Alors que le gouvernement a annoncé la mobilisation de « moyens exceptionnels » en début de soirée vendredi, des affrontements ont rapidement démarré dans plusieurs villes. Pendant que BFM TV diffusait le témoignage accusateur d’un passager de la voiture conduite par Nahel, et que les Bleus appelaient au calme.
Des policiers ont été mis en cause par la justice dans deux affaires distinctes de tirs sur des voitures, en 2021 à Stains (Seine-Saint-Denis) et à Paris en 2022. Dans le premier cas, deux occupants du véhicule ont été grièvement blessés. Dans le second, une passagère est morte.
Dans une indifférence quasi générale, ce jeune Guinéen de 19 ans a été tué par un policier le 14 juin dernier alors qu’il partait travailler. Ses proches, qui ont déposé plainte, remettent en cause la version policière et demandent «justice pour lui et pour Nahel».
Les tensions qui secouent l’Hexagone se sont propagées dans la nuit de jeudi à vendredi en Guyane. Un fonctionnaire de 50 ans est décédé à Cayenne, victime d’une balle perdue tirée par les émeutiers, selon les autorités. Mais plusieurs habitants affirment à notre partenaire Guyaweb que le coup de feu provenait des forces de l’ordre.
Des dizaines de commerces à Montreuil, surtout dans le centre-ville, ont été la cible de pillages la nuit passée, ce qui provoque des sentiments mitigés chez les habitants dans cette ville de gauche connue pour sa grande mixité sociale.
En 2005, les émeutiers s’étaient retrouvés dans une solitude politique absolue. Près de vingt ans plus tard, la gauche n’a pas hésité à se solidariser, malgré des différences d’approche de l’embrasement. Analyse d’un basculement.
Le sociologue Michel Kokoreff, professeur des universités à Paris VIII, spécialiste des quartiers populaires et de leurs relations avec la police, analyse les révoltes consécutives à la mort de Nahel. Pour lui, rien ne s’est vraiment amélioré entre 2005 et aujourd’hui.
Le gouvernement malien a demandé le retrait «sans délai» de la mission des Nations unies, au prétexte qu’elle serait inefficace. Ce départ, qui devrait intervenir dans quelques mois, plonge le Mali dans une période d’incertitudes. Bien que critiqués de toutes parts, les Casques bleus jouaient un rôle important dans la stabilisation du pays.
Il s’agit de l’aboutissement de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris après les accusations portées par trois femmes de «viol» ou de «tentative de viol». L’ancien ministre d’Emmanuel Macron a toujours contesté les faits reprochés.
La plus haute juridiction administrative a rejeté le recours porté par plusieurs dizaines d’associations et syndicats visant à obtenir la suspension du décret instituant ce contrat, créé par la loi «séparatisme », et que les associations ont l’obligation de signer depuis janvier 2022.
Le tribunal judiciaire de Nanterre a estimé que certains passages de la biographie de la première ministre étaient «gravement attentatoires à sa vie privée» et n’avaient «que pour objet d’attiser la curiosité du public sur sa prétendue orientation sexuelle».
Avec « Un empire bon marché », l’économiste Denis Cogneau montre que les pays colonisés n’ont pas été un fardeau économique pour la France et que des intérêts minoritaires se sont accrochés jusqu’au bout à leur domination. Une thèse qui va à l’encontre de celle de Jacques Marseille, qui a longtemps fait autorité.
L’ambulancier qui a pris à partie un policier après la mort de Nahel et son collègue qui l’a filmé étaient jugés jeudi en comparution immédiate. Reconnu coupable d’outrage, il a été dispensé de peine, en raison du «contexte personnel» et «des liens affectifs» qui le liaient au jeune homme tué par un brigadier.
La plus grosse porcherie de France a été condamnée jeudi 29 juin par le tribunal de Brest pour avoir déversé des milliers de litres de lisier dans une rivière de la côte bretonne. À l’amende s’ajoute notamment l’interdiction de demander des aides publiques pendant un an.
Dans son nouveau rapport annuel, le Haut Conseil pour le climat estime que les politiques publiques françaises ne sont toujours pas à la hauteur de l’urgence climatique et sont socialement injustes. Le rythme de baisse des émissions du pays doit presque doubler.
Six personnes ont été placées en garde à vue, mercredi, accusées d’avoir organisé une manifestation interdite. Parmi eux, des porte-parole des Soulèvements de la terre et de Bassines non merci, mais aussi deux responsables de la Confédération paysanne. Deux autres syndicalistes étaient convoqués en audition libre.
Alors que l’émission «Drag Race France» redémarre vendredi soir sur France TV, avec deux artistes noires au casting de sa saison 2, plusieurs drag-queens racontent à Mediapart le racisme auquel elles sont confrontées. Non seulement de la part du public, mais aussi, plus insidieusement, dans leur milieu professionnel.
Face aux émeutes qui secouent la France, élus locaux, responsables associatifs et militants des quartiers populaires partagent partout un même constat : les services publics sont défaillants pour de plus en plus d’habitants, la police est trop souvent perçue comme hostile et raciste, et les solutions manquent.
À Nanterre, plusieurs milliers de personnes se sont rejoints ce jeudi 29juin pour rendre hommage à Nahel. Plutôt qu’une longue marche silencieuse, les manifestants ont crié leur rage, celle de voir encore l’un d’entre eux mourir face à un tir de policier.
Tabassé en novembre 2020 par trois policiers alors qu’il rentrait dans son studio de musique parisien, le producteur Michel Zecler réagit, auprès de Mediapart, à la mort de Nahel sous le tir d’un policier.
Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo étaient jugés mercredi 28 juin au tribunal de Paris pour avoir diffusé en 2020 des vidéos intimes du député et porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. L’artiste russe et sa compagne ont tenté de transformer l’audience en performance artistique, et ont refusé de s’expliquer.
Décryptant l’arrêt de la Cour de cassation, Mediapart a récemment relevé qu’elle disculpait en partie les deux hauts fonctionnaires concernés, dont Stéphane Richard. Mais c’est une erreur: le sort des deux derniers prévenus est encore en balance.
Six ans après les faits, l’audience opposant en appel le célèbre studio français de jeu vidéo et l’ancien chef de son service informatique a surpris par la virulence de l’entreprise. Au cœur du dossier: des photomontages scabreux dont Mediapart a révélé l’existence en 2018. L’ex-salarié a obtenu le soutien de la Défenseure des droits et de l’avocat général de la cour d’appel.
«Décivilisation», guerre en Ukraine, naufrages en Méditerranée… Le philosophe Étienne Balibar explore les conditions d’une «cosmopolitique» susceptible de dévier le cap au pire. Entretien.
Une réforme favorable aux entreprises extractivistes a déclenché une intense mobilisation dans la province de Jujuy, frontalière avec la Bolivie. Ce mouvement social fortement réprimé est suivi de près dans toute l’Argentine, à quatre mois de la présidentielle.
Tapachula, à l’extrême sud du Mexique,est la principale ville frontière avec le Guatemala. Elle est devenue l’un des épicentres de la crise migratoire où les personnes exilées doivent demander leur permis de migration vers les États-Unis avant de poursuivre leur voyage. Bloquées, des milliers de personnes y vivent avec un accès limité aux services de base tels que la nourriture, le logement et les soins médicaux.
parMahé Elipe (Photos) et Caterina Morbiato (Textes)
Médias Bolloré : une extrême droite en bande organisée
Alors que la rédaction du «Journal du dimanche » est en grève pour s’opposer à la nomination de Geoffroy Lejeune, le gouvernement regarde, sans rien faire, les dérives des médias de Vincent Bolloré, la concentration horizontale et verticale sans précédent menée par Vivendi. Préférant s’attaquer à l’audiovisuel public.
À Marseille, Emmanuel Macron a affirmé être capable de trouver instantanément dix offres d’emploi dans la restauration. En marge de ce discours dominant, accusant les chômeurs de manquer de motivation, Pierre Bertranet, chef étoilé, appelle sa profession à batailler pour de meilleures conditions de travail.