipales.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022, plus de 340000 citoyens russes sont entrés en Serbie. Beaucoup entendent bien y rester et y refaire leur vie, stimulant l’économie et la société du pays.
Texte phare de la niche parlementaire des Écologistes, la proposition de loi visant à interdire l’usage des polluants éternels a été adoptée à l’unanimité dans l’après-midi. Si la majorité a cédé à la pression des industriels, Les Écologistes y voient un «message historique».
Le projet de loi agricole est présenté mercredi matin en conseil des ministres. Censé au départ aider à l’installation d’une nouvelle génération en agriculture, le texte facilite surtout la construction de projets productivistes, comme les mégabassines.
Alors que les améliorations concrètes pour le monde agricole se font attendre, une note gouvernementale envoyée à l’ensemble des préfectures de France fait état d’un risque «élevé» de suicides dans le secteur.
Le mouvement d’aide juridique aux manifestants est dans le viseur de l’Intérieur qui l’accuse notamment d’inciter à la violence. «DefCo» conteste et entend se «battre contre cette décision via tous les recours possibles».
Le gouvernement veut lutter contre «la smicardisation» de l’économie. Pourtant, par ses moult réformes qui ont sapé le pouvoir de négociation des travailleurs face à leurs patrons, il a lui-même instauré les conditions d’une modération généralisée des salaires.
La répression sociale qui commence en France contre l’État social est un phénomène plus large. Il s’inscrit dans un contexte où l’État prend un rôle croissant de soutien aux profits, mais le compromis entre ces deux mouvements est instable et inefficace.
Le 19 mars, le média d’extrême droite Livre Noir a tweeté les noms de sept jeunes majeurs alors en garde à vue. Un choix assumé, alors que trois d’entre eux ont été libérés sans poursuites et quatre doivent être jugés en mai. «Je trouve ça assez déshonorant», témoigne l’un des jeunes blanchis.
L’auteur a comparu jeudi à Paris pour avoir notamment écrit en 2020 dans un forum de discussion en ligne que «tous les auteurs» des éditions La Fabrique «étaient passés» sur l’historienne Ludivine Bantigny. Elle avait déposé plainte contre lui, comme l’association Chiennes de garde.
En mars, Jordan D., un gardien de la paix âgé de 30 ans, avait comparu devant le tribunal de Créteil pour des faits commis dans le même bâtiment un an plus tôt. Il lui était reproché d’avoir passé ses nerfs sur un accusé des assises, puis sur l’une de ses collègues.
Invasions d’une violence exacerbée, tirs de drones, infrastructures éventrées, fouilles et arrestations multiples: depuis le 7 octobre, la Cisjordanie occupée–et particulièrement ses camps de réfugiés– vit tétanisée par un déferlement de drames divers et de deuils quotidiens. Au total, 456 Palestiniens ont été tués depuis cette date, dont 117 enfants. En parallèle de son invasion sanglante menée à Gaza, l’armée israélienne entend réprimer coûte que coûte une nouvelle génération de combattants palestiniens. Au risque d’enflammer cet état de «guerre ordinaire» qu’elle prétend contenir.
parArthur Larie (photos) et Alice Froussard (textes)
Injures à répétition, menaces de mort, intimidations voire agressions physiques: le quotidien d’une partie des responsables insoumis est devenu suffoquant depuis le 7 octobre. Dans ce contexte, certains craignent que le mouvement se replie sur lui-même.
Maryse Condé est morte le 2 avril à l’âge de 90 ans. L’écrivaine guadeloupéenne, qui avait reçu en 2018 le prix Nobel alternatif, a porté dans son œuvre la mémoire de l’esclavage, mais a toujours résisté à la mythification du passé.
La philosophe Émilie Hache enquête sur la manière dont le paradigme de la « production » a effacé un rapport au monde fondé sur la notion de « génération », qui pourrait pourtant constituer un appui face aux impasses présentes.