Après six mois de bombardements israéliens, la bande de Gaza n’est plus que décombres. La guerre contre le Hamas s’est transformée en massacre des Palestiniens et des Palestiniennes. En ne nous opposant pas à la destruction d’un peuple, nous en devenons complices.
Des milliers de personnes ont manifesté samedi 6 avril à Tel-Aviv pour réclamer la libération des otages, dont le sort hante la société israélienne, mais aussi pour obtenir la tête du premier ministre Benyamin Nétanyahou, «un danger pour Israël».
Depuis six mois, de nombreuses organisations de défense des droits humains sont contraintes d’enquêter à distance sur Gaza. Celles qui sont sur place sont submergées par l’ampleur des destructions et des pertes humaines.
Six mois se sont écoulés depuis le 7 octobre 2023 et les massacres du Hamas en Israël. Depuis, l’État hébreu massacre les Palestiniens. L’espoir d’une solution politique n’a jamais semblé aussi lointain.
L’habitat léger est dans la ligne de mire des services de l’État, qui voient dans leur développement un menaçant chaos. Ses défenseurs rappellent son bénéfice écologique ainsi que son utilité sociale en pleine crise du logement.
Gérant une centaine d’établissements et plus de 2000 salariés dans cinq départements, la fondation, qui accueille des personnes en situation de handicap, fait face à des accusations sur sa gestion du personnel après les suicides de deux salariés, en 2020 et 2023, reconnus comme accidents du travail.
Dans un entretien à Mediapart, la tête de liste écologiste belge Saskia Bricmont revient sur les enjeux d’une campagne européenne percutée par l’Ukraine et Gaza. Et plaide, malgré les critiques, pour faire du « Pacte vert» la boussole du prochain mandat.
Une magistrate proche d’Éric Dupond-Moretti, soupçonnée de s’être compromise avec la mafia corse et d’avoir détourné plus de 100000 euros d’argent public, a été placée en détention provisoire, vendredi, après sa mise en examen pour une dizaine de délits.
parFabrice Arfi
Rwanda, 30 ans après : une histoire toujours à écrire
L’historien Vincent Duclert étudie les processus génocidaires et a dirigé le rapport qui porte son nom sur l’implication de la France au Rwanda en 1994. Pour Mediapart, il revient sur celui des Tutsis en le mettant en perspective avec le passé et le présent.
Trente ans après, l’événement ayant déclenché le génocide des Tutsis, qui a fait près d’un million de morts en 1994, demeure un mystère. Mediapart, qui a réuni des centaines de documents et interrogé les plus hauts responsables militaires français de l’époque, rouvre le dossier.
Le tribunal administratif de Paris abrite une procédure inédite visant les fautes de la France face au génocide de 1994. Le ministère des armées plaide l’«incompétence» de la juridiction et l’«irresponsabilité de la puissance publique». Une sorte de raison d’État juridique.
La politique mémorielle rwandaise se heurte aux enjeux politiques et économiques. Le mémorial de Gisozi, principal musée national consacré à la tragédie de 1994, en a été une victime collatérale, avec la suppression de la référence au génocide des Arméniens et la visite du Soudanais Hemetti.
L’exposition «Sacrilège! L’État, les religions et le sacré» éclaire un certain retour du blasphème en France, première nation d’Europe à l’avoir dépénalisé en 1791. Entre l’intangible et le profane, s’établit un jeu de dupes on ne peut plus politique.
Des scientifiques étudient des instruments de musique anciens inestimables avec des appareils de plus en plus précis. Objectifs: comprendre les gestes des luthiers, savoir si l’instrument peut être joué sans risque, et produire des copies.
Le podcast culturel de Mediapart s’intéresse aujourd’hui à trois seules en scène, dans lesquels trois actrices s’emparent de textes de combat: «Bérénice» d’après Racine, «Nom» de Constance Debré et «Le Consentement» de Vanessa Springora.
La réalisatrice Agnès Perrais contourne la reconstitution historique classique pour faire résonner les clameurs de la révolte des ouvriers de la laine à Florence, au XIVe siècle. Un film lumineux sur la mémoire des luttes accompagné d'un entretien avec la cinéaste et les historiens Alessandro Stella et Ludivine Bantigny.
Le candidat du Rassemblement national a passé la journée dans le Nord, entre bain de foule et meeting, pour séduire un électorat déjà conquis, tout en martelant ses obsessions habituelles sur l’immigration.
À Metz et en Rhône-Alpes, des concentrations de polluants éternels au-dessus des normes continuent d’être mesurées malgré les alertes. Les collectivités sont à la peine dans leur lutte contre une pollution chimique endémique.
Texte phare de la niche parlementaire des Écologistes, la proposition de loi visant à interdire l’usage des polluants éternels a été adoptée à l’unanimité dans l’après-midi. Si la majorité a cédé à la pression des industriels, Les Écologistes y voient un «message historique».
Selon une enquête de notre partenaire Mediacités et de France 3 Rhône-Alpes, le géant japonais de la chimie a rejeté dans l’air des concentrations de PFAS jusqu’à 1800 fois supérieures à la réglementation.
Violaine Baraduc, anthropologue et documentariste, s’est intéressée à la criminalité génocidaire des femmes, et plus particulièrement au moment où elles se retournent contre leurs propres enfants. Entretien.
Les avoirs de celui qui est présenté comme le «financier du génocide» des Tutsis, Félicien Kabuga, ont été gelés en attendant un procès qui n’aura finalement jamais lieu pour des raisons médicales.
Le gouvernement conservateur étudie la question de savoir si Israël enfreint ou non les lois humanitaires internationales, ce qui interdirait de poursuivre la fourniture d’armes. L’opposition travailliste ne se prononce pas, tout en critiquant la timidité du pouvoir.
L’algorithme, facteur d’angoisse pour des milliers de familles, est aussi un sujet de recours et de plaintes, qui disent beaucoup des mécaniques de sélection dans le supérieur. Mediapart publie les bonnes feuilles du livre d’Annabelle Allouch et de Delphine Espagno-Abadie, «Contester Parcoursup».
Le budget sensible au genre (BSG) est un outil d’analyse des recettes et des dépenses permettant de comprendre si celles-ci bénéficient davantage aux hommes qu’aux femmes, afin d’agir en conséquence et de corriger les inégalités. La France s’y convertit.
parPauline Demange-Dilasser (La Lettre du musicien)
Le gouvernement veut lutter contre «la smicardisation» de l’économie. Pourtant, par ses moult réformes qui ont sapé le pouvoir de négociation des travailleurs face à leurs patrons, il a lui-même instauré les conditions d’une modération généralisée des salaires.
L’intervention mardi soir sur le plateau de Cyril Hanouna de Quentin Bataillon, président de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences TNT, a déclenché une mini-crise politique. Elle risque surtout de discréditer l’ensemble du travail parlementaire mené sur les chaînes de Bolloré.
Treize ans après le début de leur mouvement, des révolutionnaires syriens luttent toujours contre l’oppression. Depuis la fin du mois de février, des manifestations ont lieu contre le pouvoir de fait du leader islamiste Abou Mohammed al-Joulani sur le nord-ouest du pays.
Crise économique, manipulation de la religion à des fins politiques, autoritarisme, les critiques pleuvent dans les rues d’Üsküdar, où le président turc a élu domicile depuis trente ans. Et où son parti, l’AKP, vient d’être battu aux municipales.
Le projet de loi agricole est présenté mercredi matin en conseil des ministres. Censé au départ aider à l’installation d’une nouvelle génération en agriculture, le texte facilite surtout la construction de projets productivistes, comme les mégabassines.
Alors que les améliorations concrètes pour le monde agricole se font attendre, une note gouvernementale envoyée à l’ensemble des préfectures de France fait état d’un risque «élevé» de suicides dans le secteur.
Ces établissements privés associatifs, auxquels les pouvoirs publics délèguent de plus en plus de tâches de santé publique, tanguent. La faute à un sous-financement chronique et à la concurrence des centres privés lucratifs.
Le 19 mars, le média d’extrême droite Livre Noir a tweeté les noms de sept jeunes majeurs alors en garde à vue. Un choix assumé, alors que trois d’entre eux ont été libérés sans poursuites et quatre doivent être jugés en mai. «Je trouve ça assez déshonorant», témoigne l’un des jeunes blanchis.
L’auteur a comparu jeudi à Paris pour avoir notamment écrit en 2020 dans un forum de discussion en ligne que «tous les auteurs» des éditions La Fabrique «étaient passés» sur l’historienne Ludivine Bantigny. Elle avait déposé plainte contre lui, comme l’association Chiennes de garde.
En mars, Jordan D., un gardien de la paix âgé de 30 ans, avait comparu devant le tribunal de Créteil pour des faits commis dans le même bâtiment un an plus tôt. Il lui était reproché d’avoir passé ses nerfs sur un accusé des assises, puis sur l’une de ses collègues.
Invasions d’une violence exacerbée, tirs de drones, infrastructures éventrées, fouilles et arrestations multiples: depuis le 7 octobre, la Cisjordanie occupée–et particulièrement ses camps de réfugiés– vit tétanisée par un déferlement de drames divers et de deuils quotidiens. Au total, 456 Palestiniens ont été tués depuis cette date, dont 117 enfants. En parallèle de son invasion sanglante menée à Gaza, l’armée israélienne entend réprimer coûte que coûte une nouvelle génération de combattants palestiniens. Au risque d’enflammer cet état de «guerre ordinaire» qu’elle prétend contenir.
parArthur Larie (photos) et Alice Froussard (textes)
Maryse Condé est morte le 2 avril à l’âge de 90 ans. L’écrivaine guadeloupéenne, qui avait reçu en 2018 le prix Nobel alternatif, a porté dans son œuvre la mémoire de l’esclavage, mais a toujours résisté à la mythification du passé.